The Reflecting Void

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Infestus (GER)
Nom de l'album The Reflecting Void
Type Album
Date de parution 25 Avril 2014
Style MusicalBlack Mélodique
Membres possèdant cet album30

Tracklist

1. A Dying Dream 04:46
2. Spiegel der Seele 07:17
3. Constant Soul Corrosion 08:39
4. Cortical Spreading Darkness 09:11
5. Fractal Rise of the Fall 02:34
6. Innere Reflexion 07:53
7. Devouring Darkness 07:43
8. Origin 06:15
Total playing time 54:18

Acheter cet album

 $25.01  18,70 €  9,90 €  £13.52  $66.72  21,80 €  21,62 €
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Infestus (GER)


Chronique @ Icare

15 Avril 2014

Un indispensable pour tous les amateurs de black mélodique et travaillé, aux ambiances sombres et dépressives

Infestus est un combo qui se forme en 2003 en Autriche et qui nous propose un black atmosphérique, toujours très mélodique, à fortes tendances progressives. The Reflecting Void est déjà le quatrième opus de la formation d’Innsbruck, et s’inscrit comme une suite logique de Ex/Ist, en proposant une musique sombre, racée et très travaillée faisant la part belle aux ambiances.

Le vide s’impose tout d’abord à nous par des sonorités étranges et dissonantes, une sorte de bourdonnement stellaire qui reviendra nous hanter à la fin du morceau, bientôt relayé par des guitares lourdes et des chuchotements mystérieux résonnant comme une sorte d’incantation cosmique dans la vacuité angoissante du néant. La musique se met lentement en place, déroulant ses ambiances glaciales et sombres avec une torpeur lénifiante, les riffs sont tordus et froids, la voix grave et hurlée, l’ambiance tantôt pesante, tantôt aérienne : sur A Dying Dream, Infestus nous offre un black protéiforme, d’une lenteur majestueuse et mystérieuse, appuyé par des guitares lymphatiques aux envolées lumineuses et renforcé par une double pédale bien présente.

Débarque ensuite Spiegel der Seele, dont le début, avec ces guitares lancinantes et affutées qui bourdonnent en une danse maléfique et virevoltante, rappelle les cordes maudites de Besvikelsens Dystra Monotoni de Shining, et achève de nous faire sombrer dans cet univers sombre et torturé. Le premier blast, assez lent par rapport au style, mais d’une lourdeur singulière, nous enfonce encore davantage dans la noirceur plombée de The Reflecting Void : guitares leads aux riffs désincarnés et envoûtants, fulgurances de notes claires qui viennent vous lacérer l’âme de leur beauté désolée et plaintive comme des milliers de poignards, mélancolie acoustique à vous tirer des larmes au milieu de ces ténèbres suffocantes, ces 7,17 minutes sont magistrales et nous présentent un black raffiné à l’univers terriblement prenant et affirmé.

Devouring Darkness commence sur un cri plaintif à la Kvarforth avant d’envoyer un blast aussi bref que soudain sur un mur de guitares à la noirceur de suie. Ici, l’alternance entre mélancolie acoustique, magnifiée par ces chuchotements plaintifs et dérangés, et agression électrique, est constante : l’apogée est atteinte en milieu de morceau, avec cette pluie de notes vibrantes qui vient se dissoudre dans ces boucles de riffs vénéneux et dépressifs, se muant en une partie acoustique et une montée en puissance et en émotion lente et progressive. Les guitares vont crescendo, l’intensité monte petit-à-petit et un long solo mélodique luttant contre l’angoisse distillée par les guitares vient mettre un terme à cette majestueuse pièce de 7,43 minutes.


Le groupe assume pleinement ses influences, mais malgré quelques empreints évidents aux grands frères, il parvient à créer une ambiance singulière, et ces 54 minutes sont d’une cohérence étonnante : l’ombre de Shining plane tout le long de ces 8 pistes, il n’y a qu’à écouter le début de Constant Soul Corrosion pour s’en convaincre, porté par une basse aux pulsations chaudes et langoureuses, cette voix désenchantée et trop humaine dans sa souffrance, et ces cordes pincées aux notes mélancoliques embrumées d’un spleen cafardeux aux doux relents bluesy. Le tout est interrompu par un hurlement haineux à 1,06 minutes et s’annihile bientôt dans la fureur mécanique d’un blast inhumain qui vient rajouter un soupçon d’agressivité à une musique toujours plus mélancolique et sombre que réellement violente. Ceci dit, il y a d’autres géants Suédois auxquels on peut penser, notamment à l’écoute d’Inner Reflexion, l’alternance entre parties acoustiques et envolées électriques aux accointances progressives et à la lente et irrésistible montée en puissance pouvant également faire penser à Opeth.
Cette dualité omniprésente entre ténèbres et lumières ainsi que la variété des riffs et des ambiances peuvent aussi rappeler des groupes allemands comme Eis, alternant lourdeur poisseuse, riffs sinueux et malsains et parties lumineuses qui irradient leur lueur salvatrice au travers d’un ciel dévasté, ou Dark Fortress, pour le côté très travaillé, ambiancé, varié et évolutif de l’ensemble.

Que de bonnes références, donc, au niveau desquelles Infestus n'est pas loin de se hisser avec ce très bel effort. The Reflecting Void est la brillante confirmation d’un groupe dont on attendait beaucoup et ne devrait pas décevoir les aficionados du combo autrichien. Mieux, il s’impose comme un indispensable pour tous les amateurs de black mélodique et travaillé, aux ambiances sombres et dépressives, et s’impose déjà comme une grosse sortie du genre en ce début d’année 2014. Vous êtes déçus par l’orientation plus mélodiques des derniers Shining, et Kvarforth vous sort par les yeux? Foncez sur le nouvel Infestus !


4 Commentaires

4 J'aime

Partager
growler - 15 Avril 2014: Super chro, comme d'habitude, cet album va vraiment scotché par sa noirceur.
Apophis2036 - 17 Avril 2014: Je préfèrais nettement ce qu'ils avaient créé pour Chroniken des Ablebens (2008), je n'écoute Exist que très rarement. Je ferais quand même l'effort d'acheter ce skeud, pour voir si j'accroche un peu plus qu'auparavant... ou si je reste une nouvelle fois hermétique à leur style empli de noirceur.
widomar - 25 Avril 2014: excellent album, je n'en attendais pas moins ! Plus personnel, évocateur et travaillé, bref une belle réussite en ce qui me concerne.
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire