The Malefactor's Bloody Register

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16/20
Nom du groupe Vulture Industries
Nom de l'album The Malefactor's Bloody Register
Type Album
Date de parution 04 Octobre 2010
Style MusicalMetal Expérimental
Membres possèdant cet album32

Tracklist

1. Crooks & Sinners 00:44
2. Race for the Gallows 06:24
3. The Hangman’s Hatch 04:58
4. The Bolted Door 06:43
5. This Cursed Flesh 06:32
6. I Hung My Heart on Harrow Square 05:16
7. Crowning the Cycle 06:25
8. Of Branded Blood 07:20
Total playing time 44:22

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Vulture Industries


Chronique @ scrattt

28 Fevrier 2011

Théâtral, surprenant et hautement addictif, cet album s'inscrit comme une oeuvre à part

Sous cet étrange nom se cache un groupe sorti du fin fond de la Norvège existant depuis maintenant 1998. Si Vulture Industries ne sortira son premier album (The Dystopia Journal) qu’en 2006, l’essence même da la musique du combo s’inscrit dans une mouvance très réduite (ou trop large) dite post-black ayant pris naissance au milieu des années 90. Un terme peut-être trop flou et tellement porteur de contradictions (on trouvera aussi le terme d’avantgardiste) qu’on pourra y mettre tout et n’importe quoi. Laissons là un débat qui ne peut que s’annoncer houleux dès le départ…
Pourtant ils sont là, ces groupes qui portent haut en couleur l’étendard d’un mouvement désireux de s’échapper des codes trop serrés du Black Metal. Arcturus, Diabolical Masquerade, Shining ont déjà laissé de lourdes empreintes dans les terres Norvégiennes et Suédoises, peut-être lassés d’entendre parler d’un énième clone de Darkthrone, de se peinturlurer en tristes clowns et de brûler des églises…

Il faudra maintenant compter sur Vulture Industrie qui, fort d’un premier album plus que prometteur s’inspirant habilement de La Masquerade Infernale d’Arcturus, avance à pas de géant dans le monde de l’avant-garde.
Vulture Industries, c’est tout d’abord un univers, une histoire, un concept tournant autour du monde des Hommes et de leurs lois. Cet étrange personnage (incarné par un acteur de la ville natale du groupe, le même ayant collaboré à The Dystopia Journal), symbole de la loi et de l’ordre, incarnant toute la rigidité d’un système judiciaire sclérosé, nous annonce d’emblée la couleur : elle sera infiniment noire. La corde de pendu pèserait-elle plus lourd qu’un livre de lois ?

La musique de l’industrie des vautours s’avère d’entrée de jeu déroutante et très surprenante. L’atmosphère est feutrée, progressive, sombre comme les ruelles de Race For The Gallows. Pas de traces, ou très peu, d’un quelconque rythme tranchant ou d’une brutalité sauvage et incontrôlée. Ce sont les touches discrètes et intelligemment amenées de divers instruments orchestraux couplées à des claviers qui confèreront à l’album toute sa théâtralité et sa grandiloquence. Quelques touches jazzy se feront remarquer de par le rythme plombé et empli de groove de certains morceaux (Hangman…, Crowning The Cycle).

Grandiloquentes, oui les pièces composant cet album de VI le sont sûrement, mais jamais pompeuses, ni dégoulinantes d’arrangements orchestraux surchargés. C’est l’apparente accessibilité de l’album qui aurait pu tromper, cette fausse impression de se trouver face à un disque très (trop) facilement assimilable.
Pourtant au fil des écoutes, toute la richesse et l’intelligence de composition dont a fait preuve le groupe se dévoile. Au travers tout d’abord du jeu subtil et accrocheur des deux guitaristes, délivrant des parties harmoniques fabuleuses comme sur l’intro de This Cursed Flesh ou Branded Blood. Et puis il y a cette ambiance dérangeante mais difficilement palpable, ce décor macabre et grotesque d’une ville sous l’emprise de la folie de ses habitants (l’étrange introduction instrumentale qu’était Crooks And Sinners aurait du nous mettre la puce à l’oreille), fantastiquement retranscrite à travers le timbre si particulier de Bjørnar E. Nilsen, se positionnant en chef d’orchestre de cette pièce théâtrale et complètement décalée. Et sa voix, tout comme l’ensemble du cheminement de l’album, est délicieusement surprenante, comme possédée par les différents personnages de cette comédie! Alors qu’on ne s’y attend pas, c’est un chant haut perché qui vient nous cueillir à la fin de Race For The Gallows, halluciné sur The Bolted Door, ou encore désabusé et résigné sur cette fin tragique (Of Branded Blood), se repentant de ses actes sur sa chaise électrique… C’est tout une palette de sentiments infiniment profonds, contradictoires et tellement humains que ce fabuleux chanteur arrive à nous faire ressentir. Jusqu’à la folle et viscérale haine qui habite chaque être humain…

Elles sont là, ces touches de Black Metal, disséminées par petits morceaux, cachées dans les structures alambiquées de chaque titre pour exploser soudainement, accompagnées par des claviers lugubres ou des riffs plus saignants que la normale (qui se contentaient jusque là de servir de rythmique). Le contraste n’en est ainsi que plus saisissant (I Hung My Heart On Harrow Square fera sursauter plus d’une fois), et alors qu’on se croyait en sécurité, protégé par la toute puissante loi régissant les codes et les mœurs, explosent les pulsions dangereuses des Hommes dans toute sa noirceur (« no splendor, no praise… ! »).

Mélangeant à la perfection un large éventail de styles allant du jazz au vieux rock en passant par du progressif, The Malefactor's Bloody Register est plein d’originalité et hautement addictif, et s’inscrit incontestablement comme une œuvre à part. De Black, le groupe n’en garde finalement que peu de racines, préférant regarder devant soit plutôt que dans le passé révolu (mais néanmoins glorieux) de l’âge d’or du Metal Noir et avancer à pleine vitesse aux côtés d’Arcturus, dépassant tous les archétypes et les conventions d’une scène qui peine un peu à regagner un second souffle .

6 Commentaires

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adrien86fr - 01 Mars 2011: J'ai vu ce groupe en 1ère partie de Taake à l'automne dernier... Je n'en garde pas un souvenir impérissable.. Trop avantgardiste, trop déjanté.
scrattt - 02 Mars 2011: Bizarre, pourtant Taake ne fait pas dans l'avant-garde il me semble?
Ça donne quoi sur scène, est-ce vraiment aussi décalé et théâtral que sur disque?
scrattt - 27 Avril 2011: J'avais vu quelques photos live, ça avait l'air impressionnant effectivement, avec pas mal de jeu de scènes non?

Qui sait, si ils passent en France avant Septembre prochain...?
scrattt - 21 Juin 2012: Vu au Hellfest justement, ce fut une vrai tuerie. Un vrai plaisir que de les voir se démener sur scène (putain le coup de la potence et le "come on" du chanteur pour qu'on lui balance des trucs dans la tête, c'était mythique!) et de beugler les refrains.
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