The Calm Hunter

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15/20
Nom du groupe Isole
Nom de l'album The Calm Hunter
Type Album
Date de parution 28 Novembre 2014
Style MusicalDoom Metal
Membres possèdant cet album18

Tracklist

1.
 The Calm Hunter
Ecouter08:23
2.
 Dead to Me (the Destroyer Pt. I)
Ecouter05:44
3.
 Into Oblivion
Ecouter07:15
4.
 The Eye of Light
Ecouter07:45
5.
 Perdition
Ecouter06:55
6.
 Alone in Silence
Ecouter07:03
7.
 My Regret (the Destroyer Pt. II)
Ecouter07:57

Durée totale : 51:02

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Isole



Chronique @ Icare

28 Novembre 2014

Une réalisation honnête, mais qui a un peu le cul entre deux chaises et qui manque de profondeur.

Les amateurs le savent, la Suède n’est pas le dernier pays quand il s’agit de servir une bonne louche de heavy doom traditionnel des familles. Avec des monstres sacrés comme Candlemass et Grand Magus, nos amis scandinaves ont une longue et solide expérience dans la musique lente, lourde et poisseuse aux délectables relents de cimetière et Isole fait lui-même partie de la vieille garde, officiant depuis 1990 sous le patronyme de Forlorn. Ceci dit, depuis la reformation du groupe sous son nom actuel, les choses se sont accélérées pour le quatuor puisque le Calm Hunter que voici est déjà le sixième full lenght du combo en à peine plus de dix ans d’existence. D’aucuns diront qu’il ne faut pas confondre enthousiasme et précipitation et à l’écoute de ces 52 minutes, le doute est permis…


La première chose qui frappe chez Isole, c’est le côté professionnel de l’ensemble : une superbe pochette signée Travis Smith présentant une vieille photographie en noir et blanc exhalant de doux relents surannés de nostalgie, et un son puissant et limpide qui sied parfaitement à la musique du groupe, et concocté par Jens Bogren en personne.
Vient ensuite la musique, avec The Hunter qui démarre sur un riff puissant et roulant rappelant fortement Opeth, et ce long titre de 8,39 minutes nous présente un metal réellement original et progressif, avec un sens mélodique et mélancolique parfaitement mis en avant par des interventions solistes gorgées d’émotions. L’alternance entre growl et chant clair désabusé et un brin nasillard est réussie et l’enchainement entre plans lourds typiquement doom et riffs énergiques sur une rythmique plus appuyée fonctionne parfaitement. Même si en soi, Isole n’apporte rien de vraiment nouveau musicalement parlant (la partie en arpèges bien dépressive et ce gros mur de guitares bourdonnantes qui instaure une ambiance presque funéraire, c’est convenu mais ça marche toujours !), on appréciera comme il se doit une recherche et un agencement sonores vraiment aboutis ainsi qu’une structure à la complexité travaillée. Les influences sont certes bien présentes, mais parfaitement digérées en un style assez unique, et Isole parvient à mettre en avant l’un de ses points forts: la superposition des voix de Daniel Bryntse et Crister Olsson, très prenante, et qui transporte l’auditeur lors de certaines montées en émotions à l’aura tragique presque palpable.

Isole alterne les plans plaintifs et lancinants très typés doom trad - qui a parlé de Candlemass ? - (le début de Perdition, qui porte bien son nom, cafardeux et déprimant au possible, avec ces guitares aux accents de dépression sur lequel un chant monocorde vient flotter comme un spectre moribond) à des parties bien heavy (Alone in Silence) et quelques passages plus death et rentre dedans renforcés par des growls profonds du plus bel effet (les incursions gutturales sporadiques dans Perdition, et ce semblant de blast qui vient ajouter un regain d’agressivité à 4,50 minutes). Le tout se veut progressif, avec des titres de plus de 7 minutes agréablement variés et servis par une interprétation sans faille, mais… c’est justement aussi là que le bât blesse.



