Liste des groupes Metal Progressif Witherscape The Northern Sanctuary

Deux années après la sortie du très réussi "The Inheritance" c'est avec plaisir que nous retrouvons Dan Swano pour un second opus de son nouveau projet Witherscape. On connait déjà l'amour du bonhomme pour le metal aux accents progressifs (Edge of Sanity ou Nightingale sont là pour en témoigner) et l'on avait pu constater à quel point l'alchimie avec son nouveau compère Ragnar Widerberg (qui tient la guitare et la basse) était palpable. "The Northern Sanctuary" est donc attendu au tournant.

Première impression visuelle, exit Travis Smith, l'artwork et les layouts sont confiés à Gyula Havancsak qui livre un travail dans des tons très chauds. C'est l'enfer sur une terre en proie aux démons de toutes sortes (ce qui contraste d'ailleurs avec le titre de l'album) même si l'on regrettera le rendu façon "photoshop". Cela dit c'est bien la musique qui nous intéresse en premier lieu et "Wake Of Infinity" nous rassure d'entrée de jeu. On retrouve en effet sur ce titre tout ce que l'on apprécie chez le groupe, cette intro inquiétante aux claviers, des riffs à la fois lourds et entraînants, un refrain accrocheur en diable, puis ce break tout en légèreté avant un solo ébouriffant.

A l'image du premier album, la musique de Witherscape est toujours construite sur le contraste entre les parties growlées et claires de Dan Swano. Car si on peut encore une fois saluer le travail de composition remarquable de l'artiste ainsi que cette production parfaite, massive sans en faire trop, dont il a su doter le disque, c'est bien au niveau vocal qu'il se montre le plus impressionnant. Chaque titre propose cette alternance systématique entre un growl proprement démoniaque (écoutez moi ce départ à donner la chair de poule à 1:15 sur "Marionette") et des parties claires chaleureuses et pleines de feeling (à 2:33 sur l'excellent "The Examiner") pour une émotion affleurant tout au long du disque.

Ces prouesses vocales sertissent des compositions d'une très grande qualité, exécutées avec une grande maîtrise. Tout y passe, les riffs lourds et groovy, les leads cristallines et superbes soli (encore sur le terrible "In the Eyes of Idols") exécutés par Widerberg mêlées à des parties de clavier renversantes comme sur l'intro de "Rapture Ballet" et ses accents orientaux délicieux. Widerberg compose d'ailleurs un seul titre sur cet album, le fabuleux "God of Ruin" (pour moi le meilleur morceau du disque) condensé du savoir-faire de nos deux hommes, véritable bombe d'émotions pures.

Alors que se clôture l'ambitieux et fouillé morceau titre et que les dernières notes de son outro se laissent apprécier, un mot sur les paroles du disque qui dans l'esprit de la pochette véhiculent cette désagréable sensation de malaise devant cette figure féminine mystérieuse, cruelle et ce monde qui finit décimé, englouti dans l'abîme. Witherscape n'a donc pas failli et donné un digne successeur à son premier jet. Un second album d'une grande qualité qui prouve que ce nouveau projet de Dan Swano est à prendre au sérieux. Pourvu que cela dure.