Le black symphonique a en ce moment une nette tendance à tourner en rond. Il faut dire que dès qu'on parle de plans épiques et symphoniques, se plagier les uns les autres est presque une fatalité pour les musiciens qui n'auraient pas une solide formation classique avant de se lancer dans l'aventure. Les principales trouvailles consommées, on nous les ressert au fur et à mesure.
Bon, vous l'aurez compris à mon introduction, ce disque n'a pas grand-chose d'original. Sa musique n'apporte rien qui soit constructif, rien qui se démarque franchement, rien que d'autres ne pourront à leur tour plagier après. L'ensemble peut rappeler un vieux
Dimmu Borgir qui loucherait légèrement vers le heavy. Utilisation de sonorités proches du clavecin, d'envolées épiques violons/cuivres, bref, du déjà vu, du déjà vu.
Alors? Ca ne vaut rien, donc?
Pas si sûr. Parce que si
Twilight Ophera reprend des plans déjà vus, revus et usés, ils le font avec talent. S'ils avaient pondu un opus de cet acabit quelques années plus tôt, ils auraient très bien pu rivaliser avec les grands noms du genre en tête de gondole. C'est bien parce que ça sent le réchauffé que cela n'arrivera pas; mais à part cela, on est en face de compos efficaces, musicalement plaisantes, et qui recèlent quelques traits de génie somme toute assez jouissifs.
Le disque a un très bon son, se rapprochant des vieilles prod symphoniques tout en restant propre (ça n'est pas paradoxal, croyez-le ou non, c'est sans doute le jeu des grattes qui y est pour beaucoup, il bave un peu et apporte la touche de noirceur qui compense la production un peu clean pour ce genre de musique). Les instruments sont tous assez classiques, mais on notera cette touche heavy dans les guitares qui permet tout de même de se détacher un peu des poncifs du genre, et empêche clairement l'auditeur de tomber dans l'ennui. La présence de solos mélodiques et plutôt bien foutus achève de relever le niveau. On note aussi quelques chants clairs rares mais tout de même plutôt originaux (c'est pas du clone de
Vortex, donc tout va bien). Les vocaux black sont eux aussi classiques mais restent efficaces.
Aucune chanson ne sort vraiment du lot, mais aucune n'est mauvaise non plus. Le disque est très homogène sans trop se répéter, et ça, c'est un très bon point.
Pour conclure, je dirai cela: c'est dommage que ce disque soit sorti en 2003. S'il avait pu faire concurrence à un
Enthrone Darkness Triumphant ou aux Cradle of
Filth pas trop trop catastrophiques (soit jusqu'à Cruelty and the
Beast), nul doute qu'il serait resté dans l'histoire du black symphonique. S'il ne deviendra jamais culte,
The End of Halcyon Age reste un disque agréable. Un peu d'originalité ne lui aurait pas porté préjudice, tout de même. A écouter de temps en temps pour les amateurs du genre.
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