Voici un groupe relativement intéressant.
Praetoria, formé il y a voici deux ans, nous livre donc leur première production sous la forme d'un EP auto-produit. Dans le fond, rien de très novateur, comme la plupart des groupes qui veulent un tant soit peu « réussir »,
Praetoria arrive plus ou moins à maturité et nous délivre donc cinq titres en guise de démo.
Dans la forme, le résultat est relativement déroutant. Estampillé
Deathcore, le groupe propose bien plus qu’une simple avalanche de technique avec moult breaks et changements de signatures comme c’est trop souvent, malheureusement, le cas avec tous ces groupes à mèches. Certes on y retrouvera cette musique saccadée et pas mal de gimmicks
Deathcore mais
Praetoria a son petit truc à lui qui, non content de les distinguer, les rend plus ou moins attachants.
Dans un premier temps, on notera un artwork très « romain », en corrélation avec le nom du groupe, mais surtout à des années-lumière de la mouvance actuelle (à l’exception peut-être de groupes comme
The Monolith Deathcult ou
Ex Deo). Dans un second temps, et c’est bien évidemment ce qui va nous intéresser le plus, la musique est certes du
Deathcore mais bien plus encore. On y retrouve donc une énergie toute Thrash
Metal qui cherche plus à procurer de la puissance et qui n’a que faire justement des prouesses soi-disant techniques des autres groupes de
Deathcore, privilégiant l’impact et l'efficacité à d’autres formules plus ou moins bien revendiquées.
Là où
Praetoria finit de nous surprendre, c’est sur les leads des guitares qui semblent tout bonnement ne pas appartenir au même disque. A défaut de pouvoir mettre des mots sur des sons et des impressions, disons que ces leads procurent un sentiment relativement épique, à l’instar de leur artwork, et font plus penser à ce que peuvent faire des groupes de Melodeath comme
Helcaraxe ou même de
Power. Un mélange relativement détonnant et étonnant qui ma foi ne reste pas sur le ventre et se digère relativement bien même si on ressent la drôle d'impression que le guitariste soliste ne vient pas du tout d'une école "core" et qu'il doit écouter bien d'autres choses.
Pour résumer, un disque complexe et bien pensé où l’originalité est certes bienvenue mais n’emprisonne pas les compositions dans quelque chose d'imbitable. Elle rajoute cependant une fraicheur et une sonorité jusque là peu rencontrées dans le genre et sert admirablement le côté très « catchy » des compos qui n’ont rien à envier aux ténors en termes de songwriting ou de brutalité. Reste donc à
Praetoria à transformer l’essai et on l’espère pour eux se faire signer dès que possible.
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