Peu d’entre nous ont été amené à écouter «
Towersound ». Cette formation française, qui est rendu aujourd’hui à son quatrième album, passerait désespérément incognito. Un projet qui aurait très bien pu ne pas être poursuivi, et qui n’est encore debout que par la seule volonté de Jon, son chanteur émérite. Il n’est désormais plus que le seul rescapé de la formation originel. « The
Island of the
Demon » apparaît en 2011, près d’une année suivant « Who’s Guilty ». Une œuvre attirant le regard pour sa couverture en rouge et noir, très intimidante, bien plus que pour son contenu, usant d’un heavy mélodique assez peu alléchant. Sans la luxuriance de l’île de la
Tentation, cet îlot perdu dans l’océan du metal mélodique ne dit trop rien qui vaille. Il vaudrait juste le coup de s’y aventurer une ou deux fois.
Dès le premier titre de l’album, on pourra se rendre compte que tout ne navigue pas correctement, à commencer par ces sonorités de guitares grippées, et cette imprécision instrumentale affichée. Néanmoins, il faudra reconnaître leur engagement et leur force, qui se font heureusement clairement ressentir sur « At My
Mercy ». Le principal atout circulant au beau milieu de ce tumulte parfois maladroit, c’est sans aucun doute le chant de Jon, absolument gratifiant. Vraiment dommage de retenir cette impression de vaste désordre dans la musique de «
Towersound », ces sons discordants et étriqués. Un rendu incontrôlé qui affolerait « My
Third Eye ». Une maladresse qui serait également perçu sur l’instrumental « The
Distant Call », qui après un acoustique assez respectable, se montre assez falot une fois l’entrée de la batterie et de la guitare électrique. Même au sein du meilleur titre qui est l’éponyme « The
Island of the
Demon », on y retrouve ces accrochages de la part des deux instruments, avec une mention particulière pour la batterie qui cogne de manière outrancière, enlaidissant une piste qui était pas loin de devenir proprement remarquable. Le refrain est d’ailleurs redoutable, encore une fois grâce à un chanteur hors pair, qui sait lui parfaitement maîtriser sa voix grave.
On retient, notamment à travers l’éponyme, une certaine filiation de «
Towersound » à «
Axel Rudi Pell », habitué à la longue au même type de heavy mélodique à mid tempo. Ce rapprochement serait frappant à l’écoute du poignant « Bewitch Her ». Comme on pourra le constater, les deux combos ne sont pas folichon de folles embardées de claviers. Ces derniers ne sont utilisés qu’en simple renfort, ou pour ventiler davantage les pistes. Ce serait pour casser cette forte rythmique de guitare grésillante et peu soignée sur « I Want to Sail Away ». «
Forgive Me » jouira davantage des airs ondulants et cristallins offerts par cet instrument. Voila un titre qui touche directement au cœur. Une bien belle ballade qui n’a pas à rougir de la concurrence. «
Towersound » met en évidence ses défauts, mais, bien que cachées, le combo n’est pas dénué de qualités. On retient en premier lieu cette envie, cette volonté de se battre qui transpireraient du jeu, parfois suralimenté, mais ne laissant aucun temps mort. La richesse des mélodies aussi, notamment sur des titres assez contrastés comme « An Obsessing Vision », mais aussi sur « The
Reckless Preacher ». Ce dernier se voudrait plus élaboré, plus approfondi que les autres morceaux de la galette. Curieux d’y croiser un growl, mais aussi les froides sonorités de l’orgue. La formation conclu parfaitement l’album avec «
Stormy Seas », un instrumental symphonique majestueux, absolument de tout beauté.
Quelque chose me dit que le chemin de «
Towersound » sera encore long et difficile. Jon, qui est assurément un bon chanteur, a-t-il fait le bon choix au niveau de ses musiciens? Comprenons bien, que la performance aurait pu devenir toute autre, et que rien n’est proprement à déplorer en ce qui concerne les compositions. Et il y a pourtant bien un problème à l’écoute de ce disque, tout juste moyen, qui ne laissera pas une trace indélébile dans notre mémoire. Tout au plus quelques refrains, la voix du chanteur. Les parties guitare et batterie font bien pâles figures et seront à retravailler sérieusement une prochaine fois, si nos musiciens ne veulent pas finir sur une île déserte. « The
Island of the
Demon » n’est pas l’île verdoyante escomptée, plutôt un grand rocher, une île aux mouettes perdu en pleine mer.
12/20
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