The Great Wall

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16/20
Nom du groupe Beyond Forgiveness
Nom de l'album The Great Wall
Type Album
Date de parution 03 Novembre 2017
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album6

Tracklist

1.
 End of Time
Ecouter05:58
2.
 The Great Wall
Ecouter07:18
3.
 Sanctuary
Ecouter05:44
4.
 Imprisoned
Ecouter07:30
5.
 Interlude
Ecouter01:50
6.
 Moment of Truth
Ecouter05:38
7.
 Never Before
Ecouter05:02
8.
 Dream Before I Sleep
Ecouter04:18
9.
 I Will Fight Till the End
Ecouter07:38
10.
 Every Breath
Ecouter06:14

Durée totale : 57:10

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Beyond Forgiveness



Chronique @ ericb4

13 Novembre 2017

Quand la chrysalide devient papillon...

Suite au prometteur EP « The Ferryman's Shore », réalisé il y a tout juste un an et demi, l'expérimenté quartet américain revient dans les rangs, plus mûr et déterminé qu'autrefois, se destinant désormais à embrasser une carrière à l'international. Aussi, un an suite à la sortie de leur single « Sanctuary », les quatre natifs de Fountain (Colorado) nous livrent ici leur premier manifeste de longue durée ; auto-production aux arrangements complexes, aux finitions soignées et au mixage bien équilibré entre lignes de chant et instrumentation, où s'égrainent 10 pistes sur une bande auditive de 57 généreuses minutes.

Aussi se sont-ils laissés le temps de peaufiner leurs enregistrements, d'enrichir leurs orchestrations, signées Talia Hoit (soprano), tout en restant calés sur un metal mélodico-symphonique gothique aux relents dark, prog et folk. Ainsi, les amateurs de Leaves' Eyes (première mouture), Within Temptation, Xandria, Tristania ou encore Midnattsol suivront Talia et ses acolytes dans cette aventure aux multiples rebondissements. Traversée épique, voire grandiloquente, un brin énigmatique, rugueuse et romantique, où les péripéties et les contrastes rythmiques et vocaux (schéma de la belle et la bête) sont loin de manquer à l'appel...

Dans une visée metal symphonique pur, le collectif américain marque ses premiers points. Ainsi, non sans rappeler un Leaves' Eyes de la première heure quant à leurs harmoniques, les mid tempi « Sanctuary » et « Never Before » se dotent de couplets aériens relayés par des refrains "delainiens" qu'on ne quittera qu'à regret. Ces hits en puissance, de par la qualité de leur production et une présence marquée des choeurs, nous intiment de les suivre jusqu'à leur terme. Dans une atmosphère enjouée, sur un tapis de growls, les célestes volutes de la maîtresse de cérémonie prennent l'ascendant pour atteindre des notes très haut perchées et parfaitement tenues. Ce faisant, elles ne tardent pas à nous toucher en plein vol. Dans cette veine et sur un léger tapping, « Moment of Truth » développe une corpulente assise orchestrale sur fond de riffs acérés. Recelant, en outre, un break opportun et une harmonieuse empreinte vocale entre voix de contrastes et choeurs, cette proposition révèle également de romantiques passages finement négociés.

Avec une touche dark gothique plus marquée, le spectacle réserve quelques surprises du plus bel effet. Ainsi, « End of Time » est un cinglant titre sympho gothique à la touche dark, à mi-chemin entre Tristania et Xandria, développant une impressionnante force de frappe doublée d'un riffing massif et de gimmicks guitaristiques ondulants. Dans ce champ de turbulences évolue le duo mixte en voix de contrastes, faisant mouche où qu'il se meut, les cristallines patines de la belle venant en contre-point des growls glaçants de son comparse. Titre sympho gothique opulent et torturé, à la rythmique syncopée dans le sillage d'un Within Temptation des premiers émois, avec une touche "draconiane", « The Great Wall », quant à lui, ne manquera pas de nous pousser à un headbang bien senti. Alternant les passages tamisés, mis en habits de lumière par les caressantes inflexions de la sirène, et les offensifs assauts du dispositif orchestral, relevés par des growls caverneux bien négociés, cette piste épaissit encore son assise vocale par une muraille de choeurs. A la guitare acoustique de conclure le propos comme elle l'a commencé, tout en douceur.

Dans son élan progressif, le combo n'a pas tari d'inspiration pour nous retenir. D'une part, sur fond de gammes au piano et à la guitare acoustique, un violoneux environnement samplé prend l'ascendant sur le polyrythmique « Imprisoned », l'une des fresques de la galette. Lorsque le convoi instrumental s'emballe, un océan de notes finement harmonisées nous étreint. De plus, de savoureux échanges oratoires s'offrent à nous, la belle répondant aux attaques de growls avec élégance et aplomb, les choeurs concourant à nous retenir plus que de raison. On feint parfois de se perdre en conjectures technicistes, mais l'ensemble reste cohérent et sous contrôle, la ligne mélodique ne se perdant pas en cours de route. Tout aussi imposant et un tantinet altier, le "xandrien" « I Will Fight Till the End », fort de ses contrastes rythmiques, conjugue habilement ses fulgurances percussives et de rayonnants ralentissements. Enjolivé par les félines impulsions de la soprano, dont les notes finales renseignent sur l'étendue de son spectre vocal, l'instant privilégié nous prend à la gorge pour ne plus nous lâcher.

Eu égard au secteur des moments intimistes, la maturité compositionnelle aidant, la troupe a fait un grand bond en avant. Ce faisant, une puissante charge émotionnelle nous percute de plein fouet dès les premières mesures des deux ballades du manifeste. Ainsi, comment résister au grisant chapelet d'accords d'une précision d'orfèvre à l'aune du romantique « Dream Before I Sleep » ? On nage alors au cœur d'un bain orchestral aux doux remous, dans lequel la sirène fait évoluer ses célestes modulations avec grâce et une extrême justesse. Il se pourrait bien que l'amateur du genre finisse par y revenir aussitôt l'onirique passage achevé. D'inspiration folk dans le sillage de Midnattsol, « Every Breath » délivre, quant à lui, d'enchanteurs refrains alternant avec des couplets tout en légèreté et où les notes tombent juste. Au maître instrument à touches de s'agréger aux angéliques volutes de la frontwoman pour conclure l'opus, pianissimo.

Au terme de notre périple, on a le sentiment que nos acolytes ont mis les petits plats dans les grands. Le groupe signe ainsi une œuvre puissante, diversifiée, charismatique, plus personnelle aujourd'hui qu'hier, n'accusant ni temps mort, ni baisse de régime, ni espace de remplissage. Aux fins de plusieurs écoutes, il parvient à nous happer, même sur les passages les plus discrets. Ainsi, on appréciera le fin legato à la lead guitare assimilé à de somptueux arpèges au piano sur le laconique mais prégnant instrumental « Interlude ». Il lui faudra toutefois encore gagner en épaisseur artistique et en originalité atmosphérique pour le placer parmi les valeurs confirmées de ce registre metal. Pour l'heure, s'observe un potentiel mélodique et technique bien exploité, et même évolutif. C'est dire que la voie semble toute tracée pour espérer voir ce groupe au coude à coude avec ses pairs et multiplier ses prestations à l'international. Bref, une valeur montante du metal symphonique à chant féminin à ne pas éluder...

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