Car oui, certes, le tout est bien chiadé, agréablement varié, parfaitement exécuté, ces sept titres sont parfaitement propres et techniquement irréprochables (mention spéciale au batteur qui parvient à agréablement varier son jeu, ce qui n’est pas évident dans le doom…), mais Calm Hunter reste trop sage, trop scolaire, et malgré l’étiquette d’epic doom progressif qu’ils revendiquent , les Suédois ne parviennent pas à s’affranchir des codes stricts du genre dans lequel ils finissent par s’enfermer. En prétendant innover, avec ces changements d‘ambiances et de riffs dans des titres à tiroirs, ce nouvel effort a parfois un goût trop artificiel, manquant de saveur, d’intensité et d’ambiance, point rédhibitoire pour le style pratiqué.

Reste qu’on retiendra quelques passages vraiment réussis, le refrain enivrant et les riffs puissants et mélancoliques de Dead to Me, la fin vibrante d’Into Oblivion, avec ces choeurs magnifiques sur ces guitares entêtantes - l’un des seuls passages vraiment magiques de l’album, mais malheureusement bien trop court ! -, le début de The Eye of Light, solennel et mystérieux, enchaînant sur ces riffs écrasants et ce refrain hanté aux forts relents de Candlemass, probablement le meilleur titre de l’album… En soi, chaque titre possède son moment fort, mais ces brèves fulgurances sont noyées dans un ensemble décidément trop plat et convenu.

La galette se termine sur un My Regret (The Destroyer Part II) plus calme et introspectif qui, s’il ne parvient pas totalement à nous embarquer, réussit tout de même à nous toucher, avec cette beauté simple et lancinante servie par ces arpèges de basse, ces soli à la mélancolie contagieuse et ces chants à l’aura quasiment religieuse planant sur ces riffs habités. Un bon condensé de l’album au niveau du ressenti en somme, un bon titre avec quelques passages vraiment prenants, mais qui aurait pu être carrément excellent !
Qu’on ne s’y trompe pas, The Calm Hunter n’est pas un mauvais album, loin de là, seulement, une telle offrande ne peut que laisser un goût amer dans la bouche: on devine un potentiel qui est malheureusement sous-exploité, la faute à une musique peut-être ni assez spontanée pour être réellement prenante ni assez originale pour être vraiment captivante. Au final, on se retrouve avec une réalisation honnête, mais qui a un peu le cul entre deux chaises et qui manque de profondeur. Espérons qu’Isole fera mieux avec son prochain album, en attendant moi je retourne m’écouter Pilgrim.

10 Commentaires

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AlonewithL - 28 Novembre 2014: Je m'en contente largement de ce Silent Ruins. Tu verras qu'Isole est un groupe assez atypique au final.
Y_RPLEUT - 30 Novembre 2014: C'est marrant, ce que tu reproches à cet album me donne envie de me le procurer. Vzrié, progressif et académique. Chouette Je n'ai toujours pas l'avant dernier, mais la progression de ce groupe de throne of Void à Slient Ruin est intéressente. L'avis d'Alone me conforte en tout cas. Et puis Pilgrimm moi oui mais sans plus, comme quoi.... Merci pour la chro
Icare - 30 Novembre 2014: Il est vraiment agréable à l'écoute, et objectivement il est bon. Il a au moins le mérite d'essayer de sortir des sentiers battus en proposant quelque chose de sommes toutes assez original pour le style. Mais chez moi, c'est le côté un peu patchwork qui pêche, je trouve ça parfois un peu artificiel, et je n'ai que trop rarement le frisson sacré qui me parcourt l'échine quand j'écoute des trucs bien plus simples musicalement mais plus habités. Une question de feeling et de goûts je suppose,c'est tout à fait subjectif... En tous cas, si ma chro t'a donné envie d'écouter, fonce! Je suis curieux d'avoir ton avis.
Y_RPLEUT - 01 Fevrier 2019:

5 ans plus tard c'est fait,en Doom faut jamais se presser. Alors on retrouve leur côté traditionnel mais pas que. Ca lorgne aussi pas mal du Death Melo avec assez de bonheur je trouve, moi qui ne suis pas un amateur invétéré, l'ensemble se marie bien je trouve. La prod est énorme (presque trop). Pour l'instant aux premières impressions je me laisse facilement embarqué. En tout cas ils ont vraiment leur approche propre du style, comme dit Alone le groupe est atypique, il propose une approche résolument moderne du Doom Trad (non non c'est pas antinomique). Je vais aller me reprendre  un petit bliss of solitude après ça tiens

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