Il y a deux ans, avec l'EP "The Corporation", Sybernetyks avait laissé entrevoir un potentiel intéressant. La jeune formation tourangelle nous proposait alors un metal industriel agrémenté de plages ambiantes et spatiales, servi par le chant exclusivement clair de son leader Paul Darbot et quelques effets électroniques bien adaptés aux thématiques futuristes du combo. Cette année, fort d'un line-up quasiment inchangé et du mini trois-titres "
Cerberus" sorti en 2015, Sybernetyks revient avec son premier full-length sous le bras : "
Dream Machine".
A l'image d'artworks de plus en plus soignés au fil des sorties, le groupe semble s'affirmer. Un rapide coup d'œil aux titres des morceaux semblerait nous dire que la continuité est de mise au niveau thématique, en somme des impressions rassurantes avant que ne démarrent ces 45 minutes. Et le moins que l'on puisse dire c'est que Sybernetyks a progressé dans tous les domaines. Un mot sur la production d'abord, puissante et bien équilibrée entre les instruments (Quentin Darbault est toujours derrière le mix et le mastering), elle sert à merveille la musique du groupe.
Le riffing, s'il reste toujours ancré dans l'indus avec sa lourdeur caractéristique, s'est enrichi et propose désormais plus de dissonances et de contretemps ("DNA","
Karma Protocol") sans oublier quelques soli superbement exécutés, pour un rendu du meilleur effet. La qualité des compositions s'est tout simplement améliorée ; les titres portés par une section basse-batterie au diapason intègrent également les effets électroniques de manière très harmonieuse (écoutez-moi l'excellent "Tech-Noir").
Une des caractéristiques de Sybernetyks était la présence de plages presque ambiantes qui venaient contrebalancer le côté plus lourd et purement metal. Si cet album se veut peut-être plus direct, les Tourangeaux n'abandonnent pas cet aspect, à l'image de "Genesis" ou "Sattelite" (où le chant clair de Paul Darbot se fait plus poignant). D'un autre côté ils proposent également quantité de morceaux plus rentre-dedans et particulièrement accrocheurs ("Virtual Lights", "Junction" ou le morceau-titre) aux refrains ciselés.
Si l'on ajoute à cela des paroles centrées sur l'homme asservi par les machines (certes pas les plus originales qui soient) on se retrouve finalement pas très loin de toute la sphère cyber metal, le chant extrême en moins. En conclusion, "
Dream Machine" est un album de très bon acabit, montrant déjà une formation en progression constante depuis ses premiers travaux. Nul doute que Sybernetyks, s'il persiste dans cette voie, s'offre un bel avenir sur la scène hexagonale et peut-être mieux.
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