Liste des groupes Metal Mélodique Fifth Dawn The Horizon

Encore peu popularisé hors de sa terre australienne natale, ce jeune quintet rock'n'metal mélodique créé à Sydney en 2014 entend bien faire plus largement entendre ses riffs et sa voix. Motivé mais prudent dans sa démarche, à peine un an plus tard, le combo accouche du présent et introductif EP 5 titres dénommé « The Horizon » ; une galette modeste de ses 18 pulsionnelles et fringantes minutes, dans le sillage d'Evanescence, We Are The Fallen, Paramore et Lacuna Coil, produite par le compositeur, chanteur et guitariste Richie Newman (Buried In Verona). Enregistré par Gregory Stace et Harrison Gartaganis, mixé par Rick Will et mastérisé par Don Bartley, s'il accuse un manque de profondeur de champ acoustique, l'opus témoigne d'une péréquation de l'espace sonore entre lignes de chant et instrumentation et de finitions passées au peigne fin.

C'est sur des charbons ardents que se plaisent à nous projeter parfois la parolière et frontwoman aux puissantes inflexions Samantha Faul, le compositeur et lead guitariste Mark Robertson, le guitariste rythmique Jamie Panucci, le bassiste Ethan Pye et le batteur Jordan Powell. Et force est d'observer que l'on entre aisément dans la danse sans éprouver l'impérieux désir d'en ressortir. Ce qu'illustre le ''paramorien'' « Dire Hearts », véritable torche incendiaire aux riffs acérés et à la rythmique sanguine, mise en exergue par les éruptives impulsions de la sirène, qui ne lâchera pas sa proie d'un iota. Le tympan ne sera guère moins aimanté par l'headbangant « Turbulence », impulsive offrande dans la veine de We Are The Fallen, délivrant un refrain certes convenu mais d'une efficacité redoutable, mis en habits de lumière par les enivrantes modulations de la déesse.

Lorsque la cadence se fait un poil plus mesurée, le combo trouve là encore les clés pour nous rallier à sa cause. Ce qu'illustrent « Skyfalling » et « Paranoia », enivrants mid tempi à mi-chemin entre Evanescence et Lacuna Coil, l'un, conjuguant de délicats arpèges au piano, des riffs grésillants et de seyants gimmicks guitaristiques ; le second, nous ensorcelant de ses sonorités orientalisantes. Dans un cas comme dans l'autre, les sensuelles volutes de la belle font mouche où qu'elles se meuvent. Dans cette mouvance, on retiendra encore « Young Ones », et ce, tant pour ses couplets bien customisés et ses insoupçonnées accélérations rythmiques que pour son infiltrant cheminement mélodique.

A l'issue de ce tour d'horizon, force est d'observer que le combo affiche un réel potentiel technique et des qualités mélodiques que pourraient lui envier bien de ses pairs. Ce faisant, il nous convie à une œuvre à la fois fringante, vitaminée et troublante, poussant à une remise en selle sitôt l'ultime mesure envolée. On aurait toutefois souhaité un propos plus varié sur les plans atmosphérique et vocal, la belle monopolisant le micro de bout en bout du périple, espéré des exercices de style moins stéréotypés et un zeste d'originalité supplémentaire. Encore terré dans l'ombre de ses maîtres inspirateurs, le quintet australien devra toutefois s'en affranchir pour permettre à son projet de gagner en épaisseur artistique. Mais pour un premier jet, et en dépit du modeste format de l'offrande, la troupe s'en sort avec les honneurs, démontrant ainsi qu'elle en a encore sous le pied. Dans l'attente à peine voilée d'un album full length...