Nous ayant laissés sur le souvenir ému d'un émoustillant «
Arctic Atlas », son second album full length, le combo finlandais créé en 2017 à Helsinki revient dans la course, un an plus tard à peine, à pas de loup, cette fois... Ce faisant, le quartet nord-européen nous otroie un EP 4 titres répondant au nom de «
The Dark Side of Atlas », signé, comme son illustre aîné, chez le modeste label finlandais JVR Agency. Aussi y décèle-t-on les versions originale et alternative de l'une des pistes du précédent opus auxquelles s'ajoutent des versions alternatives de deux autres morceaux issus du même effort. Ces quelques variations seraient-elles à considérer comme une simple parenthèse, synonyme de pause nécessaire dans le processus créatif de la troupe ? Ou plutôt un judicieux trait d'union entre passé et présent, comme pour mieux préparer le futur de ce projet ? Un tour du propriétaire s'impose...
Dans cette caravelle, nous accueille l'équipage de la précédente traversée au grand complet, à savoir : Rebecca Spörl, chanteuse au cristallin filet de voix, Otto Haalahti aux guitares, Antti Kopra aux claviers et Henri Tenhunen derrières les fûts. Pour chacune des versions alternatives, a été requise la puissante empreinte vocale de l'expérimenté Mikael Salo (Northern
Seer, ex-Dyecrest, ex-
Everfrost, ex-
Metal De Facto, guest chez
Beast In Black,
Stratovarius...). Cela étant, le groupe nous immerge au cœur d'une œuvre rock'n'metal mélodique aux relents power, symphonique, gothique, progressif et pop rock dans la mouvance de
Tales Of Evening,
Delain,
Beyond The Black,
Angelical Tears,
Temperance et
Symphony X. Un set de compositions, certes, frugal mais reposant sur une production d'ensemble de fort bonne facture, l'opus n'accusant pas l'once d'une sonorité résiduelle tout en laissant entrevoir une belle profondeur de champ acoustique. Mais suivons plutôt nos acolytes dans leurs pérégrinations...
Le quartet finlandais a tout d'abord misé quelques espoirs de l'emporter en optant pour la fusion d'un metal mélodico-atmosphérique pétri élégance et d'un pop-rock solaire, un brin acidulé. Ce qu'atteste « She & the
Dark Winter », up tempo pop metal atmosphérique au carrefour entre
Tales Of Evening et
Angelical Tears. Ainsi se dessine un pimpant élan glissant le long d'une radieuse rivière mélodique qu'empruntent les angéliques et troublantes oscillations de la sirène, tout en disséminant de saillants coups d'olives. Mise en exergue par les rocailleuses et vibrantes attaques de Mikael Salo tout en conservant sa structure percussive et mélodique originelle, la version alternative de ce hit en puissance pourra non moins nous aspirer dans la tourmente sans avoir à forcer le trait. Etat de fait qui ne signifie nullement que nos compères aient tourné le dos à leur fibre metal mélodique originelle, loin s'en faut...
Conformément à ses aspirations premières, le groupe a alors opté pour deux pistes éminemment vitaminées. Ce que prouve, d'une part, le frondeur et jovial «
Atlas of
Heart », que l'on retiendra tant pour ses enchaînements intra piste ultra sécurisés et la qualité de ses arrangements instrumentaux que pour l'efficacité de son refrain, antérieurement mis en relief par les aériennes inflexions de la déesse. La version alternative, quant à elle, se voit encensée par les chatoyantes et néanmoins puissantes impulsions d'un vocaliste bien habité, contribuant de fait à conférer à ce ''tubesque'' et ''delainien'' effort une seconde jeunesse. Le sensuel « Arctica », pour sa part, ne tardera pas à libérer une fulgurante accélération ; sauvegardant parallèlement une mélodicité toute de fines nuances cousue, à la manière de
Beyond The Black, ainsi qu'un fringant solo de guitare, la troupe trouve là encore matière à nous assigner à résidence. Si son instrumentation demeure elle aussi greffée sur l'originale, l'alternative offre cependant un grisant duo mixte en voix de contraste.
A l'issue de cette brève mais palpitante traversée, le groupe s'en sort avec quelques honneurs. C'est dire qu'à l'aune d'un album, certes, des plus engageants, et pouvant se targuer d'une ingénierie du son plutôt soignée, le combo ne coche pas toutes les cases. Si le format resserré de l'offrande ne leur permet guère de varier les exercices de style à l'envi, nos acolytes n'ont pas non plus consenti l'once d'une prise de risque. Aussi y retrouve-t-on listés quelques titres forts de leur précédent méfait, que seules les prestations d'un Mikael Salo au top de sa forme permettent de différencier des versions originales ; état de fait contribuant à conférer l'étrange sentiment d'un quasi bis repetita. Gageons qu'il ne s'agit-là que d'une simple parenthèse dans la carrière du talentueux collectif, permettant ainsi à un tympan non encore aguerri de se familiariser avec son univers et ses sonorités propres. Bref, un retour à pas de loup, que l'on souhaite prestement relayé par un troisième effort de longue durée de la part du quartet finlandais...
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