Une mélodie entêtante nous emmène au sein de leurs terres jonchée de damnés, dominées par le tyran qui y sévit (je veux parler de leur style musical, un Black
Metal un brin mélodique). Passé cette étape, sonne l'heure d'un rude pèlerinage !
Les autres pistes de ce CD tiennent-elles la comparaison avec ce style exigeant, aux multiples ramifications ?
Premier Chapitre : Into Unexistence
"Entering
Eternal Oblivion" nous fait voyager en terrain certes miné mais maintes fois servi. Une musique bien exécutée mais sans réel panache visible. Un peu décevant, nous ne nous attendions pas à être subjugué par cet album (on l'envisageait) mais cela refroidit notre ardeur, momentanément. Seules les 15 secondes de clôture nous font lever une paupière.
Deuxième Chapitre : Disunion
Un chant plus éraillé se fait jour et nous accompagne cette fois-ci. Toujours aussi convenu, "Manifesto Invidae" apporte néanmoins de meilleurs échanges hormonaux (côté brutalités et pleurs, l'odeur du groupe
Sterbend se fait sentir,
Dagon un peu plus inspiré sur ce 3e essai). On dandine légèrement son cou - encourageant, avec un final reposant (la pluie y aidant, des clapotements en fin de morceau).
Pour Untergangs Untertan = nous ne nous égarerons pas des sempiternels traces laissés par d'autres pisteurs précédents. Rondement mené, elle permet de maintenir notre pouls à 90 pulsations / minute, et ce constamment. Elle ne suit aucunement des détours scabreux ou suicidaires (nous en saluerons le travail d'orfèvre accompli par
Andras, sur ce point-là).
Troisième Chapitre : Exitus
Dès les premières intonations de "Entfesselt - Der Todestrieb", figurez-vous que nous allons parcourir une plage musicale inspirée et efficace, un frémissement secoue notre échine. Sans atteindre une révolution ou une nouvelle orientation, le jeu du multi-instrumentiste (aussi connu sous le pseudo de Moloc) et la voix du possédé
Dagon séduisent. Un regain qui nous satisfassent pleinement : le ton plus vaporeux et acerbes de la guitare/basse y fait pour beaucoup - l'on est ravi.
Voyons ce que nous réserve alors "Willinglessly Anticipating Death" (permettre de faire la rencontre de notre médecin légiste plus tôt que prévu ? Ah, si cela pouvait alors lieu). La première minute et les suivantes nous resservent un bon BM mélodiquement malfaisant, une narration continue (tant de mots incompris des chastes) mais cela reste du réchauffé par rapport aux standards (Siebenbürgen,
The Elysian Fields & Co).
Alors que ma tension est retombée, "Ready To Leave", sur une inattendue touche mélodique maussade et d'un relent
Dark, met en route notre désormais courte escapade en nous amenant au sein du dit royaume des damnés (voir début chronique).
Deux numéros tombent alors, silencieux (tracks 8/9 non visibles sur la fiche disque car elles ne comptabilisent que 8 secondes, en tout et pour tout)… puis, un bonus nous invite soudain à ne point abandonner le monde ds humains.
"Verbrennt
Die Brut" respire la santé. Ces deux-là (
Dagon et
Andras) nous servent une fort belle composition, ne ressemblant pas à un vulgaire cadeau à la saveur fade ou recyclé, 5 minutes où l'énergie de leur maléfique Black
Metal nous frappe et anime notre "moi profond".
Un avis déterminant ? Si
Infestus n'acquiert pas d'autres jalons sur ce "
Chroniken des Ablebens", il réussit là où d'illustres grandes formations se sont détruits leurs molaires : une cohésion d'ensemble et des variantes pour contrebalancer d'autres parties plus quelconques, sans flagellations inutiles ou philosophies à hauteur de gastéropodes.
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"Bonjour, monsieur le légiste, comment allez-vous aujourd'hui ?"
Apophis2036 / Summonight
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