Oyez, oyez, braves métalleux,
Living Colour est de retour avec un spectacle tout en fusion. Et il était temps! Cela faisait six longues années que l'on attendait le nouvel opus des américains.
Six ans qu'ils n'avaient pas ensoleillé nos oreilles, depuis leur retour réussi avec l'inégal mais très recommandable Collideoscope. Voilà enfin de la nouveauté et ça s’appelle
The Chair in the Doorway .
The Chair Behind The Doorway est un album à la fois très homogène et varié, une marque de fabrique de ce groupe de fusion. Après, une première écoute du cd, il semble même un cran au dessus de l'album de la reformation, Collideoscope. Pour preuve, "Behind The Sun" est un single entêtant qui manquait dans l'album précédent,cette chanson nous enivre avec ce riff en taping du plus bel effet et cette douce mélancolie dispensée par la voix chaude et posée de Corey. Même constat rassurant pour le dansant "Young Man", un titre qui se rapproche vraiment de ceux qui égayaient
Vivid. Les titres plus rock : "
Asshole" ou "Taught Me" et sa mélodie vocale impeccable (avec une curieuse ressemblance à celle du
Countdown To
Extinction de
Megadeth à 1 minute 16 du morceau !) tiennent leur rôle de titres immédiats à défaut d'être mémorables.
Comme par le passé, tel le caméléon, le groupe change de couleur : du sombre avec Method et son groove inquiétant- la chanson la plus réussie de cet album- à ce blues décalé de 11 Not Tomorrow.
La partie heavy de l'album n'est pas en reste, même si malheureusement, la production étrangement étouffée ne permet pas aux titres estampillés "metal" d'atteindre la toute puissance d’un "Auslander" ou d'un "Go Away" qui faisaient les beaux jours de
Stain! C'est le cas d' "
Out Of Mind" qui aurait mérité un son plus agressif et surtout de l'accrocheur "
Burning Bridges". Pourtant, le potentiel à faire headbanguer est bel et bien là et on passe d'un titre mid tempo "
Decadence" à un autre brut de décoffrage comme "Chair In The Doorway"avec un plaisir non feint. Dommage que le son gâche un peu l écoute, constat est d'autant plus regrettable que les riffs métalliques tissés par Vernon Reid sont rythmiquement surprenant et hyper efficaces. Ils sortent des sentiers battus et apportent une réelle fraîcheur!
Malgrè ces nombreuses qualités,
Living Colour rate le coche du "parfait" à cause d'une production sans relief! Ce problème rédhibitoire depuis Collideoscop l’empêche d’être aussi définitif que
Stain (sorti en 1993 et dont le son est bien meilleur!). Peut être que le groupe cherche à sonner plus rock, mais il est dommage de mettre en sourdine des titres qui ne demandent qu'à exploser.
Autre petit grief, certains soli de Vernon, toujours aussi originaux ne collent pas dans les titres plus classiques comme le blues de "Bless Those", à moins que ce ne soit plutôt ce titre éculé qui plombe un peu l'album d'ailleurs ! je ne suis peut être pas objectif puisque je suis un peu lassé par le blues et de la progression des composition trop téléphonée, peut être que ceux qui aiment apprécieront ce titre.
Dernière minuscule fausse note : le chant final hyper aigu sur
Out Of Mind, on aurait pu se passer ce cliché trop présent dans le metal! Sinon l'ami Corey chante toujours merveilleusement bien, aucune crainte de ce côté là.
Vous l'aurez compris, même si le son "rock" ne met pas en valeur les titres métalliques,
The Chair in the Doorway reste un très très bon album, pour peu que l'on privilégie la qualité d’écriture à la production (c'est mon cas). Et puis au final, ne boudons pas notre plaisir! Depuis leur retour inattendu, le quatuor a prouvé qu'il avait retrouvé des couleurs dans la composition! En attendant (et en espérant) un retour aux affaires de
Faith No More,
Living Colour mérite votre considération, forcément distinguée, vous êtes des metalleux.
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