Thrash
Metal: épisode III. Après la modernité de
Final Breath et le old school de
Darkness, intéressons nous au retro thrash proposé par
Ritual Carnage et son
The Highest Law sorti en 98 sur
Osmose Productions et enregistré au puissant Morrisound Studio, rien que ça! Débarqué sur les côtes nippones depuis 94, Damian Montgomery a prit le temps d'assembler un line up qui lui convenait pour exécuter la musique qu'il exigeait, piochant dans les groupes locaux les musiciens avides de s'embarquer dans une pure aventure thrash metal, notamment pour ne citer que Eddie van Koide connu pour avoir joué dans
X Japan. C'est donc avec une équipe motivée et solide que la bande compose le sauvage
The Highest Law.
Ca pour être sauvage, leur musique l'est. C'est en effet le furieux Servant of the Black qui démarre l'album avec un riffing et des rythmiques brise-nuque. On remarque bien les qualités musicales intrinsèques des différents membres, en particulier un batteur extrêmement puissant dans son jeu, puisant ses rythmiques en beton armé dans une double pédale fluide et rapide et dans des accélerations tranchantes (il s'essaye même au blast beat dans
Domain of
Death); les guitares sont assurées par un duo bien en place rappelant celui Hanneman/
King sans problème (l'exemple des solos destructurés est frappant). Montgomery, lui, s'arrache les cordes vocales, s'inscrivant dans un registre teuton délectable très raclé et ainsi typé
Kreator/Sodom des débuts.
Savant mélange des éléments les plus agressifs du thrash metal, avec un côté vicieux à la
Slayer,
Dark Angel,
Onslaught (dont ils reprennent de belle manière la légendaire musique
Death Metal), un côté furieux, barbare et très tranchant à l'allemande et parfois un proto death bien bas du front,
Ritual Carnage propose des morceaux courts, allant droit au but, et ainsi facilement mémorisables. C'est ça qui est bien dans le thrash de ce type: les mecs te font tourner 3/4 riffs pendant 2/3 minutes, ils te foutent un petit solo ou un break bien puissant et voilà c'est suffisant. A ce titre, il y a plusieurs morceaux qui ont ce qu'on peut appeler du caractère: le titre d'ouverture bien méchant,
Master au riffing passionant et au refrain entraînant, Damnator ECRASANT ou encore
Attack très bon.
Donc on en arrive à une petite demi-heure de thrash bien bourrin, fleurtant avec le death, le punk et je trouve avec la musique crade de
Venom. Les gars sont bons, ils se font plaisir, et ça tient bien la route. La seule chose qui à mes yeux handicape l'album est sans aucun doute la légitimité de sa musique. Ca sent le
Slayer par ci, le
Sepultura par là, ou encore carrément le
Kreator ou le Sodom d'In the
Sign of
Evil. D'aucuns se diront qu'il est autrement plus intéressant d'écouter directement les groupes cités; et ils n'ont pas forcémment tord.
Témoignage du culte voué aux grands dieux du style (regardez les paroles de
Metal Forces),
The Highest Law est un album sans faute de goût assez varié pour faire passer une bonne demi heure musicale et empli de la fougue inhérente au thrash metal; l'énergie vitale du style même.
Pas mal ce premier album, mais moins bon que les deux suivants, toujours meilleur toutefois que I Infidel comme le signale Karni, avec son chant difficilement supportable notamment.
Avec ce très bon premier album les japonais de Ritual Carnage nous renvoient au milieu des années 80 en délivrant un primitif Thrash Metal influencé par Venom, Metallica, et Exciter comme ce fut le cas de formations telles que Destructor, Razor, ou encore Violent Force à cette période.Sinon le riff du morceau "The Highest Law" (à partir de la quarante cinquième seconde) ressemble beaucoup à celui du titre "Through Eyes of Glass" de Forbidden ("Forbidden Evil" 1988).
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