Auteur du culte
Manifested Apparitions of Unholy Spirits en 1993, EP digne héritier de l’intétrônable
Onward to
Golgotha d’
Incantation,
Deteriorot n’avait ressurgi que de nombreuses années plus tard, à l’occasion de son premier album complet
In Ancient Beliefs en 2001, pour de nouveau connaître une période de longue léthargie. En cette année 2010, son leader Paul Zavaleta est enfin de retour avec nouveau line-up et une signature chez Xtreem Music, qui prouve régulièrement son attachement profond aux formations deathmetal issues des années 90.
Le nouvel effort de
Deteriorot baptisé
The Faithless, muni d’une illustration pleine de sens (ce temple à la porte d’entrée mortuaire avalant ses fidèles comme des moutons) reste toutefois assemblé dans des conditions assez particulières. C’est en effet Jon Brody, ancien batteur de la formation qui a assuré l’ensemble des parties de batterie en 2001, peu après la sortie d’
In Ancient Beliefs, tandis qu’à l’automne 2009 Paul Zavaleta posait ses lignes de basse, de guitares et de chant, sur des morceaux composés il y a plus de huit années de cela.
A ce titre, on peut largement comparer
The Faithless et son prédécesseur qui, bien qu'étant séparés par un intervalle de temps considérable, n’en demeurent pas moins forgés dans un esprit et une forme identiques. Les bons The Phantoms
Cry, Into the
Abyss of
Sorrow,
Restless Spirits, ou encore le titre éponyme s’articulent ainsi fidèlement selon les codes de
Deteriorot, frappés par ces rythmes tout en lourdeur, cette double pédale entêtante, ces guitares intenses et parfois mélancoliques, et ce chant guttural à la fois grave et solennel.
Mais, malgré un départ saisissant, la suite de
The Faithless tient plus difficilement ses promesses. Non seulement
Deteriorot peine à varier ses morceaux et parvient laborieusement à décoller sur des titres lents comme
Beyond the
Emptiness ou Alone and
Cold, mais aussi n’arrive-t-il pas toujours à embrasser les ambiances si denses de ses premiers efforts. On peut enfin s’interroger sur la pertinence du réenregistrement du titre éponyme de son précédent album, ou encore de la reprise Outbreak of
Evil de Sodom, n’apportant guère d’eau dans le moulin.
Malgré un côté parfois poussif sur la durée et quelques titres dispensables,
The Faithless reste une oeuvre très personnelle et devrait séduire les amateurs d’
In Ancient Beliefs, de par son ancrage très proche de ce bel album. En revanche, figé au coeur des années 90 et perdant progressivement l’intensité qui le caractérise,
Deteriorot tient plus difficilement la distance les années passant, considérant de surcroit le long laps de temps entre deux réalisations et l'évolution impitoyable du style.
Fabien.
Fabien : Tu as fait une petite faute sur le 4e titre. Ce n'est pas "Into the Abyss of Loneliness" mais "Into the Abyss of Sorrow". Toujours un plaisir de lire tes chroniques, c'est très plaisant que tu nous fassent part d'une époque auquel je n'ai pas connus.
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