Formé en
1994,
Bishop Of Hexen fait partie de ces groupes qui ont vu le jour dans une période mouvementée et importante en matière de black symphonique. Le genre se découvrait et apparaissait grâce à des formations telles qu'
Arcturus ou
Emperor qui sortaient cette année là leur premiers méfaits (respectivement « Constellation » et « In the
Nightside Eclipse) suivis de
Limbonic Art et son «
Moon in the Scorpio » en 1996 et de
Bal Sagoth et son « Starfire
Burning Upon the Ice-veiled Throne of
Ultima Thule ». C'est cette même année que les Israéliens de
Bishop Of Hexen se font découvrir avec leur première démo puis l'album «
Archives of an Enchanted Philosophy » un an plus tard, une sorte de condensée de tout ce qui se faisait de bon à cette époque.
Pour la sortie de «
The Nightmarish Compositions », le combo aura presque mis dix ans avant de se décider et trouver le label adéquat. Les morceaux ont été enregistrés en 2005 dans le DB Recording Studio en Slovénie. Entre temps, beaucoup de formations auront fait des siennes, notamment
Cradle Of Filth et surtout
Dimmu Borgir en 1999 avec son «
Spiritual Black Dimensions ». Tous ces groupes auront beaucoup compté pour
Bishop Of Hexen qui, non seulement s'inscrit dans une mouvance black symphonique atmosphérique, mais aussi s'en inspire fortement, empruntant les éléments des uns et des autres afin de les mélanger avec leur patte.
Comme l'indique le morceau d'ouverture «
Unveil the Curtain of Sanity », les Israéliens nous racontent des histoires morbides, des contes évoquant la souffrance et la douleur, ainsi que la peine et les phénomènes étranges. Le tout se retrouve emboîté dans un carcan théâtral, notamment avec les références au rideau et aux histoires, enrobé d'un alliage atmosphérique fantomatique à la «
Spiritual Black Dimensions » (DB), accompagné d'une alternance chant black/chant clair et d'un piano (
Arcturus) ainsi que de symphonies enveloppantes.
Les esprits font de grands allers et retours dans cet album, rien qu'avec «
Eyes Gaze to a Future Unseeen » avec ce va et vient de symphonies mystérieuses. Il est vrai que ce sont les claviers qui ont le rôle principal, créant une atmosphère résolument sombre et effrayante. Les guitares ne servent que d'accompagnement alors que le chant essaie d'imiter et la narration, et les lamentations des âmes dont il est question. Exception faite sur « Velvet
Demise », plus classique dans son appréhension, avec ces quelques growls et ces riffs et soli plus dominants.
On retient davantage «
Spiritual Soul Sunset » et son inspiration
Bal Sagoth évidente, avec son final épique et guerrier : symphonie, samples de chevaux et d'épées, et cors de guerre. Le tout détonne du reste et surtout de « The
Somber Grounds of Truth » qui rappelle un cirque hanté avec son ambiance toute caractéristique. On s'attend tout particulièrement à apercevoir un clown ou une poupée avec un sourire malsain. Dès lors commencent les références cinématographiques, car on peut comparer l'introduction de ce titre avec celle du thème principal de «
Chucky : Jeu d'enfants ». Mieux encore, le duo « Sleeping by
Nightmares »/ « Self Loathing Orchestration » rappellent étrangement le thème de la salle de la carte dans « Les Aventuriers de l'Arche Perdue ». Un thème qui sied parfaitement à l'univers sombre de
Bishop Of Hexen.
«
The Nightmarish Compositions » souffre d'un manque de personnalité bien que le côté fantomatique et théâtral n'ait pas été très exploité jusqu'à maintenant, si ce n'est par
Carach Angren quelques années plus tard avec son « Lammendam ». L'album souffre aussi d'un manque de distribution qui n'a pas permis au groupe d'être plus écouté que ça malgré ses qualités, pas si commercial que ça en dépit des influences
Dimmu Borgir qui ne restent tout de même pas les plus importantes. Cet opus peut finalement être considéré comme un mélange entre le black sympho des 90's et le black sympho des 00's.
Mais c'est du très bon quand même, merci pour la chro.
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