Vile nous avait laissé en 2002 avec le bon
Depopulate. Cet album, bien que plus léché et puissant que
Stench of the Deceased, se révélait encore trop conventionnel pour s’extraire de la masse des nombreuses bonnes formations de death US. Pour ce nouvel opus, le groupe affine son propos et son imagerie en conservant sa base brutal death. Excellente initiative pour ce combo ayant beaucoup de mal à se démarquer au sein d’une scène saturée.
Pas de nouveau
Vile sans changement de line up. Sur cet album on notera le départ d’Aaron Strong laissant Colin Davis seul au poste de guitariste.
Jack Gibson (ex :
Exodus) remplace quant à lui Matt Faivre et Lars
Von Lowen à la basse.
Le combo reste fidèle aux écuries Listenable et Unique Leader et ne quitte pas Pacheco pour enregistrer ce nouvel opus. Il délaisse toutefois le
Trident Studio pour l’
Imperial Mastering.
Le groupe s’éloignant de plus en plus du gore death depuis
Depopulate, l’artwork fait cette fois preuve de métaphore en montrant une terre fendue en deux avec un cerveau à l’intérieur. Symbole des deux idéologies religieuses divisant le monde dans ce nouvel âge du chaos.
Sur cet opus
Vile se montre donc sous une nouvelle facette, celui d’un groupe qu’on pourrait qualifier d’engagé dont les paroles toujours gores et malsaines ne le sont plus gratuitement mais dénoncent tour à tour la torture, les massacres ou le terrorisme (
Suicide warfare). Déjà dans
Depopulate le groupe délaissait peu à peu le thème des serials killers et des cadavres en putréfaction pour un thème de la guerre de plus en plus omniprésent. On pourrait presque parler ici d’un concept album tant le sujet d’actualité de la confrontation entre les religions musulmanes et chrétiennes est scrupuleusement respecté. On a même droit à court instrumental acoustique en dernière piste joué sur des gammes orientales (
Forlorn).
Niveau musique, Colin Davis se montre toujours aussi à l’aise pour pondre de bons riffs. Celui de Deafening silence est un modèle de lourdeur et de puissance alors que celui du titre éponyme se montre entrainant et accrocheur. Le manque d’un second guitariste se fait néanmoins cruellement sentir et ce n’est pas
Jack Gibson avec sa basse plutôt discrète qui compense cette baisse d’intensité. Les growls de Juan Urteaga sont toujours aussi lourds et les nombreux screams de ce dernier apportent un surplus de variété qui manquait aux précédents opus (
Suicide warfare). Tyson Jupin fait quant à lui du très bon travail avec une batterie brutale et technique.
Sur cet opus, Colin Davis s’occupe aussi seul de la production et dote encore une fois le groupe d’un son clair et propre rendant parfaitement justice à chaque instrument, même si l’unique guitare sonne très synthétique (Devour) et manque du même coup de puissance. Autre soucis, le groupe commence à montrer une facette assez routinière dans ses albums. Comme
Depopulate, ce New Age of Chaos ne fait qu’une petite trentaine de minute, comporte 9 morceaux et se termine par un (court) instrumental acoustique.
Au final,
Vile rate encore le coche en cette année 2005 alors que cet album ambitieux aurait vraiment pu permettre au groupe de s’extraire (enfin) de la masse des nombreux bons groupes de death US.
Plus recherché au niveau des thèmes et de la musicalité cet album perd parallèlement en puissance à cause du départ d’Aaron Strong. Encore une fois, il faudra attendre le prochain opus pour voir si ce combo qu’on peut maintenant qualifier de vieux routiers du death réussira enfin à pondre un album à la mesure de son line up.
A ce titre je ne pense pas qu'ils aient loupé le coche avec Depolulate, ils ont juste fait pour le mieux. N'est pas Nile ou Hate Eternal qui veut...
En tout cas je garde moi aussi une légère préférence pour un Depopulate plus inspiré, malgré comme tu le soulignes un Urteaga ayant varié son jeu sur The New Age of Chaos. La notation de ce dernier semble faire l'unanimité.
Bonne chronique, précise, juste et sincère. Ça faisait longtemps que je n'avais vu débarquer un nouveau chroniqueur de Death Metal aussi efficace...
Donc même conseil final que Fabien...
@ BG Pas la peine d'avouer, il n'y a aucune honte à écouter Vile :d. C'est un groupe que je prend vraiment plaisir à écouter malgré ses défauts moi aussi. Mais bon les lacunes sont là. Notamment la prod sur cet opus, je ne comprend pas comment Colin Davis pourtant producteur expérimenté à pu se crée un son de gratte aussi synthétique.Bien que très loin du niveau d'un Hate Eternal ou d'un Nile, je pense vraiment que Vile est en mesure de sortir un album aussi intense qu'un Monstrosity au meilleur de sa forme.J'attend personnellement de pied ferme le prochain opus même si je suis plutôt déçu du départ d'Urteaga qui atteignait sur ce new age un niveau vraiment excellent.
En tout cas merci beaucoup pour vos encouragement.
Faute de vous faire découvrir quoi que ce soit, si je vous donne moitié autant de plaisir avec mes chros que j'en prend en lisant les vôtres ce serait déjà super.
>Merci à vous
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