The Line

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14/20
Nom du groupe Mobius
Nom de l'album The Line
Type Album
Date de parution 10 Octobre 2016
Style MusicalMetal Moderne
Membres possèdant cet album8

Tracklist

1. Cosmopolis 08:39
2. Rising Mind 07:03
3. Evasion 09:46
4. A Mazing World 02:56
5. The Heresiarch 05:26
6. Bursting Chaos 05:38
7. Dark Fates 06:44
8. Mist of Illusions 08:14
Total playing time 52:26

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Mobius


Chronique @ Just_an_Ellipsis

13 Octobre 2016

Aussi jeune le groupe soit-il, la maturité n’est pas une denrée rare chez nos amis d’outre-mer

Revenir aux affaires. Encore et encore. M’arrêter de chroniquer de longs mois, y perdre goût, avoir envie de s’y remettre, se dire « bof » et « tant pis », ne rien y faire. On laisse de côté la plume et on regarde ailleurs avec un arrière-goût de nostalgie. « Si seulement je m’étais bougé le cul pour l’écrire avant », me dis-je.

Et pourtant, je me surprends encore qu’on me rappelle à mon titre de « chroniqueur » (ça va être le petit instant prétentieux de l’article, le seul, promis). On me demande si j’en écris. Je dis que ça fait un sacré moment. Et on me dit que ce n’est pas grave, qu’on voudrait mon avis sur une musique. C’est un peu comme ça que le contact avec Héli, chanteuse du groupe Möbius, s’est fait. Et à partir de ce moment, on ressent tout le frisson de la chronique, et ça fait un bien assez fou, en fait (fin de l’instant prétention, mille excuses).

Möbius, qu’est-ce-c’est ? C’est un film avec Jean Dujardin. Et probablement d’autres choses qui ne nous intéresseront pas du tout à l’instant présent. Möbius, c’est un groupe à la croisée du Progressif et du Symphonique, né de l’union de musicien originaire de l’Île de la Réunion et de la grande ville de Lyon. Depuis le premier EP, il y a trois ans, moult routes furent parcourues, à commencer par des premières parties, entre autres, de Trepalium ou Hypno5e.

Aussi jeune le groupe soit-il, il apparaît très nettement que la maturité n’est pas une denrée rare chez nos amis d’outre-mer. Et de cette maturité sort également une musicalité extrêmement précise et des thèmes lyriques abordés avec sérieux et interrogation. Qui sommes-nous ? Où allons-nous ? Comment réagir alors que la vie en société se révèle fréquemment étouffante ? Face à toutes ces formes de pressions et de violences, Möbius s’interroge et les met en musique, savant mélange de Metal et de musique du monde.

« Cosmopolis », nom évocateur, accroche l’oreille. Certes l’introduction est ardemment bazardée, une rythmique tranchante et rythmée remplaçant ainsi rapidement le fond symphonique et les sonorités ambiantes et sombres du piano. En moins de neuf minutes, le groupe distille ce qui fera sa recette pendant cette heure de musique. Héli prouve déjà sa grande maîtrise de sa palette vocale. Jamais dans le too much, toujours dans un très bel équilibre entre chant rythmé, voix lyrique et virage quelque peu distordu par instants (que nous étudierons plus tard). De même, les musiciens n’auront de cesse de vouloir démontrer une technique intelligente de fluidité. Régulièrement dans une démarche de musique massive, les breaks inhérents au style progressif sont bien présents, sans jamais être écœurants. De même, le clavier a une place très importante, permettant d’apporter bien souvent ce côté oriental, parfois insulaire, mais surtout symphonique, ou simplement en tant que piano.

