The Ferryman's Eyes

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13/20
Nom du groupe Winter's Edge
Nom de l'album The Ferryman's Eyes
Type Album
Date de parution 20 Octobre 2014
Style MusicalPower Mélodique
Membres possèdant cet album4

Tracklist

1.
 From Death I Come
Ecouter00:50
2.
 The Shadow Come for Me
Ecouter04:18
3.
 The End
Ecouter05:44
4.
 Fallen
Ecouter04:48
5.
 Entreaty
Ecouter01:04
6.
 Game of Insanity
Ecouter06:05
7.
 You'll Find Your Way Out of This Darkness
Ecouter03:50
8.
 Foresee Me and Dream
Ecouter06:53

Bonus
9.
 Beyond the Severed Gate
Ecouter04:27
10.
 You'll Find Your Way Out of This Darkness
Ecouter03:49

Durée totale : 41:48

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Winter's Edge



Chronique @ ericb4

15 Mars 2018

Une sidérante force de frappe transpire par tous les pores de cet introductif manifeste...

Nouvel entrant dans la sphère rock'n'metal power mélodique progressif, Winter's Edge est un projet initialisé en 2010 par le guitariste/bassiste/vocaliste Jeremy Lawler (Aggrothesis, Dreadnought, Signed By None). A l'image de Therion, Beto Vazquez Infinity ou Melted Space, le concept se base sur une sélection rigoureuse d'instrumentistes et vocalistes sollicités chacun en fonction du thème relatif à chaque morceau. A ces courants d'influences se conjugue une touche prog dans la veine d'Evergrey et Dream Theater, ainsi qu'un floydien jeu de guitare. Une façon originale de faire cohabiter les forces en présence et qui a pour corollaire un travail dantesque et de longue haleine réalisé en studio, cet introductif album n'étant sorti pas moins de 4 longues années suite à la création du combo britannique. Indice révélateur du souhait de son père fondateur de voir son message musical trouver un débouché rapide auprès d'un auditorat sensibilisé aux travaux de ses maîtres inspirateurs.

« The Ferryman's Eye » se présente comme un épique et subtil concept album où s'enchaînent 10 pistes de durées variables sur un ruban auditif de 42 minutes. Cette auto-production jouit notamment d'un enregistrement de bonne facture, signé Pete Lancaster (Airtight Studios), et d'un mixage parfaitement équilibré relevant de la patte experte de Marc Wüstenhagen (Dailyhero Recordings), guitariste et vocaliste du groupe power mélodique allemand Thunder And Lightning. Il en émane une belle profondeur de champ acoustique, optimisant ainsi la mise en valeur de ce set de compositions. Tout comme la belle brochette d'invités requis pour l'occasion ; ce ne sont pas moins de 17 musiciens et chanteurs expérimentés et de talent se mouvant ici dans un ballet incessant. Par ailleurs, estampée Ruben Devela, la pochette d'inspiration fantastique joue habilement sur les contrastes de couleurs, à l'instar du spectacle qui va se jouer...

Les hostilités démarrent à l'aune de la brève et classique entame instrumentale « From Death I Come » ; doublée d'un glaçant récitatif en voix de gorge signé Jeremy Farfan (Winter Nights), elle prend tout son sens. Un sourd grondement de tonnerre nous fait pressentir que les éléments ne vont pas tarder à se déchaîner. Ce que ne sauraient démentir ni le rageur «The Shadow Come for Me », ni l'incisif « Foresee Me and Dream », dans la mouvance d'un Dream Theater des premiers émois. Doté d'une basse vrombissante signée George Bell (Mask Of Judas) et de la sidérante force de frappe de Darren Gadd (Aggrothesis, Seraphim), le premier méfait gagne rapidement en intensité et en corpulence instrumentale. On ne saurait davantage éluder le duel au sommet entre les viriles empreintes vocales de Dave Hartley (Spinning Death Machine, Emersis) et Monty McDoom (Headface, Hole In The Sky, Sea Bastard ), ni l'éblouissant solo de guitare. Le second manifeste octroie, pour sa part, un tapping martelant à peine interrompu par un gracile flûtiau octroyé par Johanna Shiu (Taller Than Jane). Quant à la galvanisante paire Dave Hartley/Carsten Hille (Fairytale, Javelin, Earacle), elle rappellera par bien des aspects le duo Allen/Lande...

Par ailleurs, le groupe nous octroie d'entraînants instants aptes à figurer dans les charts, qui parfois se plaisent à nous rudoyer le tympan. Ainsi, on ne résistera que malaisément aux enchanteresses modulations des refrains de « Fallen » et « Game of Insanity », sémillants mid tempi power progressif dans l'ombre de Haggard, avec un zeste de Rhapsody ; moments privilégiés où les serpes oratoires de Dave Hartley sont en osmose avec les pénétrantes inflexions de la soprano Daisy Robinson (Seventh Seeker). Le second effort témoigne en prime d'une stupéfiante montée en puissance percussive, signée Joe Walsh (Mask Of Judas) et d'une basse particulièrement tonique délivrée par Dominic Upton (Everlust).

Dans cette grisante énergie, on retiendra encore le très ''kamelotien'' « You'll Find Your Way Out of This Darkness » pour son jubilatoire solo de guitare en duo, où le sensible legato de Karl Martin (White Knuckles) fait mouche, corrélativement aux caressantes volutes d'Alexandra Alder (Alexandra Symphonic Metal Project). En revanche, le titre bonus éponyme n'apportant pas de réelles variations, en faire l'économie eût été souhaitable. Enfin, comment échapper au somptueux solo de guitare dispensé par Sam Bell (Mask Of Judas) sur le tortueux et néanmoins avenant « Beyond the Severed Gate » ? Calé sur une vibrante triangulation vocale (Monty McDoom/Daisy Robinson/Charlotte Jones (Sensoria)) et un groove haletant, le propos ne lâche pas sa proie d'un iota.

Soucieux d'étoffer son offre, le combo change de registre, nous menant alors vers de classieuses contrées. Ainsi, de délicats arpèges au maître instrument à touches inondent le sensuel et laconique instrumental « Entreaty », apaisant et savoureux interlude symbolisant une véritable bouteille d'oxygène dans ce champ de turbulences.

Malgré ses qualités, le vivifiant effort aura quelques difficultés à masquer l'une ou l'autre baisse de régime. Le frondeur et rhapsodien « The End » en est une illustration. Pourtant propice à un headbang bien senti et boosté par les rocailleuses attaques oratoires de Dave Hartley, le méfait est en proie à d'usantes répétitions de séries d'accords et souffre d'un tracé mélodique loin d'être des plus fringants qui soient. On passera donc notre chemin.

On découvre ainsi une œuvre d'envergure, à l'impulsivité réelle mais savamment dosée et témoignant d'un bel élan d'inspiration de son auteur. En outre, une production soignée assortie d'une technicité éprouvée, d'une mélodicité parfois convenue mais souvent efficace, conjuguant harmonieusement les divers intervenants, attendent le chaland. D'aucuns regretteront l'absence de ballades ou de fresques, souvent requises dans un tel registre. Carences relatives compensées par le brio affiché des solistes, une indéfectible cohésion groupale et des arrangements de bon aloi. Et ce, même si les prises de risques ne sont pas légion et que ce projet ne se singularise pas encore suffisamment de la concurrence d'un point de vue artistique. Cependant, un réel potentiel se dessine à la lumière de ce premier message musical, que l'on se fera fort de ne pas éluder. A bon entendeur...

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