Il est toujours agréable de savoir qu'il y a des groupes sur qui on peut toujours compter. En effet, là où certaines formations tentent de percer par tous les moyens possibles, multipliant les changements de style maladroits ou se cantonnant avec insistance à celui qu'elles ont créé, d'autres enchaînent les sorties de qualité presque machinalement...
A cette définition, correspond
Kiuas, un groupe de
Power Mélodique aux couleurs assez particulières. Mêlant habilement Thrash, Mélodique, Folk, Symphonique en ajoutant ici et là un petit parfum de
Hard rock, nos finlandais font preuve d'une virtuosité et d'une énergie de composition fort plaisante. Ils font partie de ces groupes qui n'ont jamais rien eu à prouver et qui ont toujours été un gage de qualité.
Après un "
The Spirit of Ukko" littéralement dévastateur, un "
Reformation" plus violent mais à la production un peu faiblarde, déboule "The
Dark New Age" qui se promet d'être une galette bien garnie. En effet, le monstre se compose de 13 pistes de 6-5 minutes chacune. A la vue d'une telle tracklist, on ne peut qu'appréhender une certaine lourdeur d'écoute, et une envie d'en finir dès la moitié de l'album. Mais nous parlons de
Kiuas, et fatalement, il n'en est rien. La formation nous ballade de bout en bout, avec sa fluidité admirable, ses cassures rythmiques imprévisibles, sa guitare d'une précision redoutable, ses refrains dépaysants, et son chant d'une polyvalence rare.
En plus de présenter toutes les caractéristiques qui ont fait son succès (à savoir, une technicité exemplaire et un habile mélange des influences),
Kiuas ne tourne jamais en rond, même sur un album aussi bien fourni. Il se propose de faire varier habilement ses horizons.
Ainsi, la variété entre les titres est absolument ahurissante. Dans l'ensemble,
Kiuas nous propose une visite complète de toutes ses influences. Par exemple, des titres aux accents médiévaux comme "The
Decaying Doctrine", "To
Excel And Ascend", "The Wanderer's Lamentation" sont alternés avec de sublimes ballades acoustiques d'une énergie rare comme "After The Storm", ou par des chansons aux refrains hymniques telles que "
Conqueror", ou encore par des titres aux accents
Hard rock fort colorés comme "The
Summoning" ou "Electric
Crown", ou encore par d'autres aux accents Thrash prononcés ("
Kiuas War Anthem").
Tout en faisant preuve d'une admirable polyvalence, la formation ne s'écarte pas un seul instant de sa recette : Son énergie, sa fluidité, son inventivité, sa violence, sa richesse et son émotion.
Rien que le titre d'ouverture nous rassure d'entrée : A un riff menaçant succède un couplet totalement inattendu, avant un refrain martial, simple, efficace et diablement coloré. Et le mieux, c'est que tous les titres sont de la même trempe, il est d'ailleurs difficile d'un préférer un tant les efforts fournis dans leur composition semblent rigoureusement identiques.
Là où
Kiuas frappe vraiment fort, c'est que dans tous les genres qu'il expérimente, il ne tombe pas une seule fois dans les revers de tous ces types de metal.
Jamais les mélodies médiévales ne tombent dans la niaiserie, jamais le
Hard rock ne devient trop sucré, jamais le Thrash ne manque de mordant, jamais l'auditeur ne pique du nez à l'écoute des ballades...un magnifique coup de génie.
Kiuas, avec cette troisième offrande, réalise un sans-faute. Varié, coloré, dépaysant, parfois émouvant, The
Dark New Age est un album de
Power-metal très réussi. Bien sûr, la formation ne révolutionne rien, mais tout est tellement bien fait, inspiré et bien produit qu'on ne peut qu'accepter cet album comme un pur moment de bonheur.
The
Dark New Age fait partie de ces albums qui sont peut-être oubliés, mais qui procurent toujours un plaisir renouvelé. Un peu comme ces films d'aventure qui reprennent beaucoup de codes, mais qu'on ne se lasse jamais de regarder, les pieds tranquillement posés sur la table basse devant le canapé...
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