En 1995 le Black
Metal est en train d’exploser à la face du monde, notamment sa branche norvégienne. Mais en France comme ce fut le cas pour le Thrash
Metal, c’est encore le néant ou presque si on excepte les légions noires et des combos comme
Vlad Tepes ou Mütiilation commençant à faire parler d’eux.
Dans le même temps du côté d’Antibes, un quatuor inspiré par les précurseurs du Black
Metal tels
Hellhammer ou
Samael répète déjà depuis 1991 et après quelques démos ainsi que l’EP
Immortal Horde, le groupe de Christophe Chatelet décide de passer à un format full-lenght. Comme les membres de
Gorgon ont le tort d’être français ils sont forcés de produire eux même le disque, ainsi naquit l’un des tout premier album de Black
Metal de la part d’un groupe hexagonal, intitulé
The Lady Rides a Black Horse (1995).
Si les norvégiens sont quasiment tous passés en mode trémolos à gogo, les bases musicales de
Gorgon sont ancrées dans du plus solide et plus ancien : après une courte et lancinante intro au clavier
Tower of Gargoyles balance un Black rentre dedans quelque part entre Sarcofago et les vieux
Bathory. On est bien sûr loin des machines de guerres scandinaves comme
Immortal ou
Impaled Nazarene mais le son bien qu’un poil léger est suffisamment équilibré et respire une authenticité désormais envolée vu que le moindre petit groupe sonne bien souvent « mieux » que les cadors de l’époque…
La voix très agressive de Chris est un atout de taille et fait merveille combinée aux riffs entêtants du morceau
The Lady Rides a Black Horse : une véritable dimension épique règne sur ce titre rappelant le meilleur de
Bathory. La force de
Gorgon est aussi de plonger l’auditeur dans des atmosphères infiniment noires, leur meilleure réussite à ce sujet est sans aucun doute Call From Unknown Dephts, lourd, oppressant et lorgnant vers une version Black
Metal de
Asphyx, de plus les pointes de clavier intermittentes (qui n’ont rien de sympho) rajoute un peu plus au côté glauque.
En revanche la section basse / batterie de Joel et Seb sont d’un conventionnel à toute épreuve, mais pour un Black
Metal à l’esprit old et direct ce n’est peut-être pas une mauvaise formule. Pour le reste
Gorgon alterne les compos agressives comme The
Union avec des choses plus mid tempo et posées (
At the Memory of the Past) et même parfois atmosphériques comme sur
Swallowed Thoughts (contrebalancé par des parties violentes), mais toujours cette putain de voix de Chris Chatelet semblant vomie de l’enfer accompagne magistralement le tout.
Ce premier jet n’est peut-être pas parfait et les 45 minutes de
The Lady Rides a Black Horse sont parfois inégales, mais ce disque a une valeur indéniable pour la scène française et a fait son petit effet dans l’underground de l’époque, d’ailleurs leur show à Clermont-Ferrand reste toujours dans ma mémoire.
Même si j’imagine que très peu de gens se souviennent du premier album de
Gorgon, j’encourage tout le monde à se le procurer si il le peut, en sachant que la suite est encore meilleure…
Mountains become
DarkRivers turn red
The
Lady Rides...
BG
On ne sait jamais avec un peu de chance et de persévérance...
Plusieurs exemplaires de The Lady... étaient dispo il y a peu sur price minister, à toi de voir.
Vous devez être membre pour pouvoir ajouter un commentaire