Formé en 1991 par Make Pesonen (alias
The Black), batteur du formidable groupe de doom death
Eternal Darkness,
The Black compte également dans ses rangs Marcus Pedersen, tranfuge du non moins intéressant
Crypt of
Kerberos, ainsi que Jon Nodtveidt (Rietas), le leader de
Dissection. Formé par des musiciens issus des sphères deathmetal, la formation figure ainsi parmi les pionnières de la scène revival blackmetal suédoise du début des nineties. Enregistré en début d'année 1993, son premier album
The Priest of Satan, très attendu, ne voit le jour que plus d’un an après ses sessions, chez le label américain Necropolis Records, le disque étant de surcroît difficilement dégotable à l’époque.
The Priest of Satan forme une passerelle idéale entre les scènes blackmetal suédoises et norvégiennes du moment, se rapprochant dans l'esprit du Those Of The
Unlight de
Marduk, notamment dans sa production crue et son atmosphère froide. Les titres sont en revanche plus nombreux et plus courts, construits autour d'une structure simple, sur une dominante en middle tempo. En outre, à l’image du morceau
Lady Lilith, quelques nappes de claviers distribuées avec parcimonie renforcent le côté sombre de l’album, sans lui donner toutefois le moindre côté symphonique ou grandiloquent, accroissant au contraire la noirceur de son climat.
Bien que Jon Nodtveidt soit à la fois guitariste et chanteur sur
The Priest of Satan, la comparaison avec son groupe
Dissection est loin d'une évidence, les deux formations possédant une identité fortement distincte, ainsi que deux leaders / compositeurs différents.
The Priest of Satan bénéficie également de bases plus dépouillées et d’un enregistrement plus cru, collant parfaitement au style noir, rugueux et diabolique de
The Black.
Sans lâcher des titres intemporels, à l'exception du superbe Whirlwinds
Through the
Land of Ice, au final aussi mémorable que poignant,
The Priest of Satan s'inscrit toutefois parmi les albums marquants de la scène blackmetal du début des nineties. Il souffre en revanche d'une distribution moindre et tardive, ainsi que de l'absence du groupe sur scène et de la discrétion de ses interprètes, loin des frasques et des poses outrancières de certains homonynes norvégiens de l'époque.
Fabien.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire