Deuxième album du plus français des groupes norvégiens, "The
Disease" est (tuons le suspense d'entrée !) en tout point supérieur à son prédécesseur "They
Never Die".
Bien sûr, le style est immédiatement identifiable : on retrouve ce mélange black/doom (que l'on pourrait qualifier de "dark-metal") mais avec des atmosphères horrifiques. Cependant, les défauts inhérents au premier album ont été gommés sur cette nouvelle offrande.
D'entrée, le son est beaucoup plus puissant et dense (il y a tout de même un certain Herbrand Larsen aux manettes, chanteur/claviériste d'
Enslaved, qui s'offre même le luxe de jouer quelques claviers additionnels sur "Intruder").
Tiens, justement, en parlant des claviers, il est clair qu'une nette progression a eu lieu depuis "They
Never Die". En effet, ceux-ci sont beaucoup plus présents et surtout beaucoup mieux intégrés à la charpente musicale. Ils se manifestent la plupart du temps sous forme de nappes froides en soutien des guitares, mais se déclinent également en une multitude d'autres variétés : dark ambiant sur "An
Old Asylum", piano hanté sur "The
Disease" et "
Hell on
Earth", triturations indus sur "Memories from the
Past" (morceau le plus doom de l'album, avec des guitares rampantes), presque "sympho black" sur "
Hell on
Earth".
L'album est cette fois-ci suffisamment long (presque 45 minutes) et sa progression, ainsi que les variations entre styles, sont bien plus cohérentes et fluides. Le placement des diverses plages acoustiques et atmosphériques a également gagné en pertinence.
Le morceau-titre par exemple est un modèle d'éclectisme et de cohérence. Après une intro atmosphérique, la musique alterne entre passages typiquement "black atmosphérique" et passages dark à la old-
Katatonia sans que les transitions ne soient choquantes, avec une guitare acoustique très présente sur le milieu du morceau … passionnant !
Ou encore "
Hell on
Earth" qui déboule à 100 à l'heure avec une déferlante black, avant de devenir progressivement de plus en plus calme et mélodique, et de se terminer sur des notes de piano angoissantes.
Verdict : toutes ces améliorations ont permis à
Malsain d'accoucher d'un album captivant de bout en bout et de décupler les atmosphères cauchemardesques qui y sont distillées, et c'est un véritable plaisir que de s'y plonger. L'horreur est désormais véritablement palpable, d'autant que la voix de
Skumring (déjà le point fort de "They
Never Die") est toujours aussi impressionnante.
Voici donc l'album de la maturité pour
Malsain. Cependant, même si je ne trouve pas grand-chose à reprocher à "The
Disease", j'ai le sentiment que le groupe en garde encore un peu sous le pied et peut à mon avis être capable de frapper encore plus fort. Rendez-vous est donc pris pour le troisième album (j'en frissonne d'avance) !
Merci
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