The Secret

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15/20
Nom du groupe Tears Of Heaven
Nom de l'album The Secret
Type Album
Date de parution 26 Mai 2015
Labels Fono Ltd.
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album1

Tracklist

1.
 Angel
 04:28
2.
 At the Dawn
 04:50
3.
 Le Legende
 05:58
4.
 I'll Remember You
 03:55
5.
 Beautiful Night
 03:48
6.
 I Don't Believe You
 04:01
7.
 Stabat Mater
 04:28
8.
 A Touch of Desire
 06:41
9.
 Roots of Lies
 04:13

Durée totale : 42:22

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Tears Of Heaven


Chronique @ ericb4

15 Mars 2016

D'un coup d'un seul, le jeune combo russe a su, mieux que personne, magnétiser nos âmes...

Des profondes steppes russes émane un réjouissant paysage de notes et quelques gammes encore vierges de tout regard introspectif. Et ce, à l'aune d'un fringant message musical, élaboré avec à-propos, méthode et sensibilité par une fringante et talentueuse troupe. Inspiré par d'illustres formations metal symphonique gothique à chant féminin, à l'instar de Nightwish, Xandria ou encore Amberian Dawn ou Evanescence, le quintet russe issu de Samara, encore peu connu hors de sa terre natale, n'a tari ni d'allant, ni d'inspiration pour nous offrir tout de go son premier album full length en guise de rite initiatique. Créé en 2011 par le guitariste Dmitriy Lykov et la mezzo soprano au timbre chatoyant, Tatiana Titova, à la croisée des chemins entre Tarja, Amy Lee (Evanescence) et Manuela Kraller (ex-Xandria), le combo a ainsi concocté une goûteuse galette de neuf titres dans cette veine stylistique égrainés sur un ruban auditif de près de trois-quarts d'heure. Pour ce faire, nos deux acolytes ont pu compter sur les expériences conjuguées du guitariste Nikolay Demakov (ex-Off Beat), du bassiste Dmitriy Bubochkin (Emerada, Ilosthebalcony, ex-Nemirie, ex-Vigor) et du batteur Alexandr Filimonov. De cette collaboration en ressortent des compositions patiemment élaborées, savamment orchestrées, techniquement éprouvées, aux arrangements efficaces, et rigoureuses dans l'écriture de chacune de leurs portées. Pour leur mise en valeur, le collectif signe une production soignée quant aux enregistrements et un mixage équilibrant judicieusement les parties vocales et instrumentales entre elles. Un bémol, toutefois, concernant les enchaînements inter pistes, encore friables, et quelques finitions lacunaires trahissant une œuvre encore verte. Aussi, entrons dans le vaisseau amiral pour un parcours au cheminement harmonique, semble-t-il, hautement sécurisé...

C'est dans un carcan metal symphonique gothique de bon aloi que nous conduit, en premier lieu, le collectif russe. Et ce, à commencer par l'entame de l'opus. Ainsi, de soyeuses notes d'un orgue enjôleur nous accueillent sur « Angel », entraînante pièce sympho gothique dans la lignée de Xandria, deuxième mouture, faisant ronronner ses riffs et glisser en toucher sa rythmique. Au cœur d'une assise instrumentale enjouée et progressive, on découvre une ligne mélodique joliment sculptée qui, sans mièvrerie aucune, n'aura aucun mal à faire frissonner nos âmes, aussi bien sur les couplets que sur les refrains, mis en exergue par les solaires patines vocales de la belle. Bref, sans avoir à forcer le talent et sans user d'une technicité ostentatoire, on est conquis d'emblée par l'authenticité d'un bien engageant propos. Par ailleurs, une nature encore givrée sort lentement de sa torpeur alors que d'angoissants hurlements de loup se font ouïr sur « A Touch of Desire », frondeuse plage metal sympho jouant le rôle de fresque de l'opus. Cette fois, c'est en duo mixte en voix claires qu'évolue cette pièce aux insoupçonnées nuances de tonalité, qui prend alors toute son ampleur sur la crête du refrain. En outre, d'ondulantes rampes organiques corroborent une lead guitare rugissante au moment où la rythmique se densifie progressivement sur un pont technico-mélodique bien enlevé. La reprise sur le refrain est dévastatrice, bien qu'un peu plus de saveur mélodique eût été souhaitable pour rendre l'instant véritablement inoubliable.

Par moments, le combo a resserré son étreinte, faisant claquer ses fûts et hurler ses guitares, pour un ballet sous haute tension. Ainsi, d'inspiration power symphonique, « At the Dawn » fait vrombir sa basse, feuler ses riffs, tout en octroyant une rythmique frondeuse, dans un champ de mines qu'on se plait à traverser, agréablement accompagné par la déesse qui, de ses franches envolées, nous donne rendez-vous avec les anges. Au sein de ce tumultueux convoi orchestral, dans le sillage d'Ancient Bards, les éléments sont en parfaite osmose. Autant dire qu'on ne tardera pas à esquisser un headbang vigoureux, cette piste magmatique nous incitant même à remettre le couvert, Un beau solo de guitare et quelques arpèges au piano achèvent de nous convaincre de la qualité de la composition, concluant une plage aussi invitante qu'énergisante. D'autre part, on décèle un vrombissant moment à l'aune de « Roots of Lies », piste power sympho aux riffs rougeoyants et à la massive et virulente section rythmique. On suit les tribulations oratoires de la belle qui sait emballer le pavillon pour forcer l'adhésion. Par moments, on tendrait à s'égarer au cœur d'une instrumentation devenue techniciste pour l'occasion, mais rien qui ne nous fasse lâcher prise pour autant, même si l'on se situe mélodiquement en-deçà de ses voisins de bande.

Mais, lorsque le tempo ralentit, nos acolytes font véritablement valoir leurs gammes et leurs arpèges, nous octroyant des moments privilégiés nous transportant loin des contingences matérielles. Par exemple, en mid tempo progressif, « Le Legende » d'obédience metal symphonique, non sans rappeler Amberian Dawn, première mouture, nous immerge rapidement dans un océan de délicates saveurs, où le raffinement mélodique a pour corollaire de somptueux arrangements. Rien ni personne ne semble pouvoir arrêter la sirène en plein vol, celle-ci nous lançant un appel au charme indélébile, à la manière de Tarja. Mais, là ne s'arrête pas le voyage. Bondissant et rayonnant de mille feux, de prime abord, « I Don't Believe You » se révèle être un mid tempo aux riffs arrondis étreignant une rythmique tout en retenue, à la manière de Xandria. Les séries d'accords dispensées à la lead guitare lèchent le tympan au point de déclencher une délectable et sensuelle valse de l'âme. Ce titre taillé pour les charts s'avère redoutable d'efficacité de par le tracé mélodique emprunté, d'une précision d'orfèvre. Les notes tombent juste, avec quelques heureuses variations, même là où ne les attend pas forcément. Ou l'art de faire cohabiter les jeux de nuances atmosphériques. La belle prend d'un coup de faux airs d'Amy Lee, pour nous acheminer vers des espaces instrumentaux ô combien inspirés, à la fois captateurs et générateurs d'émotions. C'est dire qu'une larme ne pourra être esquivée au contact de ce romantique paysage outremer.

Enfin, le groupe a témoigné d'un degré d'inspiration que certains homologues générationnels pourraient bien lui envier quant aux mots bleus inscrits dans son message musical. D'obédience metal symphonique gothique, « I'll Remember You » est une énigmatique et somptueuse ballade dans la lignée de Beverley Craven, avec un zeste de Nightwish, première mouture, sur le plan des harmoniques. Cet instant fragile nous happe d'entrée de jeu par le clignement de paupière esquissé par la douce qui, par ses sinueuses et célestes inflexions, tout de velours vêtues, ne rate pas sa cible, celle de nos émotions les plus enfouies. Aussi, tenter de résister au charme du moment intimiste serait une entreprise bien vaine. Plus encore, quelques gammes ouatées à la lead guitare nous accueillent sur « Beautiful Night », succulente et majestueuse ballade, qu'on traverse le plus sereinement du monde, le long d'un fil harmonique indéfectible, à la façon de Xandria. La douce, dans la veine de Manuela, se fait agréablement assister par son comparse au subtil timbre clair, pour un duo immersif à souhait. Difficile de se soustraire à l'instant posé d'une confondante esthétique mélodique. Ce faisant, le morceau gagne en intensité oratoire par le truchement de choeurs enveloppants pour nous offrir un spectacle total, in fine. On aurait souhaité, cependant, que la clôture ne soit pas aussi radicale. Enfin, dernier acte: Avec fierté, sous le joug d'une violoneuse introduction, la sensuelle ballade « Stabat Mater », à la sauce russe, s'impose à nous sans crier gare pour un enchantement de tous les instants. Ce faisant, elle nous installe sur de jouissives nappes synthétiques desquelles il devient de plus en plus malaisé de s'extirper, tant on est calfeutré dans de sémillantes harmoniques, habilement enjolivées par les rais de lumière vocaux de la déesse, non sans rappeler Dark Princess. On comprend que cet exercice de style sied à merveille à la vaillante troupe qui, ainsi, a de quoi maintenir la concurrence en respect.

On ressort de l'écoute de l'album séduit à la fois par la richesse des variations de tonalité, un confondant effet de relief orchestral et une recherche mélodique transpirant sur tout l'opus. Autant dire que l'on reste scotché de bout en bout du skeud, et même avec l'irrépressible envie d'y revenir, pour goûter une fois encore aux traits affinés des harmoniques et des séries d'accords qu'il contient. C'est dire que, pour un premier jet, le groupe s'en sort avec les honneurs, sachant, de plus, nous octroyer des moments d'une force émotionnelle peu commune et rarement égalée par ses homologues générationnels. Quelques détails de production touchant aux finitions sont encore à reconsidérer, certes, mais seront vraisemblablement corrigés par nos acolytes, ambitionnant de faire partie des valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin. Aussi, on conseillera cette livraison aux amateurs du genre, dans le sillage des courants d'influence du groupe. Au même titre que pour ces illustres inspirateurs, cette œuvre aurait de quoi trôner fièrement dans la cd-thèque des aficionados, de plus en plus nombreux, du metal symphonique à chant féminin. Bref, un collectif à suivre de près, de très près...

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