Depuis sa formation en 2008 à Västra (Suède),
Puteraeon a été plutôt actif en publiant 3 démos, 2 EP et 3 albums. Si les deux premiers ("
The Esoteric Order" et "
Cult Cthulhu") présentaient un swedeath certes générique mais d'une efficacité manifeste, leur 3ème album
The Crawling Chaos" montrait des signes de faiblesse évidents, proposant une musique trop poussive et à l'inspiration en berne.
Alors que nous réserve la crue 2020 ? 6 années séparent ce 4ème méfait de son prédécesseur mais certaines choses demeurent inchangées. La thématique porte toujours (ce depuis les débuts) sur l'univers de H.P. Lovecraft et ici plus précisément sur la cité engloutie
R'lyeh, qui abrite dans ses profondes cavernes le terrible Cthulhu. L'artwork de Juanjo Castellano colle parfaitement au thème, même si on a connu cet artiste bien plus inspiré, les teintes ocre-marron prépondérantes ici étant peu attirantes.
"Horror in Clay", titre purement instrumental, a la tâche, pas toujours facile, d'ouvrir l'album. Mais ici point de tissage symphonique ou d'ambiance horrifique à base de synthétiseurs, le groupe balance de gros riffs au son typiquement suédois, un peu comme le fit
Sepultura et son intro tronquée de "
Arise". La production, signée du grand Dan
Swanö, sonne naturelle et laisse respirer chaque instrument (la basse est grasse et perceptible). De plus, nul changement de musicien n'est à noter, ce qui renforce ici la cohérence musicale.
S'ensuit un "Sleeping Dread", titre assez long et bien entrainant. Ici, on retrouve les bases de ce qu'on apprécie dans ce style de death : un rythme de batterie soutenu à base de tchouka-tchouka et double véloce, des riffs percutants doublés de lignes mélodiques de guitare entêtantes, un refrain propre à faire lever le poing dans le pit et le growl sombre et arraché de
Jonas Lindblood. Même la calme partie centrale sert à relancer le morceau et la fin, avec ces notes de clavier se perdant dans le vent, sonne de bon augure.
Mais, soucieux de ne pas réitérer les erreurs commises sur l'album précédent, le groupe balance d'affilée 3 brûlots où la violence va crescendo. Si "Permeation" joue peut-être un peu trop sur l'ambivalence vélocité débridée (super riffing) et ralentissement menaçant (un poil trop long hélas), "Nameless Rites" et "
The Curse" atomisent tout sur leur passage. Menées pied au plancher et interprétées avec fougue et passion, elles permettent aisément de faire abstraction des redondances lovecraftiennes (Chthulhu fhtagn encore et toujours) et de réveiller la bête tapie dans tout deathster normalement constitué.
L'intermède instrumental et liquide "Legrasse's Puzzle" sert de transition idéale pour les 4 derniers titres qui résument bien l'idée générale du death metal voulu par
Puteraeon. De la véloce et terrible "Terror at Sea" qui surprend par sa fin chenue aux puissantes et changeantes"Into The Watery Grave" et "
The End Cometh", les musiciens se maintiennent dans leur zone de confort, toujours avec cette envie manifeste de bien faire. L'originalité n'est certes pas criante mais les incursions de chants déclamatoires ici et là font leur petit effet.
Même s'il ne trustera pas les premières places des tops de fin d'années dédiés au style, "The Cthulhian
Pulse : Call From The
Dead City" met en évidence le regain de passion de
Puteraeon pour son style musical. J'aurais apprécié que le groupe insiste davantage sur le côté rageur de son death metal, montrant pour cet exercice de belles capacités. Cela dit, il est rassurant aussi de remarquer que le swedeath n'a pas définitivement rejoint
R'lyeh pour un sommeil éternel et que de tels groupes maintiennent le culte vivant.
J'irai ecouter ca....j'avais acheté le second album qui bien que sympa m avait lassé...
Merci pour ta chronique Armel ! J'irai checker ca à l'occasion, je ne em suis jamais plus penché que ca sur ce groupe... Pour revenir sur l'artwork, je n'avais même pas tiltté que c'était du Juanjo Castellano dont j'apprécie grandement le travail habituellement (son style rappel un peu Dan Seagrave...), c'est dire si l'artwork est moyen ici. Peut etre est-ce dut à une plus forte demande dans le milieu pour ses artworks...
Je pense comme toi vu le nombre de pochettes qu'il a signée récemment. Il reste une des références actuelles avec de superbes réussites (Garden of Bones de Sorcery par exemple).
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