Pour la plupart d'entre nous le nom de Bonham évoque surtout John, l'inégalable et talentueux batteur de feu
Led Zeppelin. Pour le fan de
Hard Rock, c'est aussi le groupe du fils prodige
Jason (ex-Airace,
Virginia Wolf,
Foreigner), batteur de son état et actuellement celui du super groupe britannique
Black Country Communion.
Suite à la dissolution du groupe
Virginia Wolf et une prestation sur Outrider, l'album solo du guitariste Jimmy Page en 1988,
Jason décide un an plus tard de fonder son propre groupe nommé simplement Bonham. Le batteur sera vite rejoint par : Daniel MacMaster au chant (au timbre vocal très proche de celui de
Robert Plant),
Ian Hatton à la guitare, et John Smithson à la basse et aux claviers. Ainsi voit le jour, en 1989, un premier album, intitulé
The Disregard of Timekeeping, aux influences évidentes de
Led Zeppelin.
Effectivement, à l'écoute des titres "Wait for You", "Bringing Me
Down" comment ne pas évoquer le "Kashmir" et "Nobody's Fault Mine" du dirigeable? Pour la production, le quatuor s'adjoindra les services du légendaire Bob Ezrin à qui l'on doit un grand nombre d'albums de groupes de renom tels que :
Kiss,
Alice Cooper,
Kansas,
Aerosmith, Pink Floyd entre autres. Le résultat sera résolument moderne (pour les années 90, cela va de soi) et forcément à la hauteur de nos attentes.
À partir d'une assez longue intro de cordes aux saveurs orientales d'un peu plus de 2 minutes, l'album nous embarque dans une œuvre plutôt variée, aux rythmiques sèches et lourdes soutenues par des guitares incandescentes gorgées de feeling. Les Zeppeliniens cités plus haut, "Wait for You" avec ses notes arabisante accentuées de vocalises félines à la
Robert Plant et "Bringin Me
Down" doté de nombreux breaks, complété par un magnifique solo d'harmonica et guitares harmonieuses, parviendront sans aucun doute à convaincre les plus sceptiques d'entre nous.
Parfois, le groupe s'aventurera vers les hautes sphères du
Hard FM, "Holding on Forever" avec ses claviers fastueux étant le meilleur exemple. Dans une moindre mesure, nous avons le répétitif "Playing to Win" et son magnifique final de guitare hurlante accompagnée de percussions latines, et "Guilty" au refrain accompagné de chœurs entraînants. Dans un registre similaire, mais au tempo plus mesuré, n'omettons pas de mentionner "Just
Another Day" à la rythmique et guitares exquises.
En fin de parcours et pour clore ce splendide manifeste de
Hard Rock mélodieux, nous aurons droit à une grande pièce d'orfèvre avec l'impressionnant "Room for Us All" dévoilant un chant plus sensible et à fleur de peau de Daniel MacMaster, faisant une nouvelle fois des merveilles.
Pour conclure, cette première galette du groupe britannique Bonham, en 1989, présentera une excellente carte de visite du genre
Hard Rock. Malgré des influences
Led Zeppelin trop évidentes, mais aux indéniables qualités musicales, "
The Disregard of Timekeeping" permettra au groupe de poursuivre l'aventure et de publier en 1992 (période faste du mouvement Grunge) un deuxième essai, nommé
Mad Hatter, plus mature et moins ancré dans ses influences.
Malheureusement, le succès n'étant toujours pas au rendez-vous, le groupe essuiera une série de déboires. En effet, Daniel MacMaster le chanteur, confronté à une dépendance à l'alcool et aux drogues, quittera le groupe cette même année, ce qui, par la suite, entraînera le split définitif du groupe. Autre petite précision, Daniel MacMaster, décédera le 16 mars 2008 d'une contamination fulgurante au streptocoque A, liée a ses nombreux abus.
Au final,
The Disregard of Timekeeping reste un album sincère et authentique susceptible de plaire à tout fan de
Hard Rock mélodique et de bonne musique qui se respecte.
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