The R*tist 4*merly Known As
Dangerous Toys, quatrième album des américains de
Dangerous Toys, est un album atypique a bien des égards.
En premier lieu, parce qu'il revêt un aspect fortement parodique. Tout d'abord de par son titre faisant directement référence au nouveau nom d'alors de Prince. Après la sortie de son album de 1992 dépourvu de toute inscription et simplement marqué d'un symbole, The Love Symbol, l'absence de repère obligea certains à baptiser cet opus - à l'instar de
Metallica et de son Black Album qui, en réalité, ne s'est jamais appelé ainsi - The Love Symbol Album. Et Prince devint alors The Artist Formerly Known As Prince.
Parodique, ensuite, de par cette pochette qui représente une illustration sur laquelle on peut découvrir la mascotte de
Dangerous Toys alanguit sur un lit de fleurs violettes et blanches. Une allégorie qui est, en effet, une reproduction presque exacte de celle que nous offrit Prince sur son album Lovesexy (1988).
De plus The R*tist 4*merly Known As
Dangerous Toys est aussi un album atypique parce que, musicalement, il est, de surcroit, très en décalage avec ce
Hard Rock simple et efficace, aux familiarités américano-australiennes évidentes (AC/DC, Guns Roses,
Cinderella...), dans lequel les texans avaient évolués jusqu'alors. Nous proposant une musique déroutante aux accointances modernes, sombres et minimaliste dans laquelle
Jason McMaster vocifère, annone et scande les affres de sa douleur en un art sur lequel planent les ombres Grunge et Neo omniprésentes et omniscientes en ces temps là. Finis donc les aigus proche de Tom Kieffer, d'Axl W.
Rose ou de Brian Johnson.
D'aucuns pourraient d'ailleurs voir dans le changement musical opéré par
Dangerous Toys, un témoignage désespéré de cette volonté farouche de ne pas sombrer dans la vague de fond que ces nouvelles tendances engendrèrent. Nul ne sait réellement, du reste, si le groupe fit ce choix dans ce dessein là. Néanmoins il n'est pas inenvisageable de se dire que face à l'alternative qui consistait, pour les groupes incapables de se dépêtrer de ce traditionalisme rétrograde, soit à évoluer, soit à disparaitre,
Jason McMaster et ses complices aient fait celui du changement.
Mais la question ici n'est pas celle du pourquoi. Ni même celle du comment. Ce qui doit nous préoccuper à cet instant est le résultat de ces travaux. Et, au delà même de cette étonnement déconcertant lié à une mutation musicale radicale, les impressions naissantes laissées par un Share the
Kill sont décevantes. Ce premier titre étouffant aux lourdeurs pénibles et surprenantes tant, il y a peu encore, ce groupe savaient se faire si léger et aérien, nous assomme. Ses incessants refrains sans nuances et épuisants, achevant le travail.
Une complaisante dépendance à la facilité répétitive et aux lourdeurs que l'on retrouve, malheureusement, sur le reste de l'album (le fatiguant The Numb, les douloureux et entêtants Take me Swiftly et To
Live the Lie, ou encore, par exemple, le pénible Monster Man).
Si des titres tels que Cure the Sane, Heard it All,
Transmission malgré ses rythmes pesants, parviennent bien à nous faire voir quelques pâles bribes de lumières blafardes, ces instants sont bien trop rare pour éviter à l'ennui d'engloutir nos derniers espoirs à l'encontre d'un disque, décidément, bien trop atypique et bien trop médiocre.
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