Une pochette majestueuse sertit le troisième album des Finlandais de
Desolate Shrine, ces poulains de l'écurie
Dark Descent Records que je ne sais même plus comment présenter de manière originale tant le label a une présence assurée dans le metal extrême. Depuis sa naissance en 2010, le combo a livré un death metal qui ne cachait pas un goût certain pour le black, «
The Sanctum of Human Darkness » alliant virulence death et ambiances ponctuelles plus maladives et souffreteuses.
Sans s'enfermer dans des querelles de puristes, « The
Heart of the Netherwold » marque un tournant de plus vers le black dans la discographie du groupe et se pose en déambulation dans un cimetière hanté par des esprits hargneux. Un voyage à la production hélas un peu brouillonne, grésillante par moments, qui pourra cependant plaire aux auditeurs qui sont sensibles à un aspect "à l'arrache", toutes proportions gardées...
Le terme de voyage est choisi à dessein pour définir ce black/death metal relativement atmosphérique, marquant d'abord par une durée assez conséquente de l'album et de chacun des morceaux (quinze minutes pour la piste la plus longue, plus de quatre pour la plus courte). Si cela contribue à installer une atmosphère malsaine palpable, avec toute la lourdeur nécessaire et un chant torturé, la longueur de la chose se révèle assez inutile au final, car elle n'offre pas vraiment de variation dans l'émotion, et ce n'est pas l'ouverture au piano de "We
Dawn Anew", par exemple, qui nous y trompera. On écoute sans être bousculé, en pensant à "Swarth" de
Portal, notamment.
Par contre, dans une salle surchauffée, baignée dans la pénombre, et bourrée jusqu'à la gueule de camarades ayant envie d'en découdre, c'est clair que « Death » (qui m'a fait penser à «
Sentenced to
Burn » de
Cannibal Corpse) «
Leviathan » (gros riff à partir de la quatrième minute) ou «
The Heart of the Netherworld », pour ne citer qu'eux, auront de quoi envoyer du bois et satisfaire nos exigences de furie, blasts brutaux et rythmes soutenus à l'appui.
Je conseillerais alors cette galette aux auditeurs qui ne chercheront rien d'autre que la soupe qu'ils connaissent déjà et qu'ils sont sûrs de digérer. Mais pas aux blasés, ces cyniques (ironie), qui risqueraient, pour le moment, de n'y voir un groupe parmi tant d'autres, malgré ses qualités.
L'album est pas mal foutu, je vois pas de lien avec Darkthrone ni avec Portal, et encore moins avec Cannibal Corpse par contre, mais je vais pas te lapider pour autant.
Je n'ai pas vu la première chronique, mais pour le coup, il y a au moins la note qui est adaptée.
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