Que faire lorsqu’on aime le Rock N’ Roll, mais que nos parents sont de fervents catholiques qui empêchent toute approche quelconque de Belzébuth dans leur demeure ? Facile, moi je sauterais par la fenêtre équipé de ma guitare et mes baskets. Coïncidence, c’est exactement le sujet d’introduction de cet album de
Tenacious D, sorti en 2006, qui risque fort de marquer les esprits tant des rockeurs que des métalleux un tant soit peu délirants.
Tout commence donc par Kickapoo, dont le premier riff vous mettra dans le ton de l’album.
Jack Black et son ami Kyle Gass ont prévu de nous raconter une histoire durant cet album : la formation du « meilleur groupe de tous les temps », comme l’annonce
Dio à l’enfant qu’est JB, au début de l’album. Eh oui, car
Dio est présent dans cette chanson ! Voulant faire les choses en grand, le duo a recruté des figures emblématiques pour leur album, et rien que dans la première chanson on peut noter la présence de
Meat Loaf, le père catholique, et
Dio, apparaissant tel un ange venant du ciel pour annoncer sa destinée au jeune rockeur. La mélodie quant à elle, je vous l’avoue, m’a donnée des frissons à certains moments : on peut dire que l’album commence très bien. Et je vous rassure, la suite est à la hauteur. Dès le deuxième titre, on a droit à un mix des plus grands airs de musique classique, comme la Lettre à
Elise de Beethoven, le tout accompagné par des paroles poétiques indiquant aux passants que KG va bien leur botter le cul. C’est bien pour entendre ça qu’on a cliqué sur Play, non ?
Les titres suivants (Baby,
Destiny, History, The Government Totally Sucks) sont la continuité parfaite du commencement de l’album, mais on peut noter que certains titres sont optionnels (
Destiny en particulier), et on pourrait croire qu’ils sont là uniquement pour rajouter de la durée à l’album. Mais bref, passons et allons à l’essentiel :
Master Exploder. Ce titre rentre immédiatement dans un top 10 de
Tenacious D : si on oublie le clip délirant dans lequel JB et KG changent sans cesse de guitares, de vêtements, de scène, et où le public est en plein orgasme auditif, le contenu de la chanson est amplement suffisant pour en parler : une intro à l’acoustique, et une véritable montée en puissance avec l’arrivée de la batterie et de la distorsion sur un riff simple et efficace, avant lequel JB dit qu’ils ont « écrit cette merde il y a 5min ». Et les paroles ne servent une fois encore qu’à vanter les mérites du duo, le tout avec KG en chœur, ne manquant pas de répéter les répliques de son compagnon après chaque ligne du couplet.
La suite fait avancer l’histoire du groupe, avec un passage tiré du film éponyme, dans lequel KG dit qu’ils préfèrent les seins plutôt que le destin, et abandonne JB, qui va par la suite, dans le désespoir, se droguer aux champignons et nous donner l’excellent Papagenu (He’s My Sassafrass). Après une intro dans laquelle JB retrouve son véritable père, le
Sasquatch, on entre dans un air qui aurait pu devenir le générique d’un dessin animé que n’importe quel enfant aurait écouté tous les matins, avec des voix enfantines, une flûte, et finalement un revirement de style aux 2/3 de la chanson, où on retrouve du
Tenacious D pur, rappelant énormément Kielbasa, le premier titre du premier album, avec les solos de KG si uniques, et malheureusement si rares !
Pour suivre, la chanson émotive de l’album, avec un autre solo de KG, et deux titres entièrement énergiques, plus sur du
Hard Rock, voire Heavy
Metal par moments (Break In-City, Car Chase City), pour enfin aboutir à un autre chef d’œuvre : Beelzeboss. Ce duel, ce Rock-
Off comme ils l’appellent, ou on trouvera un autre guest : Dave Grohl à la batterie, et surtout en
Satan. La chanson sera un véritable enchaînement de couplets acoustiques, par JB et KG, et de riffs
Metal à coups de guitare électrique, de batterie double-pédalée et de chant démoniaque, par le diable lui-même, chaque partie étant meilleure que la précédente, pour finir sur le renvoi éternel du malin en enfer, et d’une cloche sonnant le glas, la fin de l’album… Non ? La fin du film en tout cas, mais dans l’album, on a droit à deux titres supplémentaires, pas forcément utiles, mais pas désagréables,
POD et The
Metal, l’un résumant l’incroyable périple du groupe délirant, et l’autre racontant à quel point le
Metal est immortel, indétrônable, dominant les autres styles sur tous les points. Tout le monde ici est d’accord avec eux sur ce point, d’ailleurs.
Mais après tant de compliments, passons aux erreurs de l'album (peu nombreux, mais présents tout de même) : Personnellement, j'ai adoré le DVD, mais le problème est qu'une personne qui ne l'a pas vu ne comprendra pas forcément les paroles des chansons, et l'album perd alors beaucoup de sa superbe. De plus, l'ajout de rythme nous as fait aussi perdre les titres contenant uniquement un dialogue entre JB et KG, ce qui nous amenait parfois à des Fuck Her Gently, c'est donc dommage que le groupe ait perdu cet aspect la.
Pour conclure, cet album n’est que le juste enchaînement de son prédécesseur : plus de rythme, plus de clips ne faisant qu’ajouter du comique, mais moins de dialogues entre les deux acolytes. Un album un peu plus sérieux, plus commercial ? Non, oubliez ce mot définitivement : la preuve est le film accompagnant le CD, complètement idiot et amateur, ce qui en fait un très grand classique parmi les Métalleux.
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