The Mirror of Silence

Paroles
ajouter une chronique/commentaire
Ajouter un fichier audio
17/20
Nom du groupe Pergana
Nom de l'album The Mirror of Silence
Type EP
Date de parution 20 Juin 2011
Labels BlueFreya
Style MusicalMetal Mélodique
Membres possèdant cet album3

Tracklist

1.
 Let the Silence Sing
 05:38
2.
 Frozen Heart
 04:32
3.
 Romance Secrête
 05:16
4.
 The Eyes of a Beast
 06:31

Durée totale : 21:57

Acheter cet album

 buy  buy  buy  buy  buy  buy  buy
Spirit of Metal est soutenu par ses lecteurs. Quand vous achetez via nos liens commerciaux, le site peut gagner une commission

Pergana


Chronique @ ericb4

09 Juillet 2016

On à l'aune des premières notes esquissées par le combo paraguayen, on frissonne déjà...

Bien rares sont les groupes metal gothique paraguayens à venir se frotter aux vibes de leurs homologues stylistiques, venus pour la plupart du Mexique, à l'image de Fortaleza, Nostra Morte, Anabantha ; d'Argentine, à l'instar de Elessär, Abrasantia, Daemon Lost, et du Brésil, tels que Errana, Noturna, Silent Cry, notamment. Et ce, compte tenu que nous avons affaire à une frange metal encore émergente dans ces contrées. Aussi, Adrian Benegas (fondateur, compositeur et claviériste), escorté par le batteur Alex Holzwath (Rhapsody Of Fire) et le bassiste Oliver Holzwarth (Blind Guardian, Rhapsody Of Fire), en tant qu'invités, en plus du guitariste Mauro Mercado et de la mezzo-soprano Audrey Laure, a souhaité relever le redoutable défi de propulser cette jeune troupe au rang de valeur montante de ce registre metal sur la scène sud-américaine, voire internationale.

Créé en 2007, le collectif s'est laissé le temps de peaufiner ses gammes et ses arpèges pour nous octroyer 4 ans plus tard son premier EP 4 titres, sorti via BlueFreya. On situe cette oeuvre dans un registre gothique symphonique et mélodique à chant féminin dans le sillage des sources sus-citées. Une production encore verte, eu égard à des finitions encore taillées dans la roche, témoigne d'un léger sous-mixage des lignes de chant et de quelques sonorités synthétiques surannées. Toutefois, réalisé au studio Verdes à Asuncion (Paraguay), l'enregistrement demeure convenable, autorisant un parcours sans encombres des 22 minutes de cette modeste mais prometteuse offrande.

Le collectif ne tarde pas à nous placer dans une poignante et délectable tourmente, à l'aune de l'entame de l'opus. L'entraînant et frondeur « Let the Silence Sing » d'inspiration gothique symphonique dans le sillage d'Anabantha, déroule de sémillants couplets relayés par des refrains immersifs à souhait, l'ensemble reposant sur une ligne mélodique d'une précision d'orfèvre, où chaque note tombe juste, stimulant autant le headbang subreptice que la petite larme tant la charge émotionnelle imposée est puissante. Ce faisant, d'infatigables riffs crayeux adossés à une rythmique endiablée densifient un parterre instrumental reposant sur de soyeuses nappes synthétiques conjuguées à de jolis arpèges au piano. Dans cette grisante énergie émerge le gracile et ondulatoire filet de voix de la sirène, enrichissant d'autant chaque portée à la rigueur d'écriture avérée. Nul doute que nous avons affaire à un hit en puissance, où la technicité instrumentale n'est pas en reste, les soli de claviers et de guitare se tutoyant littéralement au sein d'un emphatique et progressif mais non ostentatoire convoi orchestral.

Mais nos acolytes ont su resserrer leur jeu, intensifier leurs frappes, ayant alors mordu l'asphalte, et ce, avec un résultat non moins convaincant concernant les phases instrumentales délivrées. Ainsi, le véloce « Frozen Heart » fait rugir ses fûts, hurler une lead guitare velléitaire, danser son vénéneux serpent organique, parallèlement au déploiement de riffs acérés généreusement saupoudrés et étreignant une section rythmique enjouée. Et ce, tout en préservant un tracé mélodique apte à nous retenir plus que de raison, dans la lignée d'Elessär, avec de faux airs d'un Xandria des premiers émois. De son côté, la déesse, par son timbre aigre-doux et l'élégance de ses patines oratoires parvient à relever la sauce d'un morceau qui ne manque ni de caractère ni d'inspiration. Couplets et refrains se déversent alors dans nos tympans alanguis avec une déconcertante aisance pour s'imprégner durablement dans notre mémoire. De même, l'offensif « The Eyes of a Beast » affiche ses riffs corrosifs accolés à une rythmique resserrée, le long d'un cheminement harmonique finement esquissé. Le convoi orchestral n'interrompt que rarement sa marche en avant, nous livrant au passage de solides blast beats, d'infiltrants soli de claviers et une lead guitare en furie. Dans cette folle énergie s'insère un duet mixte en voix claires, la belle partageant le micro avec son comparse, à la façon de Visions Of Atlantis. Parfaitement intégrés au corps instrumental, nos deux tourtereaux nous poussent à parcourir la petite fresque dans sa totalité.

Le combo a su également ralentir la cadence sans pour autant tomber dans le carcan de sempiternelles et classiques ballades atmosphériques. Ici, tout n'est que grâce et volupté, authenticité formelle et tons pastels, enivrant nos sens sans avoir à forcer le trait, loin s'en faut. Aussi, une mise en bouche délicatement dessinée à l'encre bleue, à l'aune d'un doux éveil synthétique, nous met en orbite sur « Romance Secrête », ballade a-rythmique tout en nuances chantée en français avec grâce et sensibilité par une interprète fort bien inspirée. Les mots insufflés un à un glissent sans sourciller dans nos pavillons, témoignant de la finesse d'écriture de son auteure. Les amateurs du genre y trouveront la chatoyance et la légèreté des moments les plus intimistes et surtout une magnétique onde vibratoire, partiellement impulsée par une violoneuse présence, nous parcourant jusqu'à nous atteindre en plein cœur. Un touchant sillon mélodique, nous poursuivant jusqu'aux ultimes croches distillées par de des clapotis organiques, contribue à conférer à ce fondant instant un doux parfum d'éternité.

Si la menue rondelle fait montre de quelques petites erreurs de jeunesse, elle ne laissera pas indifférent l'amateur de metal gothique symphonique à chant féminin clair dans le sillage des sources d'influence du groupe sus-mentionnées. Certes, peu d'originalité et de prises de risques transpirent de cet initial propos, mais les exercices de style octroyés s'avèrent en mesure de tenir la dragée haute à la concurrence locale et les lignes mélodiques sont assurément travaillées en profondeur, et de fait, difficiles à prendre en défaut. Ainsi, un potentiel technique et harmonique s'observe déjà ainsi qu'une certaine aptitude à la provocation d'une émotion incontrôlée. Il convient encore de diversifier l'offre, à l'instar d'un album full length, format où ils pourront plus largement libérer leurs vibes et communiquer un message musical plus nourri. Wait and see...

0 Commentaire

0 J'aime

Partager
    Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire

Autres productions de Pergana