L'an dernier, dans la région de Tours un nouveau projet voit le jour. Sous le nom de Sybernetyks se cache un quatuor composé de Jyhell Rahux (guitare), Emilien Vives (Batterie), Thomas Leon (Basse) et du frontman Paul Darbot. Une première démo 3 titres intitulée "
Scanner" et le groupe ne tarde pas à sortir son premier EP "The Corporation" qui voit le jour en Mars 2014.
Cette première réalisation est auto-produite, le mixage et mastering étant confiés à Quentin Regnault (l'ex-batteur de
Dysmorphic, parallèlement engagé dans un projet de metal ambiant très personnel). L'artwork est réalisé par Benjamin Darbault et offre un rendu pour le moins minimaliste, sombre mais pas franchement élaboré. La première impression n'est donc pas des meilleures mais attendons de voir ce que cachent ces 25 minutes de musique.
Sybernetyks n'évolue pas dans le cyber metal, contrairement à ce que son nom pourrait indiquer. Cependant on n'en est pas très loin puisqu'il s'agit ici de metal industriel. On ne saurait se tromper, passée l'intro, "
Blast OFF" démarre sur un riff lourd et mécanique que n'aurait pas renié
Rammstein, accompagné par un jeu de batterie martial. Cependant l'indus pratiqué par le quatuor tourangeau n'est pas des plus classiques.
L'originalité principale de Sybernetyks réside dans la dimension planante, voire ambiante, intégrée à la plupart de ses titres. L'intro "
Blast OFF" plante d'ailleurs immédiatement le décor avec ces nappes ambiantes minimalistes et spatiales, agrémentées d'un chant clair éthéré en fond. Le dernier morceau "Cyberspace" se voudra quant à lui totalement ambiant, réussissant à emmener l'auditeur dans un voyage des plus dépaysants. Le chant exclusivement clair de Paul Darbot (subissant parfois quelques effets comme sur "Corps.") agit également dans cette optique. Son timbre chaleureux et assez atypique, posé sur des couplets souvent dépouillés ("
Blast OFF", "Future Collapses") renforce cet aspect éthéré de la musique de Sybernetyks.
Le côté électronique, souvent inhérent au genre, est aussi bien géré. Présents sans en faire trop, les effets électro s'incorporent très bien à la musique. Le rendu obtenu fait parfois penser à
Pain (époque "
Rebirth"), ce qui est plutôt une référence honorable. Sybernetyks n'oublie pas non plus de pondre des titres accrocheurs aux refrains bien ciselés ("
Blast OFF" et surtout "Future Collapses" dont on se surprendra à garder la mélodie en tête longtemps).
Finalement, on ne saura reprocher que deux choses au groupe : d'une part la prise de risque au niveau de la partie purement metal n'est pas des plus importantes, dans le sens où le riffing, bien qu'efficace, ne dénote pas d'une très grande originalité. D'autre part, la production, qui bien que très correcte, aurait mérité un peu plus de punch, surtout pour la section rythmique, quelques fois en retrait, qui est un élément essentiel du genre. Ce qui aurait par ailleurs surement permis de mettre davantage en relief le côté ambiant.
Cependant cette première réalisation demeure de bonne qualité et les vingt-cinq minutes de "The Corporation" s'écoulent sans la moindre peine. Sybernetyks possède là une première base solide pour construire son futur. A eux de convertir l'essai.
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