Heu... Comment dire... Enfin... Mouais. Oui, voilà, mouais. C'est très bien, mouais, ça colle parfaitement à ce disque.
Oui, bon, j'ai un peu grillé le suspense avec cette introduction phénoménale, mais il faut m'excuser, c'était un réflexe naturel. DONC, parlons un peu d'Eclectika, histoire d'expliquer le pourquoi de cette entrée en matière.
Comme le laisse supposer le nom du groupe, on n'a pas affaire à un objet particulièrement facile à classer. Influences thrash, influences death, chant black, vocaux féminins heavenly, métal atmosphérique, tout y passe. Mais attention. Le groupe n'a pas pris le meilleur de ces styles, loin de là. Le disque alterne des pistes (un peu) rentre-dedans avec des morceaux beaucoup plus ambiants. On va des nappes (Asylum 835) aux parties de gratte aérienne (les Arcanes du Bien Être) en passant par les bidouillages sonores (Behind
Antares) pour les morceaux calmes, et on va du mélodique au bourrin pour le reste. Et le résultat est là : on a un effet patchwork mal foutu. La succession des titres se fait sans grande cohérence, les pistes ambiantes se raccrochant mal aux autres (à moins que ce soit l'inverse, ce qui ne serait pas bon signe non plus, soit dit en passant).
Tiens, à propos de patchwork, parlons un peu de tout ce qui se range dans la catégorie vocale. Les grognements death manquent de force, le chant black est dany filthien par moments et trop aigu en général, très vite énervant. Quant au chant féminin, assuré par Alexandra Lemoine, il n'est pas mauvais. Juste mal exploité. Rajouté à des endroits qui n'en avaient aucun besoin. La demoiselle manque un peu d'assurance aussi. Voilà pour le chant, ça vole somme toute assez bas.
Ensuite, les instrus. Bon, avant tout, il faut parler de la production, sans quoi, je pourrais être de mauvaise foi. La production, donc, est affreusement mauvaise. Toutes les parties "métal" sont affreusement faiblement enregistrées.
Pas la moindre once de puissance ne se dégage, les riffs sont complètement ramollis alors qu'un son plus percutant aurait pu révéler qu'ils ne sont pas si mal que cela. Et la boîte à rythmes est mise en retrait. Or, elle est bien programmée et l'avoir mise au même niveau que les grattes n'aurait pas choqué du tout. Bref, les choix de production sont des plus contestables.
Donc, forcément, les titres ambiants s'en sortent mieux. Enfin, sauf les passages à la gratte aérienne, qui rappellent beaucoup un élève guitariste occupé à rejouer un même enchaînement de base. Donc des passages ennuyeux (les Arcanes du Bien-Être saoule assez vite, et réentendre le même son sur Underhand Sophist ne sauve rien).
Bon, j'arrête de râler. Il y a quand même des choses bien, là dedans, non ? Certes. Les deux morceaux lorgnant vers le dark ambiant (Asylum 835 et Behind
Antares) éveillent l'intérêt. La présence d'un guitariste soliste sur
The Last Blue Bird et Equarrissage qui fait un très beau travail (surtout sur le premier des deux titres en question) nous amène à regretter que le sieur Vincent Valenti ne soit pas membre à part entière du groupe vu qu'il est franchement doué. D'ailleurs Equarrissage est un morceau qui s'en sort plutôt bien en comparaison avec le reste des morceaux métal, si on oublie les screams black insupportables... Autre chose ? Oui, on peut à la rigueur dire que la ballade Shibuya est un morceau valable, même si encore un peu maladroit. Ah, et puis la volonté de sortir des sentiers battus est louable.
Voilà. Ces derniers points ne préservent pas ce Last Blue Bird de l'ennui profond qu'il m'inspire, mais sauvent tout de même un peu les meubles. Eclectika a encore beaucoup de chemin à faire, j'en ai peur.
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