The Shadows Compendium

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16/20
Nom du groupe Stéphan Forté
Nom de l'album The Shadows Compendium
Type Album
Date de parution 21 Novembre 2011
Style MusicalNéo Classique
Membres possèdant cet album39

Tracklist

1. The Shadows Compendium (ft. Jeff Loomis) 05:17
2. De Praestigiis Daemonum (ft. Matthias IA Eklundh) 05:11
3. Spiritual Bliss 06:04
4. Duat (ft. Glen Drover) 05:56
5. Sorrowful Centruroides (ft. Derek Taylor) 06:03
6. Prophecies of Loki XXI 05:33
7. I Think There’s Someone in the Kitchen (ft. Daniele Gottardo) 04:36
8. Improvisation on Sonata No.14, C # minor - Op.27 No 2 06:19
Total playing time 44:59

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Stéphan Forté


Chronique @ Eternalis

24 Novembre 2011

"The Shadows Compendium" se présente comme un album ambitieux

Un résumé de ténèbres…décombre malsain d’un univers particulièrement porté vers l’occultisme et la noirceur que chacun porte en soi.
"The Shadows Compendium"…métaphore visant à englober et regrouper les arts sombres de notre culture, qu’ils soient littéraires, musicales, picturales ou cinématographiques.

Du haut de ses plus de quinze ans de carrière au bout de ses doigts virtuoses qui n’en finissent plus de dévaler les notes sur son manche, Stephan Forté, toujours autant occupé avec Adagio, a enfin pris le temps de concrétiser son projet solo, mis entre parenthèses depuis le demo Visions en 1996.
Il est donc aujourd’hui le temps de découvrir le précieux sésame de l’un des meilleurs guitaristes hexagonaux, féru de technique mais aussi de feeling, et dont l’expérience et le talent ont depuis bien longtemps explosé les barrières des frontières.

Accompagner d’invités aussi prestigieux que Jeff Loomis (ex-Nevermore), Glen Drover (ex-Megadeth) ou encore Mattias IA Eklundh (Freak Kitchen) mais aussi de musiciens plus confidentiels dont Stephan est personnellement un grand admirateur (Daniele Gottardo, Derek Taylor), "The Shadows Compendium" se présente comme un album ambitieux et techniquement de très haute volée.

Et en effet, le morceau éponyme et "De Praestigiis Daemonum" sont techniquement monstrueux, très rapides avec de multiples soli qui offrent à l’auditeur un festival de notes dans une ambiance néanmoins beaucoup plus sombre, parfois presque démoniaque, que les albums instrumentaux du genre. "De Prastigiis Daemonum" nage en plein océan neo-classique et se partage entre beauté et noirceur, tentation et soumission, avec un jeu rythmique qui n’est jamais laissé de côté vis-à-vis des soli. Au contraire, entre les riffs et une section rythmique basse/batterie intraitable, l’ensemble a vraiment été peaufiné à l’extrême.
"The Shadows Compendium" évoque quant à lui plus distinctement le culte "The Glass Prison" de Dream Theater, particulièrement dans son entame ambiancé, montant rapidement en puissance pour exploser sur cette production grasse, épaisse et écrasante.
Mais limité cet album à une déferlante de technique sans âme serait sous-estimé le talent de composition du génie français.

On pourra certes reprocher de tomber parfois dans une certaine démonstration, mais le fait est que Stephan a énormément peint de paysages différents, de reliefs et de climats musicaux allant de l’aride au plus sensuel, voir presque charnel. L’exceptionnelle "Improvition on Sonata" qui clôt le disque en est la preuve. Reprise d’une sonate de Beethoven, le morceau est une unique prise, capturée sur l’instant présent, ce qui passa par la tête et le cœur du guitariste au moment même où il le joua. Il en ressort une émotion à fleur de peau, une sensation de mise à nu, d’un musicien vidant son âme sur une composition à la fois belle et sombre, beaucoup plus mélancolique que le reste du disque, pour ne pas dire qu’elle provoque un certain sentiment de dépression pour terminer l’écoute. Elle témoigne avant tout de l’intelligence du guitariste à ne pas tourner en rond et à ne pas rechercher la perfection mais avant tout le feeling, l’esprit, l’émotion…

"Spiritual Bliss" arpente les même sentiers, privilégiant le fond à la forme, et pouvant se rapprocher ici du "Octavarium" de DT ou encore du feeling qui parcours le premier disque solo de Kiko Loureiro ("No Gravity"), c’est-à-dire mid tempo, technique mais très mélodique et servant une mélodie de base ensuite triturée sous de multiples angles. La partie de batterie du morceau est également des plus intéressantes, très tribales, jouant avec les toms, dans une ambiance shamanique certaine.

