Il y a des énigmes qui ne seront jamais élucidées, comme de savoir qui de l'oeuf ou de la poule est arrivé en premier, la formation de l'univers ou le succès incompréhensible de Justin Bieber. Aujourd'hui, je vous propose le non moins énigmatique
Pyrrhon, combo américain originaire de
New York, qui pratique un "death-metal" technique et progressif...du moins, sur le papier. Après un bon "Excellent servant but a terrible master" passé quasiment inaperçu, Relapse Records nous propose sa dernière livraison intitulée "The Mother of
Virtues", mixé par Colin Martson (
Gorguts).
Parfois, le contenant ne reflète pas le contenu mais dans le cas de
Pyrrhon, on ne peut pas nier que l'artwork est tout à fait raccord avec le contenu développé par le groupe, qui est, encore une fois, énigmatique, sombre et presque dérangeant. La musique élaborée par la formation, difficilement descriptible parce que, très personnelle, se situe aux confins du plusieurs styles comme le "death" évidemment, mais aussi le "post-hardcore", le "doom" pour la lourdeur de certaines rythmiques, le tout enrobé de parties "jazzy" et de sonorités "noise".
Les compositions de
Pyrrhon sont sinueuses, tortueuses et tentaculaires, le groupe prend le temps de développer ses atmosphères en accouchant de titres étouffants, nous donnant l'impression d'être jeter dans un monde parallèle où la lumière n'est plus et, où nous sommes entourés des personnages plus dérangés les uns que les autres, faisant passer un asile psychiatrique de fous dangereux pour une garderie scolaire. En témoigne le pavé du morceau éponyme, ainsi "White flag" qui sont le parfait résumé de la musique pratiquée par les new-yorkais. Même si le quatuor excelle dans l'exercice de la composition de morceaux fleuves et torturés, il sait également envoyer du bois comme sur "Balkanized", "The parasite in winter" ou encore "Sleeper agent".
Mais voilà, cette forte personnalité, qui est assurément une des grandes qualités de la formation, peut également constituer un de ses principaux défauts. En effet, la musique de
Pyrrhon est très élitiste et, il est fort à parier que tout néophyte non aguerrie ne saura pas apprivoiser cette "bestiole" qui semble venu d'un autre monde. Aussi, les compositions multi-dimensionnelles et totalement déstructurées du gang sont difficiles à suivre, un minimum de concentration est requis pour éviter la sortie de route.
"The Mother of
Virtues" est le genre de disque qu'on aime ou qu'on déteste. Pour ma part, même si j'adore le "old-school", j'aime aussi les formations aventureuses, qui expérimentent et qui prennent des risques en envoyant valser les codes, et,
Pyrrhon fait partie de celles là. Alors, il est vrai que "The Mother of
Virtues" n'est pas à placer dans n'importe quelle cage à miel et qu'il faut un minimum d'expérience dans le métal extrême pour pouvoir apprécier cette galette tentaculaire, mais toute expérience mérite d'être vécue, et celle-ci ne vous laissera pas indemne.
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