Liste des groupes Power Mélodique Force Majeure The Rise of Starlit Fires

Si je vous dis « Heavy Speed Symphonique » et « Finlandais » vous penserez immédiatement à Stratovarius. Tout comme leurs compatriotes, ils sont cinq, dont deux guitaristes, pratiquentpratiquent un Heavy Speed symphonique de haute volée. Force Majeure est de retour proposant un contenu renouvelé, sans pour autant plagier ses illustres prédécesseurs, continuant sa quête d’identité musicale. En espérant ne pas avoir perdu la moitié des lecteurs, voyons ce que donne la cuvée 2017 de ce groupe à l’existence quelque peu cahotique.

Bien que formé en 1998, Force Majeure ne commencera réellement son activité qu’en 2001. Peu productif et enclin à de nombreux changements de line up, il ne produit que quelques démos avant un premier album intitulé « Frozen Chambers » sorti en 2008. Cet album, relativement bien distribué, jouit d’une reconnaissance qui dépassera les frontières scandinaves. Il faudra attendre trois ans pour que sort « Saints of Sulphur », le groupe restant fidèle à un Power Mélodique et Symphonique largement influencé par la scène allemande.

Musicalement, le style de Force Majeure est alors assez proche de celui d’Edguy, s’en détachant notamment avec la voix particulière de Ricky Tournee (qui ne sonnera malheureusement pas toujours très juste sur le premier essai). Ce « The Rise of Starlit Fires » entame donc un virage, faisant désormais ressortir un « côté finlandais » qui s’exprime au travers d'une fluidité rythmique, mais aussi à grands coups de cavalcades mélodiques complexes… l’influence d’un groupe qui commence par S semble désormais indéniable.

Présenté avec un artwork toujours aussi soigné « The Rise of Starlit Fires », est empreint de nombreux changements. Hors cette nouvelle facette symphonique omniprésente, ce travail titanesque étant réalisé par le cogneur Jaakko Nylund, le line-up a également été remanié. Exit Ricky Tournee… c’est désormais Markus Lang d’Excalion qui pousse la chansonnette, notre homme possédant une tessiture moins importante et un tirant moins « 80’S » que son prédécesseur mais sa voix chaude impressionne par sa puissance et son lyrisme.
Entrons dans l’univers de ce groupe pour explorer cette nouvelle œuvre dantesque qu’une seule écoute ne peut appréhender.

Sur « The Rise Of Starlit Fires», la qualité sonore s’est considérablement améliorée, rendant enfin justice au groupe, détail important car dans ce style, une production imprécise aurait donné un rendu assez brouillon. Une recherche sonore a aussi permis de corriger les défauts présents sur les anciens albums, l’impression de puissance ne vient plus de la saturation poussée à outrance mais d’une basse overdrivée et mise en avant, possédant les lignes de plus en plus diversifiées typique du style. Les claviers, comme dit précédemment, occupent désormais le devant de la scène, ayant ce double rôle d’appui rythmique et de clef de voûte de cette dimension emphatique particulière. Ainsi, l’écoute d’ « Apocalyptique Hearts » vous fera penser irrémédiablement à Stratovarius, à un détail près, Force Majeure met un point d’honneur aux ambiances, gratifiant cette composition d’un magnifique interlude, loin d’être superflu et qui aurait pu faire l'objet d'un titre complet chez d'autres formations.

« The Darkening », une des meilleures compositions de l’album, quant à elle, nous plonge dans une atmosphère qui se veut un peu plus sombre encore. Notre combo montre une parfaite maîtrise de l'instrumentation, n’hésitant pas à incorporer des blasts, assez inhabituels dans ce style. Les variations rythmiques s’inscrivent aussi dans cette progression, nous offrant des compositions sur-vitaminées mais aussi "vivantes" comme « The Great Starfall », autre titre phare possédant une orchestration riche, une opulence des claviers pourvoyeurs d’atmosphère dantesque. Le mid tempo « Church of Steam » ne souffre pas de longueur, malgré ses 6 minutes, possédant une écriture proche de celle de Sonata Arctica. Enfin, le groupe a réussi à intégrer différents styles à son écriture, « Pantheon of my Passion » intègre, par exemple, une touche FM apportant un peu plus de diversité dans cet opus.

Maîtrise instrumentale, variations rythmiques intéressantes et orchestration réussie, « Blessed By The Wolves », montre aussi progression au niveau des chœurs, désormais omniprésents, travaillés et sublimement harmonisés.
Force Majeure revient de très loin et signe un très bon album, marquant une évolution majeure dans son style. Créatifs, les 8 titres de ce "Rise of Starlit Fires" sont captivants, faisant oublier une durée avoisinant souvent les 6 minutes. Le groupe possède toujours cet encrage Power Metal malgré ce virage musical assumé, le distinguant de ses compatriotes amplement cités plus haut. Nous pouvons juste nous question sur l’intérêt d’avoir un second guitariste compte tenu du style pratiqué. Ayant jouit d'une bonne reconnaissance en Europe par le biais d'une bonne distribution des deux premiers albums et de quelques dates en Europe, ce nouvel album pourrait permettre d’imposer la musique de Force Majeure sur les scènes internationales.
A suivre…