On ne peut objectivement rien reprocher à ce disque, disposant des qualités d’Adagio sans les quelques défauts que l’on avait dernièrement, c’est-à-dire un vocaliste souvent en décalage et en cruel manque de personnalité (chose qui changera avec l’arrivée du génial Kelly Carpenter au micro).
Mis à part un "I Think Tthere’s Someone in the Kitchen" très étrange, partagé entre idées et un certain ennui, le reste du disque ne souffre véritablement d’aucunes tares.
L’introduction de "Sorrowful Centruroïde", très « cow-boy », n’aura pas manqué de me faire penser à l’esprit du « Atomic Playboys » de Steve Stevens, avant qu’un mur de son redoutablement moderne ne vienne littéralement nous broyer en morceaux, avec des accélérations proche du blast. Quant à l’ambiance beaucoup plus sombre et ritualiste de "Prophecy of Loki XXI", elle est un peu la suite des "R’lyeh the Dead" et "Codex Oscura", avec une influence gothique très marquée, des soli redoutablement rapides et sublimes de poésie, un piano nocturne et glauque à souhait et une atmosphère horrifique et fantastique digne de Lovecraft. On tient probablement ici l’un des grands sommets de l’album, d’un point de vue musical et technique.

Stephan Forté s’est donc complètement lâché avec cet album, se livrant comme il en avait envie, sans faire de concession ni réagir vis-à-vis de ce que les gens pourraient dire de la démarche. Il s’agit d’un album fait par lui et pour lui et cela s’entend, particulièrement sur ce dernier morceau unique et courageux, qui ne sera pas forcément toujours compris mais qui montre combien Stephan est un homme passionné. On regrettera peut-être un manque plus important de prise de risque et, à l’heure où cela redevient une « habitude » de réaliser des albums solo, il est probable que ce "The Shadows Compendium" peine à complétement d’extirper de la masse actuelle des albums de guitares. Il y manque ce petit quelque chose qui aurait rendu cet album instrumental unique dans le genre, comme l’avait réalisé Kiko Loureiro (Angra) justement avec son premier disque. Néanmoins, il sera idiot de ne pas boire abondamment les notes qui coulent à travers ce disque…les fans s’y retrouveront sans aucun soucis…les autres apprécieront, mais y verront plus une curiosité luxueuse en attendant le véritable prochain plat de consistance…prévu pour l’année prochaine.

9 Commentaires

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JFR68 - 27 Novembre 2011: Merci pour cette chronique,

j'ai hésité avant d'acquérir l'album, je ne voulais pas tombé dans une (n) version d'album démonstratif.

Réduire ta chronique à une phrase serait faire ombrage à ton travail. Mais je retiens celle-ci qui représente pour moi tout le plaisir que j'ai à écouter cet album :

" ... Stéphan qui dès ce premier titre, amène un subtil changement car même si la technique et le touché de ce mec sont hors normes, il introduit beaucoup d'émotions ... "

Merci au Chroniqueur,

Bravo à l'artiste.
Ginbat - 27 Novembre 2011: Très bon feeling effectivement et cela se rapproche beaucoup du style d'Adagio!!!!!
En tant que fan de ce groupe, je suis comblé, mais j'aurais espèrer, moi aussi vu les guests d'avantage de prises de risque!!!!!!!!
Tfaaon - 05 Décembre 2011: euh , tu pourrais développer en quoi tu trouves que Spiritual Bliss se rapproche d'Octavarium de DT ?
Je vois pas du tout comment tu fais le rapprochement , donc si tu pouvais m'éclairer ... :)
brynhild - 20 Décembre 2011: Je connais pas Adagio mais ce que j'ai entendu de cet album solo du guitariste c'est que c'est du bon ! Est ce que cet album aurait été mieux avec plus de prises de risque ? Je ne sais pas car souvent la simplicité suffit à faire un bon disque et la complexité aurait pu le rendre indigeste, qui sait ? Moi en tout cas il m'a séduite . Et en plus tout est nickel, pas brouillon, je ne dirais pas qu'on peut entendre toutes les notes tellement il joue vite mais c'est parfaitement clair et captivant . J'adhère totalement !
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Chronique @ HeadCrush

23 Octobre 2011

Le savoir des ombres ou le monde selon Stéphan

Stéphan Forté fondateur du groupe Adagio, catégorisé Neo Classique, classification qui au vu des compositions émaillant les quatre albums du groupe et sans doute plus encore, au sein de Underworld enregistré en partie à l'époque avec la chorale de Lyon, est on ne plus justifiée.

Bien sûr il serait réducteur de résumer Adagio et Stéphan principal auteur compositeur à cela, car l'homme est complexe, amateur de Black Metal symphonique il laissera cette influence apparaître dans Dominate et plus encore dans Achangels in Black.

Voici donc un guitariste dont l'amour qu'il porte à la musique ne se cantonne pas à quelques genres, alors lorsque j'ai eu cet album entre entre les mains, j'ai imaginé tout ce qu'il pouvait vouloir exprimer et je l'admets, même en rêvant en grand, je n'aurais pas pu imaginer tout ce qu'il y a mis.

Il y en aura pour tous, The Shadows Compendium ouvrant l'album va ravir tout fans d'Adagio car tout est là, une batterie complexe et variée, les claviers de Kevin Codfert, les phrasés en sweeping caractéristiques du jeu de Stéphan et un chorus phénoménal joué par... Jeff Loomis (Nevermore) arrivant après un court break aux notes simples et au son trituré.

Cela va être une constante dans cet album, des invités vont soit surgir, soit s'approprier un titre, Stéphan restant parfois en retrait.

Mais je reviens sur le jeu de Stéphan qui dès ce premier titre, amène un subtil changement car même si la technique et le touché de ce mec sont hors normes, il introduit beaucoup d'émotions via une utilisation subtile du vibrato et de bends très, très haut perchés.

La suite de l'album est introduite par un jeu de schredder ultime, et même si la présence de Mattias IA Eklundh amène un vent de folie, rien là encore ne déparera de ce que Stéphan pourrait proposer au sein d'Adagio même si la structure rythmique de certains morceaux va surprendre le fan hardcore.

Il faut attendre Spiritual Bliss pour vraiment se rendre compte de tout ce que Stéphan peut vouloir exprimer en empruntant des chemins inhabituels, de l'intro Jazzy sur fond de sons de type sitar à ces notes douces ou là encore, son jeu de vibrato va faire merveille ce titre est une tuerie.
Là où beaucoup de guitaristes ne soignent pas vraiment le fond sonore, Stéphan s'attache à offrir des rythmiques soyeuses, pour partie noyées dans un son recouvert de flanger avant de passer à des accords joués en Dive avec le vibrato.
Ce titre est un petit bijou, mais heureusement, le disque ne s'arrête pas là.

L'apparition de Glen Drover sur cet album ne va hélas pas apporter grand chose, de mon point de vue, à cet album, qui plus est le titre sur lequel il joue est le plus "Adagien" du lot alors forcément, il me déçoit au vu du talent de ces deux-là.

Sorrowful Centruroïde amène à nouveau une part de délire artistique sur ce disque, tout y est parfait, la subtilité du jeu de batterie, les variations de rythme, les arpèges et enfin les jeux de Kevin et Stéphan quasi en osmose. Derek Taylor est pourtant crédité comme artiste solo mais, la fusion avec Stéphan est si forte que je ne suis pas capable de dire à quel moment il intervient ce qui est certain en revanche, c'est que les limites du jeu de Stéphan sont repoussées une fois encore en introduisant des arrangements variés, changements étirant ce titre au point qu'il pourrait passer pour progressif.
Le jeu ultra mélodique développé par Stéphan sur ce titre laisse rêveur car il dévoile une facette habituellement noyée dans différentes technique de jeu. Un très bon titre.

Une autre très belle réussite pour cet album est sans conteste le titre I think there's someone in my kitchen que Daniele Gottardo vient illuminer à travers des solos flamboyants mais qui objectivement ne le seraient pas autant sans la qualité des arrangements et la structure du morceau qui lui est offert. L'échange guitaristique est superbe, deux très grands guitaristes partageant un même espace d'expression. Superbe.

Cet album va plaire à tout fan d'Adagio et a fortiori de Stéphan Forté en tant que guitariste, il va aussi plaire aux amateurs de guitare instrumentale, pour autant cet album est-il un grand truc ?

Je vais être honnête, pour moi cet album est bon et aurait pu être encore meilleur, car s'il est normal que les fans d'Adagio s'y retrouvent, certains titres du coup n'apportent pas grand chose là où d'autres démontrent de façon absolue qu'un auteur compositeur comme Stéphan est loin d'avoir exprimé toutes les facettes de son talent.

Si une prise de risque est bien là sur des titres comme I think..., Sorrowful Centruroïde ou encore Spiritual Bliss, il s'atténue avec d'autres, dont le très dispensable dernier morceau, improvisation entre deux eaux qui n'apporte rien à ce disque.

Bien sûr, je suis un peu dur, trouver un équilibre entre rassurer le fan de base et exprimer des influences ne cadrant pas avec Adagio doit être délicat mais, c'est tellement bon lorsqu'il se lâche que du coup, on en redemande.

Ce Shadows Compendium est un très bel album, malgré quelques réserves il plane très au-dessus de la mêlée alors fans d'Adagio ou pas, si vous aimez le Metal instrumental, vous pouvez acheter sans risque.




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HeadCrush - 25 Novembre 2011: Ah, c'est pas faux... Gros délire je pense.
Ginbat - 26 Novembre 2011: Merci pour ta chro!!!!
HeadCrush - 27 Novembre 2011: Whaaa !!!! après une ré écoute sur le magnifique haut parleur gauche (le droit est HS) de mon micro casque made in PâsCher de l’œuvre de Zigwygwy compressé en 8Mb pour reproduire ton expérience, je me suis demandé l'intérêt de la chose puisque Ritchie Blackmore l'avait déjà fait...

D'ailleurs lui même, à l'écoute de ce qu'avait fait JS Bach, Stravinsky, Paganini et autres petits drôles, se posait la question, quand tu te dis en plus qu'à son époque Deez n'existait pas plus que les mobiles avec HP de merde...

Enfin, la question reste posée, hein ?
HeadCrush - 27 Novembre 2011: Là je comprends mieux, mais entre nous, le truc absolu de Zygwygwy est "l'aller / retour" une seule technique mais maitrisée avec tant de maestria que cela éclipse le reste.

Stéphan lui c'est entre autres techniques le sweeping.

Pour Zygwygwy au vu du nombre de chanteurs dont il s'est entouré, un paquet de chansons ou autres titres instrumentaux, Black Star au hasard sont facilement identifiables, pour Stéphan c'est le premier album istrumental, jusque là c'est surtout au sein d'Adagio son groupe, qu'il s'est illustré, si tu le vois en concert un jour, tu entendras la foule chanter des titres comme Chosen.

Ces deux artistes touchent un public très large, d'un côté les fans de guitare instrumentale et sans doute faut il un minimum de connaissances dans le style, quoique je n'en avais aucune de connaissance lorsque j'ai craqué sur le premier Joe Satriani,l'autre partie étant juste des gens qui vont accrocher sur un titre et tenter de découvrir le reste.

Ce qui certain, c'est que des albums comme ceux là font très souvent l'objet d'une production soignée et intègrent beaucoup de subtilités, écouter ces titres sur Deez qui compresse à mort et donc, surement sur des enceintes de PC dont la "qualité" doit être relative, ne va pas t'aider à les aimer ou les découvrir.

Je pense cela de toute les musiques parce que le rendu du dernier Origin, In Flames, Within Temptation, Volbeat ou autres dans les mêmes conditions d'écoute...
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