Groupe londonien de heavy teinté de power/thrash (ou l'inverse, en fonction des morceaux),
Savage Messiah sort son quatrième album après une longue tournée européenne en compagnie des thrashers
Havok et
Angelus Apatrida. Ayant su s'attirer la sympathie par une offre de téléchargement gratuit sitôt la sortie de l'album précédent (le plutôt correct "Plague of
Conscience"), et par une attitude positivement très avenante lors de cette tournée (sourires à gogo, et plaisir de jouer évident),
Savage Messiah assume la relève du metal à tendance traditionnelle
Outre-Manche.
Sorti comme son prédécesseur chez Earache, et bénéficiant d'une pochette reprenant le thème de l'évêque à la langue fourchue, l'album débute avec le direct "
Iconoclast", au rythme tapageur, mais néanmoins fort bien structuré. Un bon morceau d'ouverture. Le plus mid tempo "
Minority As One" nous rappelle assez aisément un
Helloween dernière époque, avec la voix assez haut perchée, mais pas trop, de Dave
Silver, les soli souvent excellents de Joff Bailey et l'effort sur les twin guitares. Le travail sur les vocaux est assez réussi, même si l'impression d'urgence du premier morceau a ici disparue. Ce sera le cas sur la plupart des titres de l'album.
Avec une majorité de parties assez académiques et au tempo moyen (oh ! le début Helloweenien de "Hellblazer", "
Zero Hour"), le groupe ne brille pas par son originalité, mais plus par son savoir-faire. La preuve,
Savage Messiah sait aussi se fendre à l'occasion de riffs plus directement agressifs (le plombé et bien nommé "Hammered
Down"), avec un niveau musical haut de gamme et bien mis en valeur par une production au poil, précise et équilibrée. "
Cross Of
Babylon", un des meilleurs morceaux, plus rapide, est réellement accrocheur avec son soli de toute beauté, et nous renvoie vers un Iron Maiden version 2.0 qui aurait copulé avec feu Nevermore. Un mélange assez détonnant, mais qui, ici, finalement, prend une tournure plutôt agréable à écouter, le travail sur les refrains dans l'ensemble de l'album, remarquable assez souvent, étant un point d'entrée simple pour le néophyte.
Si on aurait pu penser que le groupe aurait subi l'influence de ces compères de tournée, il n'en est rien, tant l'influence thrash n'est ici que fort peu présente (exit les petits côtés
Megadeth des prédécesseurs). Le groupe revendique son orientation heavy/speed (la ballade "
Live As One Already
Dead", le grain des guitares caractéristique), et ancre son propos dans la veine d'un heavy teinté de speed/power metal. Agréable, bien fichu, musicalement recherché (quels soli !), l'album ne décevra pas les possesseurs du précédent. Il pourra même conquérir les fans des derniers albums de power/speed des citrouilles, mais en laissera d'autres, à tendance plus brutale, à la porte de l'église.
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