Genus Ordinis Dei s'est formé en 2011 autour d'un petit cercle d'amis résidant dans la même ville. Ces Italiens, attirés par les ambiances épiques et les envolées symphoniques, ont rapidement trouvé leur identité musicale en l'espace de deux ans, sortant en 2013 leur premier opus auto-produit "
The Middle". Ce dernier a attiré l'attention de certains spécialistes : la bande s'est associée à Fabrizio Scotti, réputé dans le domaine de la musique italienne, puis à Marco Coti Zelati (
Lacuna Coil) pour la production et à Simone Mularoni pour le mixage et le mastering au
Domination Studio. C'est au sein de cette équipe de choc que
Genus Ordinis Dei a pu être repéré par les géants Mighty Music pour la réédition de leur premier album "
The Middle" à paraître courant 2016.
Les quatre musiciens ont beau venir d'Italie, ils ne suivent pas le même parcours que leurs confrères. Ils s'éloignent de la brutalité et de la technicité d'un Fleshgod Apocalyse, n'incluent pas (ou rarement) d'éléments black metal comme
Stormlord, et ne font pas dans la théâtralité comme
Dark End. Au contraire, ils officient dans un death mélodique symphonique aux relents scandinaves, empruntant les riffs de metal à la scène suédoise (
Dark Tranquility,
Soilwork,
At The Gates...) et les touches mélodiques et symphoniques à la scène finlandaise (
Eternal Tears Of Sorrow,
Omnium Gatherum...).
Cela n'annonce rien de bien atypique, surtout après l'écoute de la simpliste et prévisible introduction instrumentale "
And Then". C'est avec "The
Fall" qu'on commence à comprendre la dimension mélodique et symphonique de la musique de
Genus Ordinis Dei, intégrant autant de nappes et de claviers que d'atmosphères et de léger enrobage électronique. Les passages à la guitare sont connus de tous, avec des riffs manquant de profondeur, mais l'alternance entre agressivité, lourdeur et mélodie est bien présente, accompagnée d'un chanteur alternant growl death grave et cris plus aigus.
Les titres sont généralement dynamiques, avec de belles envolées mélodiques, des sons cristallins et des arrangements orchestraux qui nous transportent dans une ambiance mystique. C'est le cas de "Word of
God" ou de "My
Crusade avec des plans très aériens qui rappelleraient presque le
Norther d'antan.
L'interlude introspectif "Thoughts" avec son côté plus dark marque une vive séparation dans la musique de
Genus Ordinis Dei qui adopte davantage de parties symphoniques et épiques. "
Path to
Salvation" démarre en trombe avec des envolées aux violons, allant et venant de façon hypnotique, paradées d'accélérations typiquement mélo death. "Cadence of
War" est une suite logique plus progressive mais longue et pas assez accrocheuse, ce qui est dommage dans la mesure où les sons sont ici plus variés, avec du piano et quelques soli.
Les Italiens misent beaucoup sur leurs claviers et leur vocaux mais pas assez sur leurs guitares : celles-ci servent très souvent de rythmique et de soutien mais n'ont pas vraiment le premier rôle. Les nappes prennent souvent le dessus au détriment d'un plan à la guitare qui aurait pu se tailler la part du lion s'il avait été intégré autrement. On aurait aimé plus de compétitivité entre ces instruments ainsi que plus du dualité. Il faudra attendre la fin de l'album pour découvrir un morceau de ce type avec "
Battlefield Gardener", très guitare-like, mettant cette fois-ci de côté les claviers pour nous proposer un melo death dynamique, agressif, mélodique et dark.
Au vu de la description fournie avec ce "
The Middle", j'en attendais bien plus de
Genus Ordinis Dei qui, en fait, nous livre un death mélodique très nordique aux touches symphoniques. Cet opus est sympathique mais ne dégage rien de personnel. Les influences principales sont évidentes et il manque des avalanches de riffs et quelques plans semi-brutaux qui auraient pu faire toute la différence. Peut-être que cela s'améliorera avec l'EP à venir, lui aussi réédité par Mighty Music.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire