The Edge of Infinity

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17/20
Nom du groupe Lunatica
Nom de l'album The Edge of Infinity
Type Album
Date de parution 25 Août 2006
Produit par
Enregistré à Gate Studios
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album125

Tracklist

1. Introduction 01:56
2. The Edge of Infinity 04:08
3. Sons of the Wind 05:25
4. Who You Are 03:42
5. Out 03:42
6. Song for You 04:09
7. Together 04:02
8. The Power of Love 05:17
9. Words Unleashed 04:15
10. EmOcean 08:53
Bonustrack
11. EmOcean (ft. Oliver Hartmann) 08:51
Total playing time 54:20

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Lunatica


Chronique @ ericb4

16 Juin 2016

A l'aune de cette exquise gourmandise, le combo helvétique frappe fort, très fort...

Encensé par les critiques et porté par un public grandissant, ayant foulé maintes fois les planches des scènes locales et européennes, sur lesquelles on été saluées des prestations dignes des plus illustres représentants du genre, le combo suisse a indéniablement pris l'ascendant. Ayant rapidement gravi les échelons depuis ses débuts, en 2000, avec dans sa besace deux albums, dont le frais et ravissant « Atlantis » (2001) et le sculptural et magnétique « Fables & Dreams » (2004), on pouvait subodorer que le sextet helvétique n'allait pas en rester là. Et l'histoire, semble-t-il, lui a donné raison. Faisant désormais partie des valeurs montantes du metal symphonique à chant féminin en Europe, le groupe a réussi un véritable tour de force, celui d'imposer progressivement ses gammes et ses arpèges auprès d'un auditorat peu ou prou acquis à sa cause.

Dans cette énergie créatrice, le collectif s'est attelé à la tâche pour nous concocter un troisième essai, témoignant d'un même degré d'exigence quant à la qualité de production dans son ensemble que pour son deuxième effort. Enregistrement, mixage, finitions, relief acoustique ont été passés au peigne fin pour nous octroyer, deux ans suite à leur précédent opus, « The Edge of Infinity », roborative galette, également sortie chez Frontiers Records, ne comptant pas moins de 11 titres déroulés sur un ruban auditif de plus de 54 minutes. Pour ce faire, nos six acolytes ont repris les mêmes efficaces recettes que celles de leur second méfait, à savoir : un instrumental d'ouverture, plusieurs pistes énergisantes, d'autres plus romantiques, une fresque, mais avec, semble-t-il, un petit supplément d'âme infiltrant chacune de ces plages. Avec toujours ce sens inné de l'élégance mélodique que l'on ressent sur la totalité de l'oeuvre, sans omettre ni quelques phases techniques bien amenées, ni une instrumentation rigoureuse dans son principe d'émission, cette dernière assurant une progressivité naturelle à certaines pièces. Et ce, tout en amenant une once de fraîcheur, quelques nouveautés, avec, en arrière-fond, ce don de composition qui nous incite bien souvent à y revenir.

De la même manière que sur leur précédent propos, nos acolytes ont essentiellement opté pour un metal symphonique mélodique et atmosphérique aisément accessible, sans fausses notes ni virulence outrancière, propice à une rapide et systématique incursion dans les esprits et, in fine, dans les charts. Aussi, le schéma structurel obéit à un même cahier des charges et à des règles de fonctionnement similaires. A commencer par l'entrée en matière de l'opus.
A l'instar de « The Search Goes On », entame instrumentale du second album, « Introduction » propose un récitatif en voix masculine profonde annonçant les péripéties qui vont suivre, sur fond d'orchestration samplée progressive et proche d'un générique de film. A la différence près que cette bien-nommée introduction est bien plus laconique que la précédente, nous immergeant plus prestement dans le bain bouillonnant qui nous attend. Enchaînant immédiatement à cette aubade, le titre éponyme de l'opus, « The Edge of Infinity », est une savoureuse plage metal symphonique aux arrangements dignes d'un « Oceanborn » de Nightwish. Usant d'un tapping martelant, sur fond de riffs acérés et répétitifs et d'une féroce rythmique, cet instant frappera, en l'attirant savamment, le tympan. Et ce, le long d'un tracé mélodique immersif de bout en bout, enjolivé par les gracieuses et voluptueuses impulsions de la déesse. Sachant alterner de lumineux couplets à des refrains catchy, avec quelques changements de tonalité opportuns en prime, on comprend que le combo, outre les qualités esthétiques de la ligne mélodique, a visé une totale efficacité. Et, force est de constater qu'il y parvient d'un battement de cils sur ce titre aux allures d'un hit en puissance. Enfin, le dynamique « Words Unleashed » lâche les chevaux pour une fraîche et truculente traversée atmosphérique, où des riffs effilés et une souple rythmique se trouvent corroborés à des nappes synthétiques environnantes, dans l'ombre de Sirenia. Ce faisant, un break technico-mélodique symphonique calme le jeu, avant de se faire balayer par une frondeuse reprise, calée sur des vibes bien esquissées, gratifiées d'un joli filet de voix en substance. Et la sauce prend, une fois encore.

Par moments, le propos s'est paré d'une touche rock, à la fois pour étoffer l'offre et échafauder une sereine passerelle entre metal symphonique et rock atmosphérique et mélodique. Ainsi, quelques gammes au piano introduisent « Who You Are », titre mid tempo d'inspiration rock mélodique éminemment taillé pour les charts. Il est ô combien difficile de rester de marbre sous l'impact de la magnificence mélodique dont se parent les refrains, sublimés par les inflexions haut perchées et empreintes d'un zeste de puissance de la sirène enrichies de choeurs en faction. Inconsciemment, le headbang gagnera le chaland, happé par cette imparable ronde des saveurs. On ne pourra pas davantage échapper à l'emprise de « Song for You », pénétrant morceau metal/rock atmosphérique, dispensé en duo mixte en voix claire. L'osmose requise dans un tel exercice est bel et bien au rendez-vous, offrant un saisissant effet de contraste entre les claires envolées de la douce et les attaques graveleuses en voix de poitrine de son comparse. Evoluant sur un cheminement mélodique infiltrant, cette piste déploie des trésors d'ingéniosité relatifs aux jeux de nuances atmosphérique et aux enchaînements instruments/voix pour nous retenir. Il irradie d'autant plus aisément et en profondeur le tympan que l'art semble naturel. Par ailleurs, en tapinois nous arrive droit dessus « Out ! », entraînant et aérien titre metal sympho orienté pop-rock atmosphérique. Sans crier gare, de sulfureux couplets alternent avec des refrains empreints de fines nuances et pléthore de variations, opérant un graduel mais efficient travail de séduction. Pour l'occasion, la douce se pare en habits de rockeuse, autre corde à son arc dont elle se sert à merveille. Les flèches une à une décochées atteignent, ici comme ailleurs, le cœur de nos âmes.

Par ailleurs, les effets de contraste rythmique et/ou vocaux ne manquent pas à l'appel, ces passages conférant une riche palette de nuances autant qu'une dynamique de fond plurielle, déjà explorée mais plus affirmée sur ce présent message musical. Ainsi, de soyeux arpèges au piano sur fond de nappes synthétiques introduisent « Sons of the Wind », entraînante piste metal sympho, conjuguant accélérations et ralentissements avec brio. Des riffs écorchés vif et une fringante rythmique nous installent au creux d'une solide, sémillante et progressive instrumentation, où le lead guitariste vient déverser un alerte picking. Comme pour densifier le parterre oratoire, des choeurs assistent la belle dans ses célestes pérégrinations, et la cohésion opère à plein. Des breaks opportunément placés sur le parcours permettent aux reprises sur le délectable refrain de gagner en relief acoustique, et donc de s'infiltrer d'autant plus rapidement dans nos pavillons pour ne plus sortir de nos mémoires. Pour sa part, le polyrythmique « Together », d'inspiration power sympho, dans l'ombre de Nightwish, parsème ses riffs sanguins et sa section rythmique en bataille, tout en plaçant un mur de choeurs sur notre parcours, corroboré aux cristallines volutes de la belle. Et l'ensemble ainsi constitué fait preuve d'inspiration, octroyant quelques séries de notes peu courues, à la fois par le groupe et ses homologues stylistiques. En outre, on perçoit l'ampleur du champ acoustique octroyé et la diversité atmosphérique dont se pare cette piste magmatique. Bref, un virulent et poignant titre nightwishien mené de main de maître.

Autre secteur où le combo se montre tout aussi frémissant parce qu'éminemment inspiré est celui des longues plages où peut s'étirer à loisir le convoi orchestral et se mouvoir avec aisance la déesse. Ainsi, quelques notes à la guitare acoustique relayées par une lead guitare au top de sa forme nous invitent à entamer « EmOcean », imposante fresque de l'opus, piste polyrythmique éblouissante à plusieurs titres. Jouissant à la fois d'une emphase orchestrale efficiente et bien dosée, d'un corps instrumental judicieusement progressif, de finesse dans les harmoniques, de rigueur dans les suites d'accords déployées et de justesse dans les placements de voix, on comprend que l'on détient une pièce d'anthologie, une de plus, dans cet exercice déjà remarqué lors du premier effort. De plus, les effets de contraste rythmique et atmosphérique disséminés empêchent l'enlisement de l'attention. Une technicité instrumentale éprouvée, coalisée à des phases ascensionnelles opportunément placées, sous le joug d'un cheminement mélodique jamais en perdition, parachèvent un tableau riche en rebondissements, clôturant le propos de la meilleure des façons. Qui plus est, le délicat dégradé de l'intensité sonore en bout de parcours, devenu rare chez nombre de formations actuelles de cet acabit, témoigne de ce souci permanent du détail chez le combo.
Comme pour ne pas nous quitter en si bon chemin, nos compères ont remis le couvert, avec une version alternative en titre bonus, conférant à ce morceau une saveur différente. C'est en duo mixte que se déroule l'acte. Pour ce faire, Andrea partage le micro avec Oliver Hartmann (Hartmann, Avantasia, ex-At Vance, ex-Empty Tremor, ex-Genius, ex-Iron Mask), assurant une totale plénitude à l'instant posé. La combinaison des empreintes vocales nous mène droit au firmament, sous couvert d'une assise instrumentale quasi inchangée mais toujours aussi prégnante, se jouant des contingences matérielles. Les même causes produisant les mêmes effets, avec un génie interprétatif supplémentaire en substance, et nous voilà totalement sous l'emprise de cette pièce dantesque. Chapeau bas.

Enfin, le collectif helvétique n'a pas omis de nous livrer de romantiques instants, à l'image des mots bleus s'inscrivant dans la trame d'une radieuse et poignante offrande. Ainsi, nous parvient la lumière tamisée de « The Power of Love », féérique ballade aux airs d'un slow qui emballe. Sur un frissonnant et introductif piano/voix, la maîtresse de cérémonie livre des patines oratoires satinées, immergées dans un schéma mélodique assez convenu mais fort émouvant et terriblement efficace. Un petit pont instrumental s'installe soudain, où dansent les violons et s'agrègent en filigrane les éléments organiques. Et cela, avant de frissonner à l'écoute d'une orchestration s'ouvrant totalement, assurant parallèlement une jouissive progressivité à cette pièce d'orfèvre. De belles finitions ont pour corollaire un tourbillon de saveurs exquises, dont s'enorgueillit cette toile pastel fermant la marche, pianissimo.

Est-ce à dire qu'on reprend les mêmes formules magiques que celles du précédent opus et on recommence ? Pas tout à fait. D'une part, les lignes mélodiques ont subi une totale refonte, certaines se sont même avérées inédites, pour être injectées dans les structures rythmiques des divers exercices de style. Ces derniers ont déjà été éprouvés, certes, mais semblent mieux maîtrisés aujourd'hui qu'hier, et surtout offrent davantage de profondeur de champ acoustique et nombre de passages techniques (soli, blasts, arrangements, tapping...) de bon aloi, encore timorés il y a peu de temps encore. Sur le plan vocal, le bouquet est également plus garni (duos mixtes, choeurs, chant semi-lyrique/rock), avec l'apparition d'un invité de renom. Sinon, la tracklist obéit bien aux exigences du registre metal d'appartenance, ordonnant les titres selon un déroulement plutôt classique. Cela dit, le combo a su alterner les types et les atmosphères de chacun d'entre eux. Et ce, de manière à mettre en relief les hits et en valeur les pistes moins en vue, sans qu'aucun point noir ne vienne ternir la goûteuse galette. C'est dire que l'enchantement sera au rendez-vous des attentes des aficionados du genre autant qu'à celles des fans du groupe, la prise en main étant immédiate, poussant même à l'addiction, sans que la lassitude ne vienne pointer le bout de son nez. Plus abouti, d'un même degré d'immersivité que le précédent, ce troisième effort transpire la passion de la riche composition, témoigne d'une indéfectible cohérence entre les éléments et d'une charge émotionnelle peu commune. Pas de doutes, le combo signe là un coup de maître, susceptible de le faire passer du statut de formation montante à celui de collectif confirmé, reconnu par ses pairs. Du moins, on ne peut que le lui souhaiter...

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