The Omega

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16/20
Nom du groupe Egonaut
Nom de l'album The Omega
Type Album
Date de parution 03 Novembre 2017
Labels Mighty Music
Style MusicalStoner Doom
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 Initium
 05:45
2.
 Alienati
 06:18
3.
 Offerings
 06:10
4.
 The Abdication
 04:59
5.
 The Pledge
 05:03
6.
 Into the Eye
 02:13
7.
 Awakenings
 04:55
8.
 Totentanz
 06:17
9.
 Deathsworn
 04:18
10.
 Revelations
 06:22

Durée totale : 52:20

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Egonaut


Chronique @ metalstormrider

18 Janvier 2018

Voyage hors du temps et de l'espace

Bienvenu dans un univers chimérique, bien que paradoxalement inspiré des ressentis face à une réalité que les scandinaves d’Egonaut dépeignent au vitriol dans ce « The Omega », leur 4ème album. Egonaut n’est certainement le groupe suédois le plus connu, du moins, en France, malgré ses douze années d’existence et ses trois premières réalisations passées totalement inaperçues. Cet univers, tout droit sorti du cerveau fécond de Fredrik Jordanius, guitariste de la formation (également connu des fans de Lake Of Tears) et de celui de son acolyte et batteur Markus Johansson, n’a pas toujours été aussi sombre.

Le premier album, « Electric », ne verra le jour qu’en 2011, proposant un style à la croisée du Hard Rock et du Punk énergique, sans omettre des touches de Stoner. Le tout n’offre pas une écoute désagréable mais pêche tout de même par un manque d’inspiration et de personnalité. La petite marque d'originalité, l'apport d’arrangements à l’orgue ou au synthé ne sera pas payante mais n’entamera toutefois pas la motivation du groupe qui réitérera l’expérience avec « Mount Egonaut ». Sorti deux ans plus tard, l'album montre une timide évolution et n’intéressera qu’une petite communauté constituée en grande partie d'amateurs de Doom’N’Roll.
Le virage musical s’amorce clairement sur le troisième album «Deluminati» sorti en 2015. Le groupe reste fidèle à l’identité musicale de ses premiers essais, tout en s'en détachant par un style plus fouillé et teinté d’éléments progressifs. La musique du groupe pénètre dès lors dans une dimension plus lourde et plus sombre, l’auditeur quitte l'univers terre à terre du premier essai.

« The Omega » semble avoir définitivement passé ce cap musical, offrant une personnalité encore plus affirmée et des structures encrées entre Heavy et Doom, dans lesquelles l’orgue devient l’élément fondamental. Pour pénétrer dans cette atmosphère si particulière, l’auditeur devra s’éloigner des sillons profonds creusés par les styles conventionnels et accepter d’emprunter les sentiers plus cahotiques mêlant création et originalité.
« Initium » nous projette immédiatement dans cet univers morne et sombre, décors de ce « The Omega », en montrant une des faces les plus agressives d’Egonaut. Une musique épique, hors du temps et de l’espace, digne héritière du Metal épique d’un Manowar au service du désespoir … Le chant alterné contraste désormais avec la jovialité des premiers essais. Dans cette semi-obscurité, les chœurs prennent une dimension particulière, se faisant à la fois plus profonds et poignants et offrent le magnétisme qui manquait jusque-là à la musique d’Egonaut. Ce titre est étrange et offre une mise en garde pour qui tenterait de défier la bête avec trop d’assurance.

Les ténèbres se dissipent peu à peu sur « Alienati », composition dans laquelle la lourdeur est toujours présente, toujours entraînante. Egonaut offre ici un contenu rythmique simplifié, lorgnant vers un Stoner agressif terriblement efficace. Le groupe joue ainsi sur sur une vaste palette de styles, comme sur « The pledge » qui assume un côté à la fois Stoner séduisant et rock rapide.
Décrire cet album sans parler d’« Awakenings » et d'« Offerings » serait indécent, car ils demeurent, pour moi, les titres emblématiques de « The Omega ». Massifs et martiaux, ils osent la variation rythmique, lente et entêtante, révélatrice de la maturité d’un groupe désormais capable de maîtriser son tempo au service de la création d'une ambiance.

Ce changement de style n’aurait peut être pas été si bien amené sans l'arrivée d'Emil Kyrk à qui incombe désormais la tâche d’assurer les parties vocales. Notre homme ne vous est peut être totalement pas inconnu car il officie également dans le groupe de Thrash/Death mélodique Beneath. Se montrant plus convaincant que Fredrik Jordanius qui ne s'en tirait tout de même pas trop mal sur le précédent essai, il possède un timbre de voix agressif, évoquant Sir Russell Allen toute proportion gardée, et se montre également capable de créativité et d’une grande sensibilité sur les lignes les plus calmes comme sur les excellents « Totentanz » et « Revelation »
« Deathworn » est un autre petit joyau offrant des mélodies impeccables et implacables, rapides et inspirées, sur fond d’atmosphère éthérée. L’ensemble est finalement au carrefour entre rock progressif, Heavy Metal et Stoner/Doom dont l’écriture s’inspire largement de la vivacité d'un Maiden et du désespoir d’un Lake Of Tears sans son côté naïf.

Egonaut a donc développé son potentiel créatif au travers d’une musique sombre, versatile possédant une identité propre. Sa musique invite au voyage aux confins d’une vaste palette d’affects humains. Le petit reproche que je pourrai formuler est ce schéma un peu répétitif d’écriture comme si le groupe essaye de respecter scrupuleusement l’emplacement de chaque soli, verse,… même si cela n’altère en rien l’originalité de chaque titre. Cet artwork à la fois magnifique et énigmatique renferme donc un contenu mature et musicalement accessible, sans jamais sombrer dans la facilité. Tout est donc dans cette sensibilité particulière à laquelle vous serez réceptif ou pas.

3 Commentaires

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JeanEdernDesecrator - 18 Janvier 2018:

J'ai écouté qu'un titre pour l'instant, mais j'aime bien, ça me rappelle un peu Mastodon, l'orgue apporte une touche psychédélique 60's

metalstormrider - 18 Janvier 2018:

Merci pour l'intérêt que tu as porté à cette chronique.Tu peux foncer, si tu cherches quelque chose dégageant une atmosphère unique, tu ne le regretteras pas!!!

LostPhoenix - 20 Janvier 2018:

Merci Metalstormrider pour cette chronique qui nous plonge déjà dans l'univers du groupe, et cet album qui promet de belles écoutes. Super résumé des premiers essais des Egonauts que j'ai également découvert après Deluminati. Je cours de ce pas dans les couloirs sombres pour trouver ce "The Omega". A ta place j'aurais mis en support de la chronique, la vidéo de "Offerings", ou "Initium" (qui plane sur les océans sabloneux de Dune), histoire d'écouter au fil des lignes...

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