Liste des groupes Hard Rock Dangerous Toys Hellacious Acres

Le premier album éponyme des texans de Dangerous Toys nous proposait de découvrir les bases de ce style certes peu novateurs mais déjà très séduisant qu'ils avaient choisis de défendre. Et de ce Hard Rock US varié, aux accents britannico-américano-australiens très prononcés, aux chants particulièrement écorchés, âpres et aigu, ils nous offraient la vision attachante d'une expression intéressante alourdit de quelques défauts inhérents à l'exercice, ô combien périlleux, de la première fois. D'autres imperfections handicapant cet opus étaient liées à une diversité symbolisé par ces titres aux chants médium qui, apparemment, et aussi paradoxalement que cela puisses paraitre, rendait leur musique sans doute moins convenu mais surtout, malheureusement, moins captivantes.

Quoi qu'il en soit, pour sa seconde esquisse intitulé Hellacious Acres sortis en 1991, le quintette natif d'Austin aura procédé à quelques réajustements non négligeable susceptible, à priori, de corriger les quelques manquements d'un premier jet encourageant. Et ainsi, loin de se disperser en de trop nombreuses tentatives gauche visant à rendre son propos excessivement varié, obligeant Jason McMaster (Watchtower) et sa voix particulièrement éraillée, agressive et aigues à s'époumoner vainement en des médiums maladroits au cœur de titre moyennement réussis, Dangerous Toys s'évertue ici à cultiver une meilleur cohérence et une constance intéressante. Finis donc les larges expérimentations dévolues à une trop grande diversité.

Notons aussi, de surcroit, que l'inspiration et le travail mélodique effectué sur ce nouveau chapitre, sont bien meilleur qu'ils ne le furent autrefois. Un détail expliquant, sans doute aussi, pourquoi les nuances présentes ici sont plus séduisantes.

Mais cessons de nous égarer en des considérations inutiles et revenons donc à l'objet de notre analyse, Hellacious Acres. Pour illustrer les qualités d'inspiration et d'efficacité de cet opus citons des morceaux tels que le vif Gunfighter, qui, au delà de ces prémices forains suivies de quelques infimes détours Blues-Country, démarre sur un rythme effréné. Ajoutons à cette liste de piste convaincante cultivant une certaine continuité avec ce Hard Rock dont Aerosmith, Guns'n'Roses, AC/DC firent la noblesse, l'intéressant Gimme No Lip, l'entrainant Sticks and Stones, le concluant Line' em up, ou encore, par exemple, le sympathique Gypsy (Black'n'Blue Vlentine).

S'agissant des pistes un peu moins traditionnelle, citons le bon Angel N U aux rythmes lourds et Bluesy que seul un break final débridé vient bousculer. Citons également les ballades Feel Like Makin' Love et Best of Friends. Si la première est un joli moment, c'est véritablement la seconde qui nous dévoile tout le talent de composition de cette formation. Jouant sur diverses intonation, à la fois médiums et à la fois parlées, Jason McMaster donne, enfin, toute sa pertinence à ces aspirations à la nuance qui jusqu'alors avaient, peu ou prou, échouées. Le titre est tout simplement remarquable et poignant.

On notera aussi la présence désormais récurrente de cette mascotte sur une pochette, une fois encore, très réussi. Et une fois encore imaginé par Tommy Pons. Une illustration splendide où ce clown hystérico-démoniaque tente de nous hypnotiser au cœur d'une fête foraine décadente.

Beaucoup considèrent le premier album des américains de Dangerous Toys comme leur meilleur. Une offense que votre humble serviteur se devait impérativement de réparer en défendant un superbe Hellacious Acres mésestimé.