C’est en 2007 que T.
Kaos et T. Slutsodomizer du groupe anglais de death black
Adorior décident de fonder une nouvelle entité nommée
Lvcifyre. Après un premier EP sorti en Mai 2009 chez
Blood Harvest et proposant un black death sombre, dévastateur et très agressif mais à la prod quelque peu brumeuse, T.
Kaos, tête pensante de
Lvcifyre, s’acoquine d’un nouveau partenaire en la personne de Menthor (
Enthroned,
Necrosadist,
Corpus Christi) avec lequel partager sa rage et sa vision très noire de la vie. Durant un an, nos deux acolytes vont travailler d’arrache-pied pour livrer un premier album reflétant parfaitement leur état d’esprit négatif voué tout entier aux forces du chaos qu’ils entendent bien libérer.
Enregistré au factory Studio fin 2010 et sorti simultanément en LP chez
Blood Harvest et en CD chez Pulverised Records l’année suivante,
The Calling Depths annonce d’emblée ses intentions apocalyptiques grâce au très bel artwork de Alexander L. Brown représentant la divinité
Tiamat lovée autour de l’étoile du chaos à huit branches distillant ses eaux noires primordiales dans toutes les directions de l’univers. En son centre, la représentation du kundalini légèrement remanié à des fins destructrices, soit un serpent ceinturant un œuf duquel s’échappe l’énergie cosmique et divine qui transcendera l’homme et lui permettra d’atteindre l’éveil spirituel. Un concept ésotérique et profondément occulte de la part du duo qui propose tout simplement d’amener
Lucifer à répandre ses flammes sur toute vie :
Lucifer’s
Fire, soit
Lvcifyre.
Durant ses 42 minutes que dure l’album,
Lvcifyre ne lève que très rarement le pied pour nous infliger un black death haineux et rageur complètement possédé. Ça mitraille du début à la fin dans un déluge de riffs mortels et véloces. Menthor est impressionnant derrière les fûts distribuant ses rafales de blasts supraluminiques et T.
Kaos aux guitares nous gratifie d’un riffing inspiré, tant rythmiquement qu’au niveau des soli qui parsèment la galette entière. Pour preuve, le titre éponyme qui ouvre l’album et qui n’aurait pas dépareillé sur un Apocalyptic
Revelation de
Krisiun tant le riff central possède une conviction et une puissance de feu cataclysmique, mais aussi le délicieux solo oldschool à grands coups de vibrato qui aère le démoniaque LCF. Ce morceau qu’on peut d’ailleurs voir comme l’axe central de l’album avec son passage incantatoire hyper evil, gimmick musical qu’on retrouvera d’ailleurs sur l’écrasant
Svn Eater, constitue l’un des points forts de
The Calling Depths par son occultisme totalement luciférien et sa construction diablement inspirée.
Pourtant, entre les déblastateurs Husks of
Impurity ou Holy Chaos,
Lvcifyre se montre capable de nous proposer un mid tempo entêtant sur un double pédalage massif avec l’excellent
The Faceless One, entrainant et bien groovy, dont le refrain en backing vocals en fait incontestablement un hit. A ce niveau là, le chant de T.
Kaos, profond, caverneux, et tout en réverb est une vraie valeur ajoutée au groupe et donne beaucoup d’ampleur au concept maléfique et mythologique développé.
Souvent comparé au
Behemoth intermédiaire, au grand dam de T.
Kaos (Polonais également) se sentant plus proche des précurseurs 80’s, il est vrai que
Lvcifyre sur
The Calling Depths ne possède pas encore une identité aussi marquée que sur
Svn Eater, plus épais, plus occulte et plus ambiancé, mais l’on peut davantage y entendre du
Perdition Temple, du
Angelcorpse, et selon les morceaux, du
Immolation. Quoiqu'il en soit, le groupe livre ici son album le plus efficace et le plus frontal et parvient en un premier jet à convaincre les foules. Et ce, grâce à un concept evil que porte un black death apocalyptique et brutal, et surtout par le biais d’une prod organique, cette fois, bien plus claire, incisive et déliée que le précédent EP
Dying Light ov God.
Sauvage, ténébreux, haineux,
The Calling Depths c’est aussi une atmosphère sombre, satanique et quasi ritualiste qui permet aux forces primordiales et obscures ainsi convoquées d’incendier l’univers entier.
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