Historiquement,
Bestial Summoning est à jamais le premier groupe de black metal des Pays-Bas. Et n’ayons pas peur de le dire, le groupe batave fut pour le moins très peu aimé à son époque. En nous replaçant dans le contexte de l’époque, la faute à qui ? A ces très renommées têtes pensantes que faisaient nos amis les Norvégiens au début des années 90. Soit des gamins un peu décérébrés en mal de sensations fortes, qui s’amusaient à terroriser leur pays en faisant feu de tout bois, avec une préférence nette marquée, avec celui venant d’églises millénaires, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Et forcément, nos grands gamins, principalement par l’intermédiaire de Oystein Aarseth et Christian Vikernes, n’eurent que comme meilleure idée de traiter le groupe de tous les noms possibles et inimaginables. Le plus connu étant bien évidemment l’appelation ‘False black metal’, puisque ces messieurs les scandinaves faisaient du true. Ou le fameux ‘poser’ de rigueur…
Reste néanmoins que l’album, sorti en 1992 uniquement en format vynil après une seule démo, est un hommage non caché à notre Per ‘
Dead’ Ohlin, le tout étant marqué à l’arrière de la pochette. De plus, l’album avait failli être distribué par le label
Deathlike Silence Production, de qui tu sais. Tout ce qu’il y a de plus logique, dans cette triste ironie du sort, n’est-il pas ?
Le son de l’album est assez particulier : clair et puissant, il permet d’entendre presque tous les instruments, la basse, bien qu’un peu audible, est quant à elle quelque peu noyée dans un écho, présent aussi bien pour la guitare, le chant et la caisse, monumental pour ces deux-là. Un peu à l’inverse d’un son ultra-saturé d’un
Darkthrone par exemple.
La musique elle n’est pas très éloignée de ce que faisait les Norvégiens.
Plus adepte des albums de la fin de la première vague, dont le groupe repris l’élément majeur qui la caractérise, à savoir cette base thrash latente et omniprésente, plus particulièrment chez
Hellhammer, et reprenant pas mal de choses sur les premières démos de
Burzum ou du Deathcrush de
Mayhem, le groupe proposa par rapport à eux un disque plutôt carré, fini et sacrément moins brouillon.
Bestial Summoning envoie des musiques plutôt courtes, sans fioritures. Aucun solo de gratte n’est ici recensé, la batterie, elle, est souvent calée sur un tempo des plus speeds pour offrir de temps à autre un mid-tempo, avant de repartir dans sa folie furieuse. La voix elle se fait assez hystérique, ressemblant grosso modo à un cri de nazgûl. Les riffs, plutôt simples, se contentent du minimum niveau technicité et restent résolument thrashy, n’hésitant pourtant pas, comme sur ‘Give me your orders’, ou même le début de la suivante, ‘Enjoy your death for
Satan’, de posséder une lourdeur, un côté pachydermique, ce qui peut évoquer des titres du old-
Samael. Ou même d’offrir quelques petits trémolos qui trouvent toujours le moyen de tirer une toute petite larme de bonheur à votre serviteur.
Pas le meilleur bande de l’époque, ni le meilleur album non plus, loin de là, mais un groupe sympathique en somme, car il offrait une alternative possible à la scène norvégienne qui était en train d'exploser.
Le groupe mourut en silence l’année de la sortie de son unique album, et après avoir donné seulement deux concerts, le premier ayant duré 10 minutes avant de finir en baston générale, et un deuxième en première partie de
Samael…
Mais bon, un suel album + deux concerts et basta ceci explique peut-être cela.
Le groupe qui n'a pas vraiment eu de chances, et qui aurait peut être plus mériter qu'un Burzum. Enfin, simple avis.
les membres fondateurs de Bestial Summoning n'étant autres que le chanteur et le paroliste de l'actuel Legion of the Damned... :-)
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