Les vieux groupes n’en finissent pas de se reformer ces temps ci, ainsi quelques noms que l’on croyait définitivement disparus et qui semblaient condamnés à ne représenter qu’un reflet du passé glorieux et lointain, se mettent subitement à ressortir de la tombe.
Le résultat est parfois en dessous des attentes pour certains (
Cynic,
Pestilence), mais d’autres tirent parfaitement leur épingle du jeu même après une longue absence (
Asphyx,
Unanimated). Les suédois de
The Black prenaient quand même un gros risque en sortant un nouveau disque : si le nom du groupe a survécu jusqu’ici dans le subconscient des metalheads, c’est principalement à cause de la présence de Jon Nödtveidt (
Dissection) sur leur premier album et ils ne pourront pas jouer sur cet élément pour appâter le chaland…
Enregistré en 2006 (précisément entre le 06-06-06 au 24-12-06), ça a du merder sévère au niveau de la mise sur le marché car le disque n’a été disponible que mi 2008 et la version CD de
Alongside Death (2009) distribuée par Pulverized Records nous parvient tout juste. Néanmoins on constatera que tant d’années d’inactivité n’ont pas émoussé la détermination du combo : le très direct On the
Descend to
Hell assène d’entrée de jeu un Black
Metal violent et sans concession plus proche de
Marduk que de
Dissection. Ce court morceau de deux minutes est une belle façon de se mettre dans le bain avant le très bon Deaths
Crown, épique et entêtant sur lequel le jeu de batterie nerveux de Make Pesonen et la voix décharnée et belliqueuse de DFB font merveille. La suite du disque est sensiblement moins agressive mais reste dans un Black relativement haineux (pléonasme ?).
Le jeu de guitare d’Andreas reste simple, épuré et authentique (bien aidé aussi par la production rêche et sonnant presque d’époque) dans la plus grande tradition Black
Metal et la basse n’est pas oubliée dans le mixe, elle apporte même un plus indéniable sur les mid tempo comme A Contract Written in
Ashes.
Alongside Death est ce que l’on peut appeler un album de
True Black à la suédoise, tout comme leur premier disque paru 15 années auparavant, seulement depuis ce temps là, de nombreux groupes ont marqué la scène de ce pays, notamment
Marduk,
Setherial,
Watain ou
Naglfar (c’est assez flagrant sur Death Throes), et le hic c’est que l’on a un peu l’impression que
The Black a puisé ses riffs parmi ces groupes là.
L’antériorité du groupe par rapport aux autres ainsi que certaines similitudes avec le premier album
The Priest of Satan autorise cependant à croire en la démarche sincère des musiciens, rajoutez à cela quelques titres de qualité supérieure comme le final
Alongside Death prenant et inspiré, la mission peut être considérée comme accomplie.
Un petit bémol cependant au niveau de la durée du disque, les 30 minutes de la galette ne suffisent pas à rentrer totalement dans l’univers de
The Black.
Sans prétendre s’imposer parmi les incontournables du genre,
Alongside Death apporte sa pierre à l’édifice grâce à un Black
Metal efficace et typiquement suédois, un peu vintage mais pas non plus préhistorique. Un album qui mérite de s’y attarder un moment à défaut de le vénérer.
BG
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