The Second Sun

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14/20
Nom du groupe Aurium
Nom de l'album The Second Sun
Type Album
Date de parution 19 Juin 2020
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1.
 Asylum
 03:55
2.
 Leaden Skies
 03:05
3.
 Curtain's Fall
 02:51
4.
 Dead Landscapes
 04:14
5.
 Garbage Eater
 03:44
6.
 Timekeeper
 03:19
7.
 Phasianidae
 08:53
8.
 Nodus Tollens
 04:00
9.
 Reminiscence
 04:30
10.
 The Silent Wake
 04:02

Bonus
11.
 Son of the Morning Star
 03:41

Durée totale : 46:14

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Aurium


Chronique @ ericb4

26 Juin 2020

L'aventure se poursuit sereinement pour le combo serbe...

Pas moins de cinq années de silence radio évaporées depuis son introductif et encourageant album full length « Still Life », quatre depuis son discret EP « The Silent Moon », et d'aucuns n'étaient pas loin de penser les espoirs du combo serbe à jamais envolés. Ce serait faire fi de son indéfectible motivation, de moult concerts dispensés sur la scène metal locale dès 2015, et d'un travail de longue haleine et des plus minutieux en studio. Conscient des enjeux et des risques courus à se lancer tête baissée dans une arène metal symphonique abondant en gladiateurs de tous poils, le collectif créé à Belgrade voilà déjà huit ans a pris le temps nécessaire pour voir ses compositions gagner en maturité...

Aussi, ne revient-il dans les rangs qu'en 2020, muni d'un second opus de longue durée dénommé « The Second Sun » ; une galette à la fois pulsionnelle, altière, épique et romantique, où s'enchaînent sereinement 11 pistes sur un ruban auditif de 46 minutes, signée chez le puissant label espagnol Art Gates Records. Fidèles à leurs fondamentaux stylistiques, nos acolytes nous immergent à nouveau dans un registre rock'n'metal symphonique classique et progressif, dans le sillage de Nightwish, Xandria, Amberian Dawn, Dark Sarah, Imperia, Sirenia et consorts. Dorénavant, l'ingénierie du son s'avère des plus soignées, à commencer par un enregistrement de fort bonne facture doublé d'une belle profondeur de champ acoustique. Il semblerait que l'on soit entré dans une tout autre dimension...

C'est lorsque le convoi instrumental s'emballe que nos acolytes marquent leurs premiers points, dont quelques gemmes placés çà et là sur notre route. Ainsi, on ne passera pas outre les couplets accrocheurs et finement ciselés exhalant des entrailles de « Leaden Skies », entraînant et tonique effort à mi-chemin entre Xandria et Stream Of Passion calé sur une incisive section rythmique et une ligne mélodique quasi imparable. On ne saurait davantage éluder ni « Dead Landscapes » ni « Son of the Morning Star », éruptives offrandes un brin opératiques, dans l'ombre de Dark Sarah, tant pour les insoupçonnées montées en régime de leur corps orchestral qu'au regard des limpides et poignantes inflexions de la sirène.

Quand la cadence se fait plus mesurée, le combo trouve là encore quelques clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'illustre, d'une part, « Asylum », grisant mid tempo aux riffs épais et aux arrangements ''nightwishiens'', déversant son refrain immersif à souhait mis en exergue par les pénétrantes envolées lyriques de la déesse. Moins immédiatement lisible et sujet à une tenace répétibilité de son schéma d'harmoniques, mais pourvu d'enchaînements ultra sécurisés, l'énigmatique et ''imperien'' « Curtain's Fall » révèle lui aussi de séduisants atours. Et comment ne pas sentir quelques frissons nous étreindre, un peu malgré nous, à l'aune de « The Silent Wake », gracieux et pénétrant mid/up tempo dans le sillage d'Amberian Dawn (seconde mouture) ?

Et lorsqu'ils nous mènent en d'apaisantes contrées, nos gladiateurs se muent en de véritables bourreaux des cœurs. Ce qu'atteste « Reminiscence », envoûtante et ''nightwishienne'' ballade d'une sensibilité à fleur de peau, aux airs d'un slow qui emballe. Glissant le long d'une enchanteresse rivière mélodique, livrant un bref mais enivrant solo de guitare, et jouissant d'un fondant refrain mis en habits de soie par les câlinantes impulsions de la maîtresse de cérémonie, la caressante offrande aura bien peu de chances de rater sa cible, celle de nos émotions les plus profondément enfouies.

Mais ce serait à la lumière de ses pièces en actes de nature metal symphonique progressif que la troupe parvient véritablement à se transcender. Ainsi, les 9 minutes de l'épique et romanesque fresque « Phasianidae » nous abreuvent en coups de théâtre tout en ne nous égarant que rarement de son invitant tracé mélodique. Aussi, effeuille-t-on une plantureuse, frondeuse et seyante livraison, à mi-chemin entre Nightwish, Xandria et Imperia, servie avec les honneurs par les troublantes volutes de la princesse, octroyant de saisissants effets de contraste atmosphérique et d'ondulants gimmicks guitaristiques. Chapeau bas... Moins luxuriant et lisible, l'opératique « Nodus Tollens », lui, n'en demeure pas moins un modèle de progressivité. Calé sur un tapping martelant, déployant d'enveloppantes nappes synthétiques, et décochant de franches et inattendues montées en puissance du dispositif instrumental, le manifeste ne lâchera pas sa proie d'un iota.

Est-ce à dire que l'on s'acheminerait peu ou prou vers un sans-faute ? Pas tout à fait... Tout d'abord, eu égard à une sente mélodique éminemment linéaire et brumeuse, parallèlement à des séries d'accords se répétant inlassablement, l'impulsif « Garbage Eater » ne pourra prétendre à une inconditionnelle adhésion de la part d'un auditorat déjà sensibilisé aux vibes de leurs maîtres inspirateurs. L'accroche peinera plus encore à opérer sur « Timekeeper », mordant et déroutant méfait aux riffs crochetés, que les siréniennes patines de la belle ne pourront sauver de la noyade.

Au final, nos compères nous font flirter avec de radieux paysages de notes doublés des magnétiques envolées lyriques de la frontwoman, nous intimant d'y revenir à l'issue de notre périple. Ayant opté pour une diversification du propos sur les plans atmosphérique et rythmique, le combo nous octroie également une ingénierie du son aujourd'hui difficile à prendre en défaut. On aurait cependant souhaité un message musical aux harmoniques plus audacieux, un zeste d'originalité supplémentaire, et une mise à distance de ses sources d'influence, histoire de magnétiser un auditorat déjà en phase avec ce registre metal. De plus, il lui faudra penser à évacuer toute zone de remplissage et/ou bémol susceptible d'atténuer la portée de son message musical. Toutefois, un potentiel technique plus affermi et des lignes mélodiques désormais mieux dessinées permettent de compenser ces irrégularités. Bref, l'aventure se poursuit sereinement pour le combo serbe...

Note : 14,5/20

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