Liste des groupes Death Progressif Entheos (USA) The Infinite Nothing

Principale concurrente pour devenir la future vocaliste de Veil Of Maya, Chaney Crabb ne verra malheureusement pas son jour arrivé, ayant été préférée à Lukas Magyar, encore à ce jour l’actuel vocaliste du groupe, malgré une prestation d’Unbreakable issu de l’album [id] remarquable et impressionnante de justesse. Par la suite, Chaney n’a pas décidé d’abandonner son rêve, bien au contraire et a fondé avec Travis LeVrier (Scale The Summit), Navene Koperweis (Animals As Leaders) et Evan Brewer (Animosity) une formation du nom d’Entheos. Quatre artistes venant de genres tous différents les uns des autres et au futur déjà prometteur.

Le plus dur reste à venir pour notre quatuor puisque désormais, il va falloir se démarquer et proposer une musique non-conventionnelle, étant suffisamment personnelle pour avoir sa propre identité. Primal, le premier EP du groupe, avait déjà montré une première facette, un premier concept du groupe en proposant un Death/Deathcore progressif et futuriste déjà impressionnant de régularité et d’excentrisme mais restant désorientant et parfois un peu maladroit. Avoir un résultat convaincant dès le début n’est jamais chose simple, notamment quand il s’agit d’auto-production mais Entheos semble en avoir la capacité avec une idée bien définie qu’il va falloir maintenant peaufiner.

The Infinite Nothing n’a aucunement perdu de cet aspect novateur et de l’imagination débordante du groupe. La preuve en est du premier morceau, Perpetual Miscalculations, qui ne laisse pas une seule seconde de répit et nous envoie des riffs lourds, techniques par leur complexité et pas seulement par leur hâtiveté, complètement déformées et relativement perturbants. La touche contemporaine viendra par ces quelques instants où nous sommes totalement en apesanteur, flottant dans un vide intersidéral avant de tomber petit à petit dans des apparences plus classiques, plus groovy et plus pesantes.

Une bonne partie des travaux vont rester dans ce schéma progressiste, méthodique, pesant mais néanmoins atmosphérique. Pourtant, à travers les huit morceaux de l’opus, on reste assez abasourdis par autant d’aisance, d’efficacité et d’épanouissement dans la réalisation. Le travail instrumental y est évidemment pour beaucoup entre les blasts beats groovy, le slapping de la basse et le tapping de la guitare. Le vocal rajoute une grande sensation opprimante et ravageuse, Chaney étant véritablement déchaînée et prouvant son indéniable talent par ses performances. New Light le prouve plutôt bien avec un growl parfaitement maîtrisé et un scream séducteur.

On retrouve beaucoup l’atmosphère ultramoderne mêlée à l’influence swinguant dans An-Ever-Expanding Human où le jeu de cymbales de Navene est ébouriffant, presque incommensurable tant la technicité est de mise. Le morceau reste néanmoins simpliste pour le reste sans véritablement être mauvais même si le final est d’une beauté assez surprenante. L’album se termine sur Neural Damage, où l’aspect technique, cette fois-ci dans la promptitude, la brutalité et la distorsion sont fortement présentes, sans qu’aucun ne prenne l’ascendant sur l’autre. L’achèvement est quelque peu surprenant, presque tragique et clôture cette toile novatrice d’une bien belle manière.

The Inifinite Nothing apporte fraîcheur et dynamicité dans une musique totalement unique sans jamais nous lasser. Les premières écoutes seront très déconcertantes, de par le fait que le projet sorte des sentiers battus mais se bonifieront au fur et à mesure du temps. Bien sûr, quelques points sont à perfectionner notamment au niveau du vocal, quelque peu redondant et ennuyeux par moment mais pour un premier véritable jet, Entheos semble parfaitement avoir construit son univers et semble avoir l’outillage nécessaire pour nous faire voyager encore un bon bout de temps.

« Tout ce que nous étions, maintenant perdu à jamais
La cohérence de cette réalité
Devient inextricablement lié et inhérent
Progresser
Est de faire face à tous, indéniablement seul »