On vous aura prévenu, entre la cupidité de l’Homme, son penchant naturel pour détruire et dégueulasser en quatre générations ce que Dame Nature a mis 4 Milliards d’année à construire, forcément, ça ne peut que mal finir... En attendant de pouvoir coller sur la couche d’ozone les beaux billets du contribuable en guise de rustine, la pollution et les autres sujets d’actualités offrent une inspiration quasi-inépuisable pour qui veut devenir un artiste engagé, empruntant la voie d’un
Trust, d’un
Bolt Thrower ou encore d’un
Stratovarius, lui aussi sensibilisé par la cause écologique. L’artwork particulièrement réussi de «
The Fate of Atlantis », montre que le jeune groupe qui nous intéresse ici, cible son songwritting sur ce qui fait mal, et ce, depuis ses débuts.
Meridian n’est pas le groupe Danois le plus connu et c’est bien dommage. Après un «
Metallurgy » sorti un 2013, qui dévoilait des bases instrumentales solides, sortait «
Breaking the Surface», confirmant le potentiel créatif d’un groupe qui jouit de bonnes critiques de la presse spécialisée, malgré une distribution plutôt timide.
Fort de leur expérience et d’une maîtrise musicale accrue, les membres de
Meridian sont de retour, distillant une musique assez moderne, située au carrefour du
Hard Mélodique traditionnel, de la scène un alternative, le tout avec des lignes de chant orientées rock… mélodique bien-sûr. Les tonalités de «
Breaking the Surface » n’étaient pas sans me faire rappeler le premier album d’Harmony, en plus travaillé et sans la présence trop prégnante de synthé.
Le groupe revient avec cet Ep cinq titres, ou plutôt quatre plus un, «
Fragment Of
Life » étant présenté sous deux formes légèrement différentes, regroupant des compositions variées qui permettront d’apprécier les différentes facettes du groupe, sans pour autant annoncer la venue d’un futur album.
«
Fragment Of
Life » renvoie à ce côté plus posé et groovy de la formation, registre de prédilection pour le chanteur Lars Märker qui oriente ses lignes de chants vers la douceur du rock progressif mélodique plutôt que du Heavy ravageur. Il est ainsi assez proche du chanteur d’Harmony ou encore de Max Ordine qui a officié dans le sublime
Perfect View. Il a gardé son timbre de voix très haut et sa subtilité lui permettant des harmonisations judicieuses. Bien qu'il reste fidèle au tirant des années 80, il sait également apporter ce côté moderne et attrayant aux compositions convenant parfaitement à la richesse et à la finesse de
Meridian. Sur ce titre, les guitares et la section rythmique se montrent beaucoup plus aériennes, n’hésitant pas à utiliser les nappes de synthé pour arriver à un résultat lumineux. Ce titre renvoie aussi à la qualité du mixage et du mastering rendant audible l'ensemble et permettant d’apprécier les nuances de jeu de chaque musicien.
Après ce «
Fragment Of
Life » et ses consonances progressives, à la limite du FM, vient s’abattre «
Off War », qui renoue avec le Heavy traditionnel et ses codes, renfermant le contenu le plus Heavy et agressif du groupe. Sur ce titre épique, le batteur, Klaus Agerbo n’hésite pas à user sa double grosse caisse afin de durcir les mélopées en twin guitar. Voilà l'un des domaines de prédilection des guitaristes de la formation, Martin Andersen et Marco Angioni, donnant un résultat qui n’est pas très éloigné de Maiden ou encore des premiers
Stryper.
«
Scream For Me » reste dans la même veine que «
Off To
War », évoquant les influences musicales de chacun des membres sur une musique elle aussi foncièrement Heavy et dynamique et utilisant ces harmonisations très influencées par Maiden. Utilisant un son un peu plus vintage et une cassure rythmique annonçant le solo, on pourrait juste déplorer des lignes vocales un peu moins convaincantes ainsi qu’un refrain qui sombre un peu dans la facilité... mais ce titre n’en est pas moins efficace!
«
The Fate of Atlantis » est le véritable coup de maître de cet Ep, nous entraînant dans une atmosphère un peu plus sombre... aussi sombre que le dessein de notre planète qu’il envisage. Cette composition est elle aussi aérée montre l’attachement du groupe pour cette dimension progressive, offrant par ailleurs une superbe introduction claire après laquelle jaillit une musique épique, légère sachant manier le mid tempo. Elle montre le soin que le groupe apporte à ses transitions musicales et aux superbes progressions rythmiques, on se retrouve quasiment dans la peau de l'auditeur surpris par l'incroyable modernité de « Queen of Dreams » pour l’époque. Ce titre ne souffre d’aucune faiblesse et il est si attrayant que les 6 minutes sur lesquelles il s’étale semblent trop courtes.
Voilà ce qu’on peut dire de
Meridian cru 2018, «
The Fate of Atlantis » est le recueil montrant les diverses facettes d’un groupe qui sait habilement manier les armes pour nous proposer une musique au carrefour du heavy
Metal traditionnel et du
Metal progressif épique et aéré, terriblement moderne et attrayant. Ce mini est efficace et ne montre aucun défaut de mastering et de mixage, les deux ayant été réalisé par Marco Angioni, comme quoi, on n’est jamais aussi bien servi que par soi même. Un Ep qui nous permettra de tenir en attendant impatiemment l’album !!!
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