Pour exemple simple, « Rising Mind » et son introduction tribale le démontre plutôt bien, le groupe sait varier ses ambiances et cela se ressent, même dans le fait que certaines incrustes symphoniques fassent foutrement numériques. Mais ce n’est pas tellement gênant, à vrai dire. Nous avons un peu de tout, un break mettant en avant une dualité piano et guitare acoustique, ou encore quelques notes de carillon pas désagréables et surtout des refrains enivrants d’émotions. Si le piano introduit « Evasion », la suite se continuera comme de bien entendu. De la double, un rythme saccadé et quelques cordes en arrière-plan, on commence à connaître. Si les changements de rythme interviennent à intervalles réguliers, nous ne manquerons pas de repérer qu’ils sont quelquefois un peu fouillis, ou superficiels et même que certaines sonorités aux claviers font clairement kitsch (ce « solo » d’électro…)! Pas de quoi rebuter l’écoute, bien aider par quelques vrombissants chœurs hurlés. Et nous allons enchaîner rapidement sur l’interlude « A Mazing World », belle ambiance de guitare, percussions et souffle oriental pour détendre l’atmosphère de merveilleuse manière.

Je louais plus tôt la maturité exceptionnelle dans la musicalité du groupe. Mais de cette énorme qualité peut aussi naître un infect défaut : la standardisation. Je m’explique. Sur ce premier album, ça n’est pas franchement grave, le groupe se lance dans la longue production. Mais à trop vouloir montrer une certaine professionnalisation dans le son (que cela soit dans la qualité de l’enregistrement jusqu'aux différents rythmes apportés), nous avons en fait l’impression de parfois être en pilotage automatique. La rythmique est la même, le break intervient au même moment, on casse l’intro originale par un riff lambda… ça ne dessert pas vraiment l’émotion véhiculée par le groupe, mais ça interroge.

Par exemple, cette aura électro/symphonique qui introduit « The Heresiarch » m’a clairement fait penser à une musique issue d’un Metroid (chacun ses références). Très rapidement, ceci dit, car comme dit à l’instant, on enchaîne sur un riff plus que classique et on rentre dans le rang. Mais on ne s’ennuie pas ! Très loin de là, même. Les passages des chœurs et l’ambiance symphonique rendent extrêmement bien, de même que les dualités de voix entre la chanteuse et les voix plus agressives qui ressortent de temps à autre. De cet état de fait on saute vers « Dark Fates » pour expédier son introduction sans saveur et son couplet ennuyeux. Puis débarque un refrain venu d’ailleurs où les cris masculins sont suppléés par Héli sortant de ses entrailles une voix plus malsaine, parlée et agressive. C’est surprenant, mais génialement trippant ! Tout cela emmenant vers un break d’une beauté saisissante, piano/basse montant crescendo vers une apothéose d’émotions. On inverse le déroulé sur « Bursting Chaos » qui passe d'un son de cloche à un électro distordu d’un bel effet, que cela viennent de la musique ou de la voix plus dure d’Héli, la montrant sous un jour bien plus menaçante et sans jamais en faire trop ! De là sort un break acoustique dansant plutôt cocasse avant finalement d’enchainer sur du convenu où le rythme s’emmêle confusément avant de bâcler sa fin… Des fins de pistes d’ailleurs très souvent reliées avec le début du morceau suivant, même si ce n’est pas non plus extrêmement mis en avant.

« Mist of Illusions » clôture l’album en démontrant et le meilleur et le moins bon de ce premier effort. De son introduction délicate et émotionnelle, réservant quelque chose malgré tout de très sombre en fond, jusque dans un riff convenu, mais extrêmement prenant. Le titre hésite avec talent entre puissance orchestrale et minimalisme ambiant. C’est béton, carré et ça laisse peu de place à l’improvisation, sans jamais sacrifier l’émotion.

L’évidence, c’est que Möbius a un potentiel très imposant. Si « The Line » n’est pas exempt de défauts, ceux-ci ont le mérite de ne pas tellement nuire à l’écoute et c’est avec plaisir que l’on y revient découvrir de nouveaux éléments. Néanmoins, au-delà de l’aspect technique irréprochable du groupe, il en résulte au final un aspect parfois trop scolaire dans l’écoute. C’est le type de beaucoup d’album de prog, vous me direz… Mais le potentiel est là et je pense qu’il serait dommage d’en rester là… Quitte à se dire que « l’avant-gardisme » a un certain charme !

1 Commentaire

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LeLoupArctique - 14 Octobre 2016: Merci pour ce très bon texte ! La démo était déjà intéressante, alors je suis très curieux d'écouter cet album. Et j'avais beaucoup aimé aussi le film avec Jean Dujardin et Cécile De France ;)
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