Fables & Dreams

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17/20
Nom du groupe Lunatica
Nom de l'album Fables & Dreams
Type Album
Date de parution 2004
Enregistré à Gate Studios
Style MusicalMetal Symphonique
Membres possèdant cet album106

Tracklist

1. The Search Goes on 04:15
2. Avalon 03:42
3. Elements 06:45
4. Fable of Dreams 05:22
5. Still Believe 06:11
6. The Spell 04:48
7. The Neverending Story 05:36
8. Hymn (Ultravox Cover) 04:30
9. Silent Scream (2004) 05:23
10. A Little Moment of Desperation 04:58
Total playing time 51:30

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Lunatica


Chronique @ ericb4

14 Juin 2016

A l'aune de cette œuvre forte et novatrice, le collectif helvétique affiche clairement ses intentions à la concurrence..

Suite au grisant succès d' "Atlantis", premier album du groupe, les Suisses de Lunatica ont été infiltrés par un vent d'inspiration renouvelé qu'ils ont tenu à laisser porter à maturité pour accoucher de leur deuxième bébé. En effet, pas moins de trois longues années séparent ces deux méfaits, ce laps de temps ayant permis au combo d'affiner sa dernière production, cette fois laissée aux mains expertes de Sascha Paeth (ayant oeuvré pour Kamelot, Rhapsody, After Forever...), convaincu d'un réel potentiel chez nos acolytes, qu'il lui fallait valoriser encore pour enfoncer plus profondément le clou. Celle-ci témoigne dès lors d'une plus ample profondeur de champ acoustique, d'une plus convaincante qualité d'enregistrement et d'un mixage équilibrant davantage les parties vocales et instrumentales entre elles. Outre un souci accolé aux finitions et très peu de sonorités parasites, une dynamique d'ensemble plus enlevée et des arrangements plus affutés transpirent par tous les pores des 10 pistes de « Fables & Dreams », opus réalisé et sorti chez le label italien Frontiers Records.

On comprend qu'on entre dans une toute autre catégorie, le collectif helvétique affichant dès à présent son souhait de faire partie des valeurs montantes de la scène metal symphonique à chant féminin internationale, croissant espace d'expression artistique aujourd'hui dominé par Nightwish, Within Temptation et autres Edenbridge ou Visions Of Atlantis. Epoque où les vibes de Leaves' Eyes, Epica et Magica commencent à lécher les tympans des aficionados du genre, il leur fallait réagir rapidement pour ne pas se voir aspirés par une concurrence de plus en plus implacable. Message a été reçu par les six natifs de Suhr, ayant pressenti les signes avant-coureurs d'une tempête annoncée. Ils semblent désormais prêts à recevoir les attaques de leurs homologues stylistiques, forts d'une production éminemment habitée aujourd'hui plus qu'hier. Aussi, pénétrons sans plus attendre dans le vaisseau amiral dirigé par : le claviériste Alex Seiberl et le guitariste Sandro D'Incau, suivis de la frontwoman Andrea Datwyler (ex-Mescarbonic), du guitariste Oli Wagner, du bassiste Emilo Barrantes (Chaosmonger, Tiburon, ex-Mescarbonic) et du batteur Ronnie Wolf (Appearance Of Nothing). Le cd une fois inséré dans la platine, installons-nous confortablement, le spectacle va pouvoir commencer...

On est frappé d'entrée de jeu par l'heureuse combinaison entre une énergie communicative, insufflée par une instrumentation ayant gagné en épaisseur percussive et en mordant rythmique, et une confondante esthétique mélodique sur la majeure partie de cette pièce en actes. A cela s'ajoutent quelques nouveautés et inédits exercices concoctés par le collectif, qui complètent en l'enrichissant de façon substantielle l'offre de départ et dont les secrets seront livrés au fil de notre parcours auditif. Alors, levons l'ancre et larguons les amarres pour une croisière dans une mer limpide à la profonde agitation intérieure...

Le combo ouvre classiquement le bal par un instrumental, mais plus enlevé et poignant qu'à l'accoutumée, dans ce registre. On entre en communication avec les éléments à l'instar d'une ample, massive et sinueuse instrumentation, relayée par un récitatif en profonde voix masculine sur « The Search Goes on ». A l'image d'un introductif générique d'une production hollywoodienne, ce pléthorique instrumental d'entame nous immerge au cœur d'une luxuriante forêt organique, où quelques sinistres claquements d'aile de milans affamés déchirent le ciel qui, lentement, s'obscurcit. On perçoit d'entrée de jeu un minutieux travail en studio, octroyant des arrangements d'excellente facture signés Alex Seiberl, l'un des cofondateurs du groupe. Une première étape qui incite à prolonger le voyage...

C'est sous l'impact de passages du plus bel effet, éminemment taillés pour les charts, que le groupe nous distille ses premières vibes, tous sous l'influence des arrangements de Nightwish. Ainsi, les fûts claquent sévère et des riffs graveleux lacèrent le pavillon corrélativement à une rythmique enjouée d'une régularité métronomique sur « Avalon », entraînant titre metal symphonique non sans rappeler un Nighwish de la première heure. Mis en exergue par les cristallines patines oratoires d'Andrea, le morceau évolue avec grâce sur une prégnante ligne mélodique tout le long, tout en ne baissant pas d'un iota la ferveur insufflée par une puissante et progressive instrumentation. On est alors saisi par une virulence parfaitement dosée, galvanisé par les cascades de notes plus truculentes les unes que les autres, particulièrement sur le refrain, immersif à souhait. De même, le vivifiant « Still Believe » fait flamboyer sa rythmique et crisser ses riffs pour une folle et roborative embardée tapissée de nappes organiques enveloppantes et corroborées à une lead guitare à l'expert délié. La frondeuse et inspirée instrumentation, là aussi dans l'ombre d'un Nightwish, fait montre d'un joli relief acoustique et vient se nicher comme il se doit dans un sillon mélodique fort engageant. Ce faisant, elle flirte avec de sculpturaux couplets et de fondants refrains, vocalement livrés avec grâce et volupté par la jeune déesse. Une riche et enivrante composition qui a pour corolaire des séries d'accords taillés au cordeau et des harmoniques d'une précision d'orfèvre. On se trouve ainsi aux prises avec une piste d'une redoutable efficacité. Pas de doute, la machine à broyer des cœurs en bataille est bel et bien en marche. Et que dire du mordant « The Neverending Story » ? Cette piste déploie une incandescente rythmique, des riffs détruisant tout sur leur passage, au fil desquels se déversent de chatoyants choeurs, conférant une certaine ampleur à cet acte épique, dans la veine du maître inspirateur. Le virulent instant jamais ne lâche de lest, faisant montre d'un serpent synthétique vénéneux et sinueux omniprésent, distribuant ses fougueuses frappes, tout en autorisant une sereine infiltration de la princesse. L'ensemble fonctionne à plein, nous arrachant immanquablement de notre assise pour nous propulser sur le dancefloor pour quelques pas endiablés et un headbang frénétique. Vraisemblablement, la recette serait la bonne pour la troupe...

Sans pour autant viser le top des charts, la joyeuse sarabande s'est employée à nous faire vibrer sous le joug de ses attaques percussives et de ses virulentes rythmiques, pour un spectacle tenant toutes ses promesses, rappelant parfois ses premiers émois. Ainsi, l'incisif « The Spell » nous plonge dans une tourmente où les inlassables coups répétés d'olives sur les fûts assaillent le chaland, enflamment la piste, au gré des attaques du meurtrissant riffing arc-bouté sur une saignante rythmique. Ralentissements et accélérations alternent, offrant de troublants contrastes tout en provoquant une insatiable envie de se mouvoir. Des contrastes vocaux s'installent parallèlement entre les angéliques impulsions de la princesse et des grunts calés sur un mode rap, une surprenante alchimie, apte à nous retenir plus que de raison. Par ailleurs, une insubmersible, vitaminée et progressive pièce de clôture, à l'aune de « A Little Moment of Desperation », vient secouer nos tympans alanguis. Une débauche d'énergie amplifiée par un riffing corrosif, une section rythmique au taquet et des nappes synthétiques largement exploitées et fort bien distribuées, nous attendent. L'orchestration se densifie au fil de notre parcours, s'embrase littéralement, et les tirs en rafale d'une cavalerie percussive déjà annoncée nous cinglent de toutes parts. C'est crescendo, pour ne pas dire en apothéose, que s'achève notre voyage haut en couleurs.

Pour compléter un tableau déjà riche en compositions, nos compères se sont aussi attaqués à la construction d'imposantes pièces mêlant metal sympho et progressif, exercice de style où ils se sont montrés particulièrement à leur aise. Tout d'abord, « Silent Scream ». Pour précision, ce titre figurait déjà sur leur précédent opus, et a subi une refonte partielle, écourtant certains passages, impulsant plus franchement d'autres, tout en conservant la logique compositionnelle originelle. Sous des airs de petite fresque a-temporelle, comme le ferait Edenbridge, cette volubile piste sympho progressive lâche les chevaux pour une traversée sous haute tension. Et cela, sous l'égide de riffs aiguisés étreignant une frétillante rythmique que vient embrasser la douce qui, bien en phase avec ses comparses, nous octroie de sulfureuses et prégnantes patines oratoires. On embarque volontiers pour un voyage épique où la luxuriante instrumentation sillonne les vallons encaissés sans discontinuer, corroborée à une lead guitare au picking maîtrisé et aux accords effilés. Un break opportun s'intercale, mais est prestement balayé par une reprise sur la crête d'un enivrant refrain, avant que les éléments ne se déchaînent un à un, jusqu'à la clôture de la sculpturale offrande. Une pièce d'anthologie signée par la valeureuse troupe, en quelque sorte. Mais, là ne s'arrête pas le parcours. Véritable fresque de l'opus, le véloce et galvanisant « Elements », d'inspiration power sympho, là aussi, dans le sillage d'Edenbridge, nous embarque tout de go pour une traversée mouvementée. Sous-tendue par des nappes synthétiques ondulant, parfois de façon vertigineuse, cette frénétique pièce renferme son lot de surprises rythmiques et de progressives envolées guitaristiques et vocales. Et ce, tout en ne perdant jamais le cap de son heureux cheminement harmonique, enjolivé par les enchanteresses volutes de la frontwoman et quelques délicats arpèges au piano. Couplets invitants et refrains lumineux alternent avec beaucoup de liant, appelant de leurs vœux un headbang qui, d'ailleurs, ne tarde pas à nous gagner pour ne plus s'en départir. On comprend que l'on détient une pépite du genre, propice à une irrépressible remise du couvert.

Au-delà d'une qualité supérieure de production et de composition, le combo a relevé le défi de proposer quelques alternatives à ce qu'il a pu nous octroyer jusqu'alors.
Exercice inédit pour le combo, celui des reprises. En voici un exemple avec « Hymn », titre impactant emprunté à Ultravox (in « Quartet », 1982), groupe new wave/pop-rock alternatif britannique, originellement composé et magistralement interprété par Midge Ure. Lunatica a tenté d'incorporer une touche metal à un morceau emblématique des Britanniques, le tempo y est plus rapide, les riffs bien présents, la structure et la progressivité originale respectées. Une expérimentation piégeante et fatale pour beaucoup, sur un hit de cet acabit, repris d'une formation de cette notoriété, mais probante, voire relevée de main de maître par le collectif helvétique. L'incorporation du gracile filet de voix de la douce, l'indéfectible pugnacité de la rythmique et la précision du tracé du convoi orchestral interpellent et séduisent. C'est dire qu'ils ne se sont pas contentés de reprendre note pour note la partition, et y ont également inclus quelques unes de leur fait, sans dénaturer l'originale, leur assurant dès lors une touche personnelle, ce qui était loin d'être gagné sur une telle pièce d'orfèvre. Et la magie opère, une fois de plus...
Une autre inédite offrande nous est dispensée, à l'instar de ses premiers mots bleus véhiculés par une touchante ballade. Un subtil et délectable instant fragile nous est dispensé sur « Fable of Dreams », exercice du genre encore peu exploré par nos compères. Le timbre acidulé et le léger vibrato de la sirène câlinent le tympan, nous assignant alors à résidence. Rejointe par touches en background par un comparse masculin en voix claire, autre nouveauté, elle ne manquera pas d'atteindre la cible convoitée par tant d'homologues stylistiques, celle de nos émotions les plus enfouies. Axé sur un tracé mélodique tout en nuances, en véritable arsenal de séduction massive, ce titre nous livre ses magnétiques refrains, ses opportuns changements de tonalité, une progressivité bien amenée et des séries de notes parfaitement harmonisées et qui tombent juste. Bref, le désir d'y revenir nous frôle à chaque fin de passage de cette jouissive offrande.

L'attente fut longue mais, assurément, le jeu en valait la chandelle ! Les progrès requis en termes de qualité de production et de finesse de composition ne manquent pas à l'appel. La technicité instrumentale s'est étoffée, sa mise en exergue également. La diversité atmosphérique et rythmique complètent une offre plus aboutie, plus mûre, travaillée en profondeur pour nous octroyer la quintessence de ce que l'on peut espérer d'un registre metal de plus en plus couru. Au final, pas une ombre au tableau ne transparaît de ce méfait. Résultat en est que l'on ne quitte pas d'un pouce la goûteuse galette. C'est dire que nos acolytes sont dotés d'armes ô combien efficaces pour répondre aux assauts de leurs homologues et tenir en respect les nouvelles recrues. Les amateurs de metal symphonique à chant féminin déjà impactés par leurs maîtres inspirateurs, et bien d'autres encore, pourraient bien succomber aux charmes troublants de cette œuvre sculptée dans le marbre. Il y a fort à parier que le groupe se livrera à la réalisation d'un troisième propos, exercice toujours redoutable pour un groupe ayant déjà deux gemmes à son actif. Faisons confiance à leur génie créateur pour éviter cet écueil et attendons donc patiemment la suite du projet en nous (re)plongeant dans ce présent effort, histoire de goûter à nouveau aux multiples délices qu'il recèle...


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Commentaire @ Apocalypse

06 Fevrier 2007
Trois ans après la sortie d'Atlantis, Lunatica nous revient avec ce Fables & Dreams absolument magnifique. Ce qui est certain, c'est que le groupe se cherche et il en sera de même sur To The Edge of Infinity, mais que c'est une belle recherche. Tout d'abord, on commence avec "The search goes on", une introduction qui nous narre l'histoire de l'Atlantide. On enchaine avec "Avalon" et "Elements" qui sont des titres accrocheurs et assez heavy, pour retomber sur une jolie ballade, "Fables and Dreams". Vient ensuite "Still Believe" qui redémarre progressivement le côté "entrainant" suivi par "The Spell"; "The neverending story" et toute sa partie choeurs, "Hymn", "Silent scream" qui a du mal à commencer et qui se traine un peu, et enfin "A little moment of desperation" que j'aime beaucoup et qui clôt l'album.
Fables and Dreams est caractérisé par la mise en avant de toute la partie claviers, un travail sur le chant et puis, bien sûr, le concept un peu féérique et épique qui reste un thème récurrent dans le symphonique.
On ne peut pas dire que Lunatica soit une révolution mais il constitue un très bon album pour tous les fans de metal à voix féminine.

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