THE CHARIOT, en voilà un sacré nom ! Serait-ce un groupe de paraplégiques qui se produit sur scène en chariot électrique ? Et leur album se nomme « The Fiancée »… Serait-ce un concept album qui traite de l’exclusion sociale de nos amis handicapés et de leur détresse amoureuse ? Non non, pas du tout, l’ensemble de cette galette est de nature beaucoup plus classique…
Enfin classique, si on veut, car la musique du groupe est quand même sacrement tordue et assez dure à cerner. Chaotique, c’est vraiment le terme qui convient pour résumer la chose. Les morceaux ne sont jamais construits à partir d’une idée précise et passent d’un thème à un autre de façon imprévisible et assez désordonnée. C’est une démarche volontaire de la part du groupe, car leur seul but est de vous donner le tournis à force de changement de rythme, de larsens et d’ambiances parfois délirantes, alors que ceux qui n’aiment pas le métalcore tortueux passent leur chemin direct ! Les guitaristes suivent la même logique et ne cherchent pas à produire des riffs assimilables, ils s’appliquent plutôt à construire un mur sonore épais, déstructuré, pas question ici de rythmiques simples immédiatement reconnaissables, ni de refrains à reprendre le poing levé. Par ailleurs, pas l’ombre non plus d’un solo de gratte à l’horizon, ça ne collerait de toute façon pas à leur univers.
Assurément, le groupe maîtrise bien son sujet, et cet album se montrera fascinant pour certains et horripilant pour d’autres. D’aucun diront que THE CHARIOT fait du bruit en assemblant des bouts d’idées les unes aux autres sans que le résultat n’est ni queue ni tête, sans qu’il n’y est de mélodies, bref, que ce n’est qu’un gros boucan. C’est pas tout à fait faut, mais quoi qu’on en pense, ces gars là sont plutôt doués dans leur catégorie.
Parfois le groupe flirte avec un esprit plus rock’n roll, comme sur « The Deaf Policeman » qui possède des riffs un peu plus catchy. Mais ça ne dure jamais, car dès qu’on commence à capter un air, le groupe embraye sur autre chose. Certaines ambiances sont assez réussies, je pense en particulier aux titres «
And Shot Each Other » et «
Forgive Me Nashville » qui incorporent dans leurs structures des chants de vieilles chorales et de l’harmonica (!). Le chant, quant à lui, reste en permanence hurlé sur un mode purement deathcore, sans surprise donc, si ce n’est une petite tentative de chant clair tout de même sur « Then Came
To Kill ».
Comme je vous l’ai dit, c’est bien foutu dans le genre, après on aime ou on aime pas. Personnellement, j’ai vraiment du mal à être touché par la musique de THE CHARIOT, je peux même dire que je suis plutôt fait chier ! J’aime qu’un groupe apporte à sa musique quelque chose de personnel et de délirant, mais là c’est trop, beaucoup trop. Il n’y a aucun fil conducteur aux compos qui finissent par être gonflantes à force de cassures et de changement de rythme. Sur un morceau ça passe, mais sur un album entier c’est beaucoup trop fatiguant pour ma cervelle délicate ! Toutefois je ne doute pas que les amateurs de métal barré prendront leur pied avec THE CHARIOT.
Production très propre, pochette originale et très réussie, cet album, malgré sa courte durée (29’40), est un bon investissement pour ceux qui veulent tenter le voyage en compagnie de cette fiancée schizophrène. Moi, merci bien, mais non ! Pour ce qui est d’écouter quelque chose de neuf et de passionnant, je préfère mille fois me repasser le dernier THE SENSELESS…
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