Après un long périple autour du globe pour promouvoir son troisième opus,
Mind Control, tonton et ses potes sont de retour pour nous balancer un nouveau truc à mettre sur nos étagères et accessoirement dans la platine tournante.
The Night Creeper a été enregistré début 2015 avec Liam Watson (White Stripes, Tame Impala,
Electric Wizard) aux manettes et c’est Lee Dorian et son désormais célébrissime label Rise Above qui vont en inonder le marché.
Artwork ésotérique s’il en est, très épuré, on retrouve dessus la silhouette d’un Bobby sur fond blanc, un quartier de lune ainsi que le nom du groupe amputé de
And The Deadbeats. Ah et le nom de l’album,
The Night Creeper. On est donc relativement loin des clichés habituels du Stoner/
Doom enfumé aux couleurs violettes et aux filles à poil courant dans l’herbe.
Bon. Autant dire que le début, ça suinte le gras double, l’huile d’olive et le saindoux mélangés, le tout étalé en couche épaisse sur un croissant 120% pur beurre. C’est lourdingue, plombé et lancinant. Très lancinant. Voire même hypnotique. Certaines rythmiques tournent tellement en boucle qu’on finit par en avoir le crâne et les oreilles défoncés à défaut d’autre chose (
Waiting for Blood, Murder Nights,
The Night Creeper). Les années 70 sont toujours de mise avec quelques effets sonores qui nous remémorent quelques vieux feuilletons ou films de série S (Downtown) et l’instrumental Yellow Man, aurait fait lui aussi une excellente bande son de film dramatique avec sa partie acoustique. Ça crachote et ça larsen aussi.
Une envie de rythme saccadé à la Queen Of
The Stone Age :
Inside. Un rêve de rythmique à la ZZ TOP croisée avec le son et la lourdeur de
Black Sabbath :
Pusher Man. Du Pysché acoustique limite Prog mélangé avec les Beatles : Black Motorcade (Bon, celui-là, vous n’avez rien lu, c’est un ghost track donc on ne vous a pas parlé).
Chez Uncle
Acid le solo est propre, toujours mélodique, calme et posé, d’inspiration Iommienne comme on en retrouve par caisses de 28 dans les premiers
Black Sabbath. Hormis peut-être sur
Waiting for Blood où là, il y a lâchage de doigts galopants sur manches.
La voix particulière est parfois un peu trop en retrait. Relativement aigüe en permanence, envoûtante, quelquefois occulte, plaintive, lancinante elle aussi, il est impossible qu’elle laisse indifférent de par le nombre de registres utilisés. Les choeurs sont ancrés quant à eux...dans les années 70, comme tirés des opus d’
Uriah Heep de l’époque. Et comme pour la musique, ils savent vous embrumer l’esprit et vous hypnotiser (Downtown).
Et que serait un album ancré dans le Revival 70 sans un titre long? Une erreur de parcours. Alors, rassurez-vous ici, vous allez être servi avec
Slow Death. Le titre porte d’ailleurs très bien son nom. Très lent, psyché, sans saturation, bourré d’effets sur les grattes, soli tout en toucher et en feeling, voix qui serait capable de vous endormir en un coup de cuillère à pot. On pensera un peu aux Doors. Le morceau s’étire sur la longueur pour avoisiner les 10 minutes tout en gardant une des caractéristiques principales de
The Night Creeper : Une boucle hypnotique tout du long. Et, prouesse d’Uncle
Acid, le titre réussit à donner l’impression d’aller crescendo alors que le rythme ne bouge pas d’un nano poil de bras. Jolie fin à la
Hawkwind d’ailleurs.
Résultat des courses : Uncle
Acid persiste avec un savoir faire et une recette qui marche. Les années 70 sont toujours reines, les hommages aux vieux films toujours présents, et le son ultra typé, la pierre angulaire du groupe. Les réfractaires y seront toujours et les fans continueront à se prosterner. What else?
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