Mortuary se forme en 1988 autour du guitariste chanteur Paul Zavaleta et du batteur Jon Brody, comptant parmi les premières formations deathmetal issues des états de
New York et du New Jersey, aux côtés d’
Immolation,
Incantation ou
Morpheus Descends. En 1990, après la faillite d’un album avec l’écurie française Thrash Records, qui produit à l’époque quelques 45 tours pour
Revenant ou
Carbonized, la bande emmenée par Zavaleta part sur de nouvelles bases et opte parallèlement pour le patronyme
Deteriorot.
Se constituant rapidement un répertoire de titres incandescents,
Deteriorot signe le terrible 45 tours
Manifested Apparitions of Unholy Spirits, pour le compte de l’écurie
Drowned Productions (
Demigod,
Pyrexia,
Rottrevore), EP d’une lourdeur proche des Premature
Burial ou
Omen of Masochism (Derketa,
Goreaphobia) de l’époque, possédant une ambiance ténébreuse qu’
Incantation n’aurait pas refusé sur l’indétrônable
Onward to
Golgotha. Malheureusement, le deal conclu pour un album avec le label espagnol tombe à l’eau, faute à la banqueroute de ce dernier, se suivant par plusieurs années d’incertitude.
Il faut attendre 2000 pour assister au retour du groupe, lors de l’enregistrement de cinq titres destinés à la démo
Unholy Return. Cette maquette permet enfin de décrocher un contrat chez
WWIII Music sur le sol nord américain et chez Repulse Records (ex-
Drowned Productions) en Europe. Mis en boite aux
Network Studios dans le New Jersey,
In Ancient Beliefs paraît toutefois dans des conditions difficiles en octobre 2001, représentant en effet la dernière production de Repulse, qui connaitra la même fin que Thrash Records &
Drowned Productions.
Prévu initialement pour un enregistrement et une parution en
1994,
In Ancient Beliefs est majoritairement articulé autour d'un répertoire datant des années 1992-1993, à l’exception d’
Unholy Return et
Endless Haunting au parfum tout aussi intense, et possède ainsi un fort ancrage dans le deathmetal du début des nineties. Depuis ses premières démos et EP,
Deteriorot est devenu toutefois moins caverneux et plus lisible, notamment dans les growls de Paul Zavaleta toujours gras mais plus compréhensibles. En revanche, hormis un côté brut de décoffrage moins affirmé, le groupe n’a pas perdu une once de sa lourdeur et de son côté sombre, à l’image des terribles rouleaux The
Afterlife et
Ritual Ceremonies, à l’aura occulte et blasphématoire particulièrement palpable.
En outre, l’expérience de Jon Brody derrière les fûts permet à la paire Zavaleta / Kuberski s’asséner un riffing précis et sans pitié, terrassant à coups de
Fallen Misery et
Spiritual Evocation en tout point mémorables. Et que dire du monstrueux Manifested Apparitions, au break tout en lourdeur, sur lequel se mêle un riff entêtant et un clavier aussi discret qu’envoutant, synthétisant idéalement l’ambiance ténébreuse du morceau, rival indéniable du redoutable Christening the Afterbirth de John McEntee (
Incantation).
Ni basé sur une technique démonstrative, ni sur une vitesse inhumaine,
In Ancient Beliefs crée avant tout une véritable atmosphère, lourde, sombre et malfaisante. Ancré dans le début des nineties, cet album de
Deteriorot ne possède que l’handicap d’une sortie en dehors de son époque, mais représente en revanche une bénédiction pour les deathsters fondant devant les premières réalisations d’
Immolation,
Incantation ou
Goreaphobia. L’essence même du deathmetal.
Fabien.
To the Death.
Fabien